336 - Qu’est-ce que l’anglicanisme ? Historique et définition
336 - Qu’est-ce que l’anglicanisme ? Historique et définition
A l’heure où l’anglicanisme est au bord de la rupture, où le célèbre théologien catholique allemand : Hans Küng, publie dans le monde un article éclairant :
http://www.lemonde.fr/opinions/article/2009/10/28/la-politique-du-pape-envers-les-anglicans-est-un-veritable-drame-par-hans-kung_1259764_3232.html
je vais résumer une définition de l’anglicanisme donnée par un connaisseur : le Pasteur Jean-Pierre Montsarrat, lors de la rencontre œcuménique régionale en Ile de France du 3 décembre 1995.
En jaune : ce que l'anglicanisme a de protestant
En bleu foncé : ce que l'anglicanisme a de catholique
je mettrai mon grain de sel en italique !
Introduction
La communion anglicane, un sujet plein de paradoxes.
Plus de 70 millions d'anglicans et 34 Eglises dans le monde, avec leurs différentes langues nationales. 3,5 Millions d’anglicans francophones.
Il faut se reporter à l’histoire : La réforme de l’Eglise d’Angleterre au 16e siècle. Son évolution spirituelle au cours des siècles. Le rôle de l’Eglise d’Angleterre reste majeur dans la communion anglicane.
L’archevêque de Canterbury, primat de l’Eglise d’Angleterre, préside la conférence de Lambeth qui réunit tous les 10 ans les évêques anglicans du monde entier.
L’anglicanisme : un phénomène essentiellement anglo-saxon.
Certains anglicans se posent la question : y a-t-il une théologie anglicane ? Leurs théologiens sont des théologiens chrétiens, soumis à l’autorité de l’Ecriture, attentifs à l’enseignement des pères de l’Eglise ancienne (comme Calvin dans « L’institution de la religion chrétienne »)
L'évêque Stephen Neill écrit : « Il n’existe pas au sens étroit une foi anglicane. Mais il y a une attitude, une atmosphère anglicanes… »
Historique et Présentation générale
- Henry VIII
Il veut divorcer ; le pape refuse ; rupture avec le pape en 1534.
Ce conflit est pourtant plus ancien ; il date de Guillaume le Conquérant (1066)
On conteste la suprématie de l’Evêque de Rome (comme Calvin dans « L’Institution ») :
-Les tribunaux ecclésiastiques anglais relèvent en dernière instance des tribunaux romains
-Les sujets du roi d’Angleterre doivent payer des redevances pour financer la cour papale.
Le Roi –qui suit de près la nouvelle réflexion théologique- choisit donc de faire de l’Angleterre une Eglise nationale indépendante, et de suivre une voie moyenne entre catholiques et protestants.
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Précisions apportées par le Rt. Rev. Pierre W. Whalon, D.D. (Eglises Episcopales d'Europe) :
Voir à Wikipédia : Catherine d'Aragon, le paragraphe "après le mariage" :
note 4 : Charles Quint est le neveu de Catherine d'Aragon.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Catherine_d%27Aragon
L'excommunication d'Elizabeth a suivi la défaite de Marie, sa cousine, une autre guerre promue par un pape, Pie V.
L'anglicanisme proprement dit date de 1570.
Première étape : la promotion de la Bible : Première traduction anglaise de la Bible par Coverdale en 1535 ; en 1536 toutes les églises doivent avoir deux bibles : une en latin et une en anglais, placées dans le chœur de l’Eglise pour que tous puissent les voir et les lire. Il encourage les laïcs à lire la Bible en anglais. En 1537, deux nouvelles éditions de la Bible voient le jour.
-Edouard VI (1547-1553)
La Réforme anglaise continue, dirigée par l’archevêque de Canterbury : Thomas Cranmer (1489-1556).
Création du « book of common prayer » (le livre de la prière pour tous), en anglais, pour la célébration de l’ensemble des offices et des sacrements. Il procède à une vaste simplification. Il abolit la messe privée (un seul membre au minimum doit obligatoirement y assister). L’importance du psautier de la Bible prendra le pas sur celle des sacrements. Une nouvelle liturgie pour l’ordination des diacres, des prêtres et des évêques se met en place.
Marie Tudor (qui règne de 1553 à 1558) restaure le catholicisme, avec persécutions et martyrs (Thomas Cranmer)…
Elizabeth I (1558-1603)
Refusant le titre grandiose de son père, Chef suprême, elle préféra "Gouverneur suprême", titre que son successeur Elizabeth II utilise encore. En tant que gouverneur laïc, le monarque est responsable du bien-être de l'église, surtout en ce qui concerne le temporel. (L'autorité de la reine se termine, pourtant, aux frontières de l'Angleterre. Chaque église anglicane est responsable de sa propre gouvernance.) Le rôle des laïcs à chaque niveau de la gouvernance de l'église épiscopale américaine, par exemple, revient précisément à ce principe ; la coutume de l'église ancienne de l'élection des évêques a été en outre restaurée.
