790. Patriotisme ou mondialisme ? En réponse à Michel Théron

Publié le par marike

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« Patriotisme

C’est le maître-mot du parti d’extrême droite chez nous. Eh bien, au risque de choquer mes lecteurs, je dirai que ce mot non seulement ne me parle pas, mais encore qu’il me semble extrêmement dangereux.

Certes je ne nie pas qu’il soit parfois utile d’aimer ses racines. Cependant un peu de réflexion nous montre qu’elles sont totalement fortuites, et qu’en la matière on ne peut échapper au relativisme. Montaigne disait bien : « Nous sommes chrétiens au même titre que nous sommes Périgourdins ou Allemands. » De la même façon, que de hasard dans le lieu où nous sommes nés ! C’est pourquoi Socrate se disait non pas « d’Athènes », mais « du monde ».

D’autre part, de « patriotisme » on peut glisser catastrophiquement à « nationalisme ». « Le nationalisme, c’est la guerre » : ce fut le message ultime de François Mitterrand dans son dernier discours de président, à Berlin. C’est à l’exacerbation des passions patriotiques et nationalistes que nous devons la grande boucherie de la guerre de 1914-1918. Et à l’inverse c’est au désir du « Plus jamais ça ! » des fondateurs de l’Europe que nous devons chez nous plus de soixante-dix ans de paix.

Nos générations ont la mémoire bien courte. Elles oublient que de tous temps les peuples de l’Europe se sont entretués. Les Anglais, puis les Allemands ont été nos ennemis « héréditaires ». Veut-on revenir, par le slogan de la « préférence nationale », à spécifier encore les peuples, ce qui mène fatalement à les dresser les uns contre les autres ?

Contre le slogan populiste « Mon pays d’abord ! », qui fait aujourd’hui tache d’huile, écoutons ce que dit Montesquieu dans ses Pensées : « Si je savais quelque chose qui me fût utile, et qui fût préjudiciable à ma famille, je la rejetterais de mon esprit. Si je savais quelque chose utile à ma famille et qui ne le fût pas à ma patrie, je chercherais à l’oublier. Si je savais quelque chose utile à ma patrie et qui fût préjudiciable à l’Europe, ou bien qui fût utile à l’Europe et préjudiciable au genre humain, je la regarderais comme un crime. »

Ma réflexion face à celle-ci :

Déjà dans le mot d'extrême-droite pour le Front National le propos est orienté : il suit la diabolisation générale française. Non : le FN est le parti de la nation face à tous ceux de l'Europe-catastrophe, parti semblable à celui de Teresa May, dont on ne dit pas chez nos amis anglais qu’il est d’extrême-droite, simplement euro-sceptique.

Peut-être que pour être « du monde » (comme je tente de l’être aussi) Socrate a dû d’abord partir de ses racines, être patriote, reconnaître de quelle étoffe il est fait : athénien, de langue et de religion grecques. Il a sans doute aimé sa patrie. Il est mort condamné par la justice de son pays et il a accepté le verdict, qui n’était pas celui « du monde ». Il pouvait s’enfuir.

Ensuite le « plus jamais ça » la guerre…on sait qu’elle renaît toujours, et là où on ne l’attend pas ; aujourd’hui elle est plus à craindre que jamais en Europe, mais cette crainte n’a plus le même visage qu’autrefois : ce visage est périmé.
On n’a pas attendu pour profiter des leçons de l’histoire, pour avoir une paix durable avec l’Allemagne ; avec l’UE du Nouvel Ordre Mondial de la Finance matérialiste, on a maintenant l’invasion musulmane et économique, non encore vraiment contrôlée, et volontairement, pour détruire à terme l’Europe, ce beau nom qui nous est cher, et le transformer en un marché mondial sans visage, et colonisé…

On ne peut plaquer une citation célèbre sur une situation particulière sans l’adapter :
Montesquieu dans ses Pensées : « Si je savais quelque chose qui me fût utile, et qui fût préjudiciable à ma famille, je la rejetterais de mon esprit. Si je savais quelque chose utile à ma famille et qui ne le fût pas à ma patrie, je chercherais à l’oublier. Si je savais quelque chose utile à ma patrie et qui fût préjudiciable à l’Europe, ou bien qui fût utile à l’Europe et préjudiciable au genre humain, je la regarderais comme un crime. »
Notre grande civilisation chrétienne est mondiale mais aussi mienne : nous devons la préserver en Europe face à l’Islam. Non, tout ne se vaut pas : relativisme et scepticisme ne vont pas jusqu’au bout du raisonnement qui demande de comparer. D’abord, les judéo-chrétiens ont comme livre de chevet la Bible ; les musulmans le Coran : tout est là, avec d’infinis prolongements. C’est dans les Nations et non par l’UE matérialiste et athée de la Finance internationale que notre civilisation se préservera le mieux, ainsi que notre longue mémoire historique et culturelle ; les tentacules du Nouvel Ordre Mondial (banques et multinationales), au cœur de toute convoitise, y auront le moins de prise ; il veut détruire les nations pour « faire du profit », on le sait maintenant. L’homme patriote ou l’homme robot indifférent à tout, au cerveau bien et longuement lavé, mené par autrui : que préfère-t-on ? Telle est la nouvelle idéologie.

L’Union européenne a été une catastrophe : tout s’est dégradé en France jour après jour (fermetures quotidiennes un long espace de temps d’usines et d’entreprises). On jugera l’arbre à ses fruits, dit la Bible. Il est indispensable à mon avis de revenir à la nation pour lui refaire une santé, après tellement de temps perdu (pensons à l’ « URSS » qui a tout détruit, elle aussi, sauf son armée, redevenue aujourd’hui la « Russie » de Tolstoï), et ensuite de reconstruire pas à pas une authentique Europe de Nations, conforme à son visage qui n’est pas celui des Etats-Unis ni de la Suisse, mais qui s’est construit lentement depuis la fin de l’Empire romain.

Publié dans Politique et société

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