732. Débat sur l’économie : le FN face au journal Le Monde

Dans Le  Monde du mercredi 26 10 2016, page 7, nous avons trois articles : deux de Paul Jorion sur l’économie et la crise globale, mondiale, et un d’Olivier Faye

L’article d’Olivier Faye :
« Comment combattre les arguments économiques du front national ? »

I) selon O Faye, le FN n’est pas démocrate.
Alors, s’il n’est pas démocrate, pourquoi n’est-il pas interdit ? De plus il rassemble 1/3 des Français, et malgré toute la diabolisation il reste en tête des partis politiques français, rivalisant avec l’UMPS (Juppé). Conclusion : affirmation gratuite…mensongère. 

II) il faut un débat sur le terrain économique : pourquoi Le Monde ne l’organise-t-il pas ? J’aurais attendu en 1 colonne l’article d’Olivier Faye et la colonne d’à côté celle avec une signature  du FN …dommage !

III) Diabolisation : « Les innombrables incohérences du programme économiste frontiste » …Evidemment le programme économiste de l’UMPS/ PR.PS. nous a mené très loin…mais dans le  mauvais sens !

IV) A la critique, la réponse : la critique : « Il (le FN) promet à la fois… :

1)  « la défense des PME, des artisans et des commerçants et la revalorisation massive du SMIC ». La réponse : En effet si les PME vont bien, …Tout ne va-t-il pas bien ? Ne peut-on alors revaloriser ?
Le FN veut faciliter la reprise de PME/PMI
en simplifiant les démarches : « nous lancerons la Grande Réforme de la Simplification (GRS) ».
en allégeant la fiscalité, injuste par rapport aux grands groupes, et très lourde.
en réservant les marchés publics aux entreprises françaises, etc.

2) La critique : « des baisses d’impôt et une augmentation brutale des dépenses publiques » ; la réponse : en effet la relance de la consommation des ménages n’est-elle pas bonne pour l’Etat ?
            Mais comme le journaliste prévoit la réponse contradictoire du lecteur, il se dit mal engagé dans ce débat et reprend autrement, avec 3 grands thèmes (il en a du mal, pour attaquer le FN !) :

A) La sortie de l’euro
L’argument de l’auteur de l’article : Le nouveau franc va plonger de 10 à 15%, affirme-t-il ; cela va rendre plus cher les produits importés dont les PME ont besoin, mais
– l’ argument du Front National – ce qu’il se garde bien de dire, c’est que nous vendrons mieux nos produits, moins chers, à l’étranger.
Les autres arguments du Front National :
            Une politique monétaire unique calée sur le modèle allemand de monnaie surévaluée ne pouvait permettre une conduite efficace des politiques économiques au niveau d’Etats membres aux structures économiques très différentes.
            Le refus de l’ajustement monétaire condamne les peuples à subir des plans d’austérité qui ne font qu’aggraver la crise.

B) L’explosion de la dette
- D’abord avant de critiquer le FN voyons ce que le PR/PS a fait : La dette publique de la France avoisinera fin 2011 1700 milliards d’euros soit 85% de la richesse nationale produite chaque année. Il faudra beaucoup de talent pour effacer le désastre…

Maintenant allons-y pour la critique de l’auteur   :  
a) La dette devra être remboursée en euros, avec des francs dévalués, donc la facture sera plus chère.
b) les banques empruntent en euros, elles répercuteront donc la différence euros/francs sur la facture de ses clients.
c) Une fuite des capitaux aura lieu
d) le protectionnisme : nous élèverons nos droits de douane, mais en réponse nos entreprises ne pourront accéder à ces marchés, et les produits étrangers seront plus chers pour les Français  (augmentation de droits de douane)

Les arguments du Front National :
dans le programme FN :
- « d’un coté l’austérité, d’un autre la multiplication de plans de renflouement pour les pays victimes de l’euro (159 milliards de garanties votées sans débat en septembre par le Parlement) »… je commente : à quand le prochain, après la Grèce ?
- « Une majorité d’Allemands (54% en octobre 2011) sont favorables à un retour au Mark. Sortir de l’euro constitue un défi technique, mais ne provoquera aucunement le cataclysme décrit par les idéologues et autres fanatiques de la monnaie unique. Bien préparée, concertée avec les autres nations européennes, la fin ordonnée de l’euro est la condition de la renaissance économique de la France. Rester dans l’euro, c’est se condamner à « mourir à petit feu », selon l’expression de l’économiste Alain Cotta. »
- « La réintroduction du franc ira de pair avec le rétablissement des prérogatives de la Banque de France en matière monétaire, y compris la capacité de consentir des avances au Trésor.
            Une taxation exceptionnelle des actifs extérieurs libellés en euro détenus par les banques sera établie pour compenser les coûts pour l’Etat de sa dette résiduelle en euro, dans l’hypothèse très peu vraisemblable où l’euro existerait encore. »
 