Elle poursuit l’œuvre de son père Henry VIII et de son frère Edouard VI. L’Eglise d’Angleterre reçoit son orientation définitive.
- 1559 : Le livre de prière (Book of common prayer), très proche de celui de Cranmer.
- 1559 : « The ordinal » voisin de celui de Cranmer.
- 1570 : excommunication de la reine par le pape.
- 1571 : Les trente neuf articles de la religion, qui conservent, aujourd’hui encore, un statut officiel.
On peut les lire sur les sites suivants : en anglais :
http://anglicansonline.org/basics/thirty-nine_articles.html
une mauvaise traduction française : http://mb-soft.com/believe/tfc/thirtyni.htm
Jacques Ier ( (1603-1625)
-Addition de : « La version autorisée de la Bible » (1611) en usage exclusif jusqu’au XXe siècle
(excellente réputation de cette traduction !)
Ensuite lutte entre les puritains (Olivier Cromwell) et les anglicans. Guerre civile.
Charles Ier est décapité.
Charles II (1630-1685) confirme les choix faits un siècle plus tôt, et fixe les textes, qui resteront en vigueur jusqu’en 1980, par l’Acte d’uniformité (1662), refusé par 2000 pasteurs presbytériens.
Guillaume d’Orange et Marie (1662-1694) succèdent au roi déchu : Jacques II (1633-1701) le catholique
L’acte d’etablissement (1701)fait obligation au monarque d’être en communion avec l’Eglise d’Angleterre.
- 1969 : Le gouvernement de l’Eglise d’Angleterre est transformé en un système synodal, diocésain et général, avec 3 chambres : celles des évêques, des ministres et des laïcs
- 1974 : Le synode général peut prendre des décisions sans l’aval du Parlement.
En fait chacune des chambres a un droit de veto sur tout projet.
- 1981 : un nouveau livre de prière s’ajoute au précédent (« The alternative service book »)
- 1985 à 1994 : par étapes, accession des femmes à l’ordination.
Courants spirituels et théologiques très variés de l’anglicanisme
Du côté protestant (aile gauche) John Wesley, fondateur des méthodistes ; du côté catholique (aile droite) le cardinal John H. Newman, converti au catholicisme, avec la création du mouvement d’Oxford (1833).
En quel sens la communion anglicane est-elle catholique ? (c’est à dire proche du catholicisme romain).
- La continuité de l’Eglise « sans interruption », celle de tous les temps et de tous les lieux. En cela ils sont en union avec les églises vieille catholique, orthodoxe et romaine.
La succession apostolique, selon wikipedia, désigne la transmission, par les apôtres, à des successeurs, de l’autorité et des pouvoirs reçus de Jésus de Nazareth. De ce fait, ces successeurs s'estiment seuls habilités à enseigner et à gouverner leurs églises particulières. La succession apostolique se transmet au moyen des consécrations épiscopales dont certains canons définissent la validité. Ce concept ecclésiologique joue dans la non-reconnaissance par certaines Églises des ministres d'autres confessions chrétiennes ou de leur autorité.
(mais qu’est-ce que cette « continuité » veut exactement dire, historiquement ? Il faut voir « L’institution » pour être vraiment sceptique à ce sujet ! (articles 324 à 329) ; du reste, la seule continuité authentiquement chrétienne est celle, démocratique, de l’Esprit-Saint et de la fidélité à Dieu, par Jésus)
Jésus a parlé à un homme : Pierre, après un acte de foi de sa part (Matthieu 16. 16 à 19) ; il n'a pas pensé à ses successeurs : nulle part dans les Evangiles il ne le dit.) et "The Jesus Seminar", assemblée d'exégètes de haut niveau, dont catholiques, ne reconnaît pas cette parole comme authentique.("The Five Gospels" p. 206)."La succession apostolique est donc un mythe créé pour asseoir l'autorité des évêques.
-L’importance donnée par l’Eglise anglicane au ministère épiscopal s’insère bien dans la continuité (mais l’Eglise protestante s’organise bien sans eux, sans la vanité et les excès de pouvoir qui peuvent découler progressivement de ce poste, comme on l’a vu dans l’histoire !)
- Luther et Calvin n’ont pas voulu créer de nouvelles Eglises, mais réformer celle de leur temps, qui était très progressivement tombée en décadence par rapport à l’Eglise ancienne (voir « L’Institution »)
-Toutefois une grande liberté d’interprétation des textes est donnée aux fidèles, contrairement à ceux de l’Eglise catholique : l’Eglise peut se tromper, pensent et disent les anglicans.
