328 - « L’Institution... » de J. Calvin. IV. 8. Les sources divines de l’inspiration de l’Eglise : La Bible ? la parole du pape ? (suite)

Publié le 22 octobre 2009 par marike.over-blog.com

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328 - « L’Institution de la religion chrétienne » de J. Calvin. IV. 8. Les sources divines de l’inspiration de l’Eglise : La Bible ? la parole du pape ? (suite)

6. Rédaction écrite de la loi.

(Malachie 2. 7)

En ce qui concerne leur enseignement, les prophètes n’ont fait qu’appliquer la Loi ; ils ne lui ont ajouté que la révélation des choses à venir. Dieu…a voulu… que ses prophéties soient rédigées.

Encore ! Calvin parle de la Parole (et non parole) de Dieu dans l’Ancien Testament... et crée donc à dessein sans cesse la confusion (Parole sacrée ? Parole = Jésus ? parole de Dieu ?)

Voyez quel demi-mensonge pour les lecteurs inattentifs se glisse encore dans la bouche de Calvin :

(1)Dieu dit aux Juifs : « Souvenez-vous de la loi de mon serviteur Moïse » (2) et soyez attentifs jusqu’à la prédication de l’Evangile (Malachie 3. 22)

Or il n’y a dans ce verset 22 que l’essentiel, son début, qui est mis par Calvin entre guillemets, mais le style impératif ferait croire que la suite du propos, que Calvin cite indûment comme parole de Dieu, viendrait aussi du prophète.

Je ne peux vous citer toutes ces ruses mensongères de Calvin ; je pense que quelques unes suffisent.

David magnifie les perfections de la Loi (Psaumes 19. 8 ; 119. 89 à 105)

7. La Parole faite chair : dernier et éternel témoignage

Nous avons Jésus-Christ, le Soleil de justice qui brille sur nous ; il nous éclaire parfaitement la vérité de son Père…

Ici comme chrétienne je suis d’accord ; nous connaissons vraiment bien Dieu par le Juif Jésus qui garde tout l’Ancien Testament tout en ajoutant sa propre vision que nous connaissons par les Evangiles (pas par ses commentateurs, ou alors, il faut ôter beaucoup de versets).

Exemple : Calvin nous cite à la suite de son propos :

"Après avoir autrefois… parlé à nos pères par les prophètes, Dieu nous a parlé par le Fils en ces jours qui sont les derniers... le texte poursuit : il est supérieur aux anges. (Hébreux 1-2 et 4)

Ce que je pense : On peut constater l’exagération du respect dû à Jésus, ici : s’il est la tête de l’Eglise, par l’Esprit, il n’est qu’un homme comme nous tous. Il partagera l’héritage avec les Elus. Il n’a pas fait le monde ; seul son Père, Créateur, par l’Esprit, l’a fait.

Quelqu’un, par hasard, imaginerait-il qu’un être humain puisse être capable de surpasser la Sagesse de Dieu ?

Par ce S majuscule, Calvin désigne, pour moi faussement, Jésus. Seul Dieu est sa propre Sagesse, par l’Esprit. Mais à l’heure œcuménique on peut penser à d’autres rivaux de Jésus face à Dieu : Bouddha ? Confucius ? et, pas si loin dans l’espace, et dans le temps, Platon ? Aristote et la découverte des 4 transcendantaux ? …mais Calvin pense sans doute au pape...

Voilà encore un texte que Calvin cite, et que l’on peut, à juste titre, critiquer

Le Christ en qui sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la science. (Colossiens 2. 3)

Le locuteur ment en exagérant, pour mieux séduire ; ce procédé, conscient ou non, est bien connu !

8. l’Eglise doit tenir pour Parole de Dieu la Loi, les Prophètes et les écrits inspirés des apôtres.

Personnellement, je réfute le troisième point dans son ensemble, pas dans le détail.

Allez donc, enseignez toutes les nations, baptisez-les…Ne vous faites point appeler Rabbi (maître), car vous n’avez qu’un seul maître, et vous êtes tous frères. (Matthieu 28. 19-20 ; 23. 8)

Maître…et Seigneur ?

9. Leurs successeurs sont liés par la Parole autant que les apôtres

Si quelqu’un parle, que ce soit pour annoncer les oracles de Dieu ; si quelqu’un exerce quelque ministère, que ce soit avec la force que Dieu donne, afin qu’en toutes choses Dieu soit glorifié par Jésus-Christ. (I Pierre 4. 11)…et la punition envers les désobéissants : II Corinthiens 10. 4-6.

Il y a une différence entre les apôtres et leurs successeurs …[ces derniers] n’ont pas d’autre charge que d’enseigner ce qu’ils trouvent dans les Saintes Ecritures. Concluons donc qu’il n’est pas permis aux ministres fidèles de fabriquer de nouveaux articles de foi.

J’ajoute : le risque de trahison de l’Esprit a déjà été plus que suffisant avec les apôtres, en particulier Paul ! Justement Calvin précise ensuite :

Nous savons que Paul a été ordonné apôtre des Corinthiens, mais il dit qu’il n’exerce pas l’autorité sur leur foi :

C’est pour vous ménager que je ne suis pas encore allé à Corinthe. Ce n’est pas que nous cherchions à dominer sur votre foi, mais nous voulons contribuer à votre joie, puisque vous demeurez fermes dans la foi. (II Corinthiens 1. 24)

Peut-on traduire autrement ce texte –je ne suis pas linguiste- :

« …à Corinthe, parce que nous ne voulons pas dominer sur votre foi. Nous voulons… »

Qui oserait, maintenant, exercer une autorité que Paul atteste n’appartenir à personne ?

Ce vice est permanent. On voit ici que Calvin tourne son regard vers le Vatican, mais L’Eglise, en particulier protestante, aujourd’hui, peut avoir ses « petits chefs » en son troupeau, qui veillent à « la saine doctrine » et qui empêchent parfois les pasteurs de s’exprimer selon leur pensée, de faire évoluer avec leur temps les mentalités. Le conservatisme le plus étroit est alors de règle.

[Dans les assemblées, ]que tout se fasse pour l’édification…qu’il n’y ait aussi que deux ou trois prophètes à prendre la parole, et que les autres soient juges de leurs prophéties. Cependant, si l’un des assistants a une révélation, que celui qui parlait se taise. Car vous pouvez tous prophétiser à tour de rôle, afin que tous soient instruits et que tous soient exhortés.
(I Corinthiens 14. 29-30 et 31 )