En sortant de l’Europe, notre pays aura de nouveau la possibilité d’emprunter directement à taux très bas à la Banque de France comme cela se pratique dans de nombreux pays du monde dont les Etats-Unis et le Royaume-Uni (dans ce dernier pays, la Banque d’Angleterre détient 25% de la dette publique). De plus, l’Etat ne sera plus dans la dépendance exclusive de ses créanciers privés, de surcroît largement étrangers.
            En cas de sortie de l’euro, le monopole des marchés financiers et des banques en ce qui concerne le financement de nos emprunts sera supprimé et la possibilité pour la Banque de France de détenir des titres de la dette publique sera rétablie.
            L’allocation privilégiée de l’épargne des Français à la dette publique sera encouragée par des mesures fiscales et réglementaires et la Banque de France prendra des mesures similaires en direction des banques et des assurances.
            Le FN identifiera et réduira drastiquement les dépenses inutiles et néfastes pour le pays : fraude sociale et fiscale, niches fiscales inefficaces (comme la niche dite « Copé » au bénéfice des grands groupes), coûts de la décentralisation, poids de l’immigration incontrôlée sur les budgets sociaux.
            Sera rétablie l’égalité des Français devant l’impôt et une répartition juste des efforts nécessaires au redressement entre petites et grandes entreprises.
            L’Etat doit inciter fortement les institutions financières à allouer en priorité l’épargne à long terme des Français à la dette publique. le cas du Japon est parlant (92% de la dette est détenue par les épargnants domestiques). La France jouit d’un fort taux d’épargne (16% du revenu disponible brut des ménages soit plus de 200 milliards d’euros par an) qui doit être mobilisé en soutien de notre indépendance nationale.
             De plus il est dans le programme du FN de lutter contre toutes les concurrences déloyales aux frontières,  contre les banques qui ne prêtent pas aux entreprises, contre le travail clandestin, pour le travail aux Français ;  Le FN reverra aussi la question des syndicats non représentatifs.

Ma conclusion : Les mesures ne peuvent être comparables : les unes nous ont menés au désastre, les autres vont essayer de réparer. Les projets du FN semblent bons. Reste à voir si avec tant de retard on pourra les rendre efficaces. En tous les cas il est urgent d’essayer un chemin globalement différent, et avec d’autres !

C) Quant à l’immigration  et la préférence nationale… : deux sujets différents qu’O. Faye a réunis…sans doute pour tenter de noyer le poisson.
a) Il commence par des affirmations gratuites et hyperboliques, avec un point de vue plongeant universel : « toutes les évaluations économiques démontrent que l’immigration a un effet positif sur la croissance française … » Pour quelles années ces évaluations ont-elles été faites ? Dans le passé nous avions un manque de main d’œuvre, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui, avec un taux de chômage à 10% ; on entretient donc gratuitement des migrants sans  leur demander rien en échange. Ces migrants ne sont pas toujours des travailleurs compétents et dynamiques,  ni de la même civilisation que la nôtre. Certains  revendiquent même comme un droit une assistance de haut niveau et refusent le travail qu’on leur offre. Aujourd’hui je doute que ce soit le même bilan positif.
b) Doit-on encourager le travail au noir ? Cela n’est pas nettement précisé sous l’étiquette « la main d’œuvre immigrée ».
c) « les thuriféraires du FN » ! Mais il y a d’autres thuriféraires, comme certains journalistes ;  ces derniers thuriféraires, on n’en parle jamais : « la raison du plus fort est toujours la meilleure » (La Fontaine)…
d) « Mais au moins deux certitudes demeurent : d’abord que le programme du FN appauvrira…Ensuite… du débat sur et avec le FN. Non seulement il ne faut pas fuir ce débat, mais il faut aussi le rechercher … »

Pour ma part je pense
1) qu’avant le débat on ne peut conclure comme O. Faye le fait ici 
2) Et s’il veut le débat, pourquoi ne l’a-t-il pas programmé, au lieu de présenter cet article décidément très tendancieux (serait-il duplice ? hypocrite ?) ?

Suite à cet article,  j’espère que « Le Monde » instaurera un vrai débat dans ses colonnes avec deux économistes spécialistes, de niveau égal,  des deux « camps » : européen et national…
Mais aujourd’hui la France s’appartient-elle toujours ? Et n’en est-il pas de même pour l’Europe ? Ou sont-elles vassales d’autres intérêts ? telle est la grave question qui semble se poer de plus en plus…

L’ARTICLE DE Paul Jorion
« La cité paye le sabotage du projet européen »

Cet article condamne d’abord l’ultra-libéralisme,  « le remplacement dans les esprits des valeurs de solidarité par celles de la concurrence », des « préférences du monde marchand «  sur « les principes démocratiques ».
            L’auteur poursuit : « Le projet européen …était porteur d’un tout autre idéal que celui d’un marché commun insensible aux citoyens des nations qui le composent. »
            En résumé il ajoute que certains problèmes sont mondiaux et ne peuvent être résolus qu’à l’échelle de la planète (ce que personne ne contredit). Toutefois à  mon avis ce n’est ni le Nouvel Ordre Mondial qui résoudra ces problèmes, ni l’Europe, ni la Nation. Ce sont des colloques à pouvoir décisionnel et à échelle mondiale comme celui sur le climat qui le feront.

Références :
http://marike.over-blog.com/2015/03/553-marike-resume-programme-economique-fn-html

http://www.frontnational.com/le-projet-de-marine-le-pen/redressement-economique-et-social/emploi-reindustrialisation-et-pmepmi/
et :
http://www.frontnational.com/le-projet-de-marine-le-pen/redressement-economique-et-social/euro/