806. Luc Ferry et le Diable

Publié le par marike

A partir de son article page 17 : « Le diable en personne » dans le Figaro du jeudi 3 août 2017

Luc Ferry est un «homme de gauche », donc aujourd’hui par définition dogmatico-politiquement athée, mais comme la plupart des Français de sa génération son inconscient est marqué par le christianisme catholique (a-t-il été au catéchisme ? tous les sites observent là-dessus un silence éloquent).
            Une citation tirée de : http://golias-news.fr/article2126.html
« L’ancien ministre estime que notre société a suffisamment de morale, mais pas assez de spiritualité, c’est-à -dire pas assez de quoi « répondre à la question de la peur de la mort » et aux grandes « questions de notre finitude ». Toutefois, Lui Ferry se refuse à croire à la résurrection effective du Christ et à la vie éternelle, ne franchissant pas le seuil de la foi catholique. Par contre, le philosophe voit dans l’héritage chrétien un élément essentiel de la construction de la cité. Il se montre inquiet des ravages de l’esprit critique dans l’éducation renouant avec un réel conservatisme des valeurs, assez plat et vague, qu’on nous permettra de n’apprécier que modérément. »
           
Dans l’article quelle est la position de Luc Ferry ? Nul ne le sait ! D’une part il défend la croyance catholique orthodoxe que le Diable est véritablement une personne et non le symbole du mal : « L’Adversaire n’est pas un symbole ou une imagemais bel et bien le Prince des démons » ; il justifie donc aussi l’exorcisme catholique,  d’autre part …il se dit athée… Alors, quelle est sa position à lui sur le Mal ? Il ne le dit pas.
           
Pour la protestante libérale unitarienne que je suis, il faut d’abord poser le « Que sais-je ? »  de Montaigne ! Car en fait, comme aurait dit André Gide, nul n’a été voir ! Personnellement j’oscille donc entre les deux positions : n’est-ce pas ce que devrait faire toute religion bien comprise ?  Et selon les moments et les jours aller de l’une à l’autre position. Sinon l’on tombe dans l’autoritarisme des dogmes figés une fois par toutes. Il est vrai que pour  Jésus le Mal était bien personnifié par le Diable, mais il dit aussi : « Va et ne pèche plus » (Jean 8.11) . Le Mal serait-il comme un métal d’une alliance inconnue aux hommes des deux positions ? D’une part la liberté de l’homme, et d’autre part l’emprise du Démon ?
            Il en va de même pour « la résurrection effective du Christ et à la vie éternelle » En tous les cas Jésus est ressuscité jusqu’à aujourd’hui dans la mémoire des hommes…est-ce l’essentiel d’une résurrection ? Et quant à la vie éternelle… Là encore si l’âme est éternelle, nul ne peut connaître son parcours après la  mort, et l’on peut songer à la réincarnation bouddhiste ou au lendemain du Jugement Dernier ; dans tous les cas l’être humain a soif de justice.
            Ne dit-on pas que tous les chemins mènent à Rome ?  J’ajouterais ou à Genève, ou le long du Gange… ( !)
            Ainsi privilégions la culture religieuse et l’ouverture d’esprit pour un authentique dialogue interreligieux, et non de part et d’autre  des positions figées et des anathèmes.

Commentaire et précision de Michel Lefeuvre, Philosophe des sciences : Le diable est-il une personne, ou, comme l’enseigne la psychanalyse, une déviation du psychisme conduisant à des troubles du comportement ?

 

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