A l’Eglise universelle, l’Eglise anglicane apporte la démonstration que les divisions de la chrétienté devraient pouvoir s’inscrire au sein d’une même communion, alors même que ses différents ne sont pas encore surmontés.
Mon résumé : l’Anglicanisme est proche de l’Eglise catholique par sa pompe et son organisation hiérarchique, par son attachement à la « lignée » (même inventée), et peut-être que la « lignée » des ancêtres, chère aux nobles, aux « Lords », y est, consciemment ou non, pour quelque chose)
L’anglicanisme est proche du protestantisme par son esprit : par l’attachement à l’Evangile, à la Bible; les anglicans ont rejeté la "tradition" catholique, hors ou en marge des Evangiles, comme ligne obligatoire de conduite et de croyance.
Merci à vous d’amener vos contributions, vos corrections, à ce schéma par vos commentaires.
ADDITION
http://www.memo.fr/article.asp?ID=THE_REL_007
L'anglicanisme
Cette forme tempérée de protestantisme a encore aujourd'hui comme base doctrinale les 39 articles d'orientation calviniste: pour les anglicans, l' Ecriture est l'autorité unique en matière de foi, le baptême et la Cène sont les deux sacrements, et il n'existe aucune obligation de célibat ecclésiastique. Des éléments catholicisants subsistent cependant dans la liturgie et le principe épiscopal est maintenu.
Différents courants existent dans les Eglises anglicanes:
- le courant High Church (appelé aussi anglo-catholicisme), qui valorise la tradition de l'Eglise ancienne, insiste sur l'importance de l'épiscopat et de la succession apostolique, défend les ornements liturgiques et, d'une manière générale, les usages (comme la célébration de l'eucharistie le dos tourné à l'assistance) qui rapprochent l'anglicanisme du catholicisme;
- le courant Low Church , qui insiste, au contraire, sur le fait que l'anglicanisme est issu de la Réforme. Il défend une conception plus fonctionnelle de l'épiscopat et souhaite une liturgie simple, dépouillée. Il se méfie souvent des tentatives de rapprochement avec Rome. Marqué par le puritanisme au XVII e siècle, puis par un mouvement, le Réveil, au XIX e siècle, le courant Low Church insiste particulièrement sur l'autorité des textes bibliques;
- le courant Broad Church , qui est proche sur certains points du courant Low Church (notamment, leur conception du ministère est identique), mais il interprète la Bible de façon libérale et veut accompagner théologiquement la modernité.
L'Eglise d'Angleterre est la plus importante des Eglises anglicanes, également présentes en Afrique du Sud (l'évêque sud-africain noir Desmond Tutu a reçu le prix Nobel de la paix en 1984), en Australie, au Canada, aux Etats-Unis d'Amérique (sous le nom de Protestant Episcopal Church) et en Nouvelle-Zélande.
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*Présentation : Certifiée en Lettres, auteur, chrétienne unitarienne [je crois que Jésus est homme, comme dans les Evangiles, non Dieu (Jean 10. 31 à 38), et, s'il a une part divine, c'est comme Moïse* ou Aristote, un peu plus que chez tout homme...], voici sans doute la première école du dimanche biblique chrétienne française entièrement sur la toile, avec, quand cela s'y prête, un regard parallèle sur les arts et sur la grande littérature française. Elle se compose d’une série d’articles (1 par dimanche, par semaine ?) ; mon projet est la présentation de textes bibliques de premier plan, commentés. Elle est en cours d'élaboration. Merci de vos suggestions, commentaires, corrections ...
*de Moïse : Exode 20 ; Lévit. 19. 17-18 ; Deut. 6. 4-5.
Textes essentiels suivis par Jésus : Marc 12. 28 à 31. Matthieu 5. 17
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809. La Genèse. Chap. 1 à 3. Les 2 Grands Commandements : Marc 12. 28-31. Commentaire. (07 09 2017)
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887. Conclusion de la première partie de l’école du dimanche biblique (surtout le Second Testament) jusqu’à l’article 886
http://marike.over-blog.com/18/03/887.bilan-lecture-bible-jusqu-a-l-article-886.html
[Sinon relever leur n°, leur titre, et leur date de création et les insérer dans les encarts « Rechercher » et « Archives » (classées par année et par mois) vers la fin de la marge de droite de l’article].
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lien :
254- Le christianisme : Les différences entre le catholicisme et le protestantisme
-01 07 09-
http://marike.over-blog.com/difference-entre-catholicisme-romain-et-protestantisme.254/article-33309317.html
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