263 - "Le Monde"... : "...Un intellectuel musulman modéré "

Publié le par marike.over-blog.com

15 07 09


263 - Réponse à un article du « Monde » des 12-13 07 09   p. 14 : Comment être un intellectuel musulman modéré en Europe ?             par Thomas Assheuer, journaliste à « Die Zeit », traduit de l'allemand par Nicolas Weill

 

1) L'œcuménisme ne sera jamais une utopie dépassée, car elle parle d'entente entre les hommes, ce qui exige à la fois beaucoup de concessions, beaucoup d'humilité et beaucoup de compréhension de l'autre et de soi-même. (c'est peut-être pour cela qu'on dit que cet idéal -impossible- est dépassé !)

 

2) Le prix de tolérance dans un dialogue interreligieux a été décerné en Allemagne à un musulman, Navid Kermani, geste tolérant dans un pays chrétien.

 

3) Dans l'article il manque un détail essentiel : est-ce que  la méditation musulmane de Navid Kermani date d'avant ce geste, ou a-t-il été effectué après ? S'il date d'avant ce geste, c'est tout à fait normal qu'une étude d'un tableau soit faite selon ses propres convictions ; s'il date d'après ce geste, c'est une agression, qui montre l'ignorance de ce qu'est la tolérance, le respect, la politesse, dirais-je même, entre les religions.

 

4) Les églises chrétiennes ont donc retiré leur mise...et le gouvernement du Land les a suivies. Mais il manque toujours ce détail essentiel pour trancher.

 

5) « Quiconque a pris la peine de se plonger dans la lecture du Coran connaît son programme. Celui-ci ne constitue pas seulement une profession de foi en faveur d'un Islam pacifique ; c'est un appel à la paix entre les trois religions monothéistes. », dit l'article.

Eh bien moi, qui ai lu la moitié du Coran, je peux vous dire que je me suis arrêtée là tant j'y ai trouvé d'attaques contre les juifs et contre les chrétiens, et de sujets d'autosatisfaction...donc on peut dire que les lectures d'un texte dépendent du lecteur !

 

6) Le musulman rejette la croix...il a tort et raison, de l'avis de la protestante réformée libérale unitarienne que je suis ; voici comment je le vois :

a) il a raison de rejeter la croix : dans le credo du sacrifice expiatoire, que les chrétiens rejettent de plus en plus, étant libres de critiquer leur religion. En effet, ce n'est pas parce que Jésus est mort que nous sommes sauvés (un meurtre récompensé !), c'est parce que Jésus nous a délivré son message d'amour, de foi et de pardon.

b) il a tort de rejeter la croix : Jésus savait qu'il allait mourir de la plus horrible mort en montant à Jérusalem, mais il l'a fait parce qu'il voulait, par amour, délivrer son message jusqu'au cœur de Jérusalem, la ville sainte des Juifs. Il voulait aller jusqu'au bout de sa mission. Il a eu donc beaucoup de courage. Il est un exemple de vie.

c) Il y a donc  une souffrance inutile, mais il y a un sacrifice de soi qui est dû à l'amour de l'humanité....Le beau risque...

d) Je serais étonnée qu'un vrai musulman ne croie pas au sacrifice de soi-même pour autrui, et qu'il croie plutôt en la violence et en la force pour vaincre.

 

7) Kermani se trompe donc à mes yeux lorsqu'il voit dans une peinture de crucifié « un doute irrépressible dans la justice divine. »

Le célèbre cri de Jésus sur la croix, aux derniers instants : « Mon Dieu, Mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? » indique, par ce terrible doute, justement sa part d'humanité -et comme unitarienne je crois que Jésus est un homme, comme Platon, Aristote ou Moïse-, mais le fait qu'il dise « Mon Dieu » prouve en même temps l'impossibilité du doute.

 

8) « Pourquoi le monde est-il crucifié par la douleur, alors même qu'il se plie à la volonté divine ? »

 Jésus n'est pas « le monde ». Jésus n'est qu'un homme, mais un homme supérieur, qui se sacrifie pour porter plus haut et plus loin son message, tout comme Bernard Palissy brûlait ses meubles pour pouvoir continuer à créer sa poterie. Le monde n'est pas un tapis de roses, depuis le péché originel, et l'on peut le constater tous les jours à peu près partout dans ce brave new world.

 

9) Je réunis mes propos à ceux de Kermani pour souhaiter paix et non-violence entre des hommes de civilisations et de convictions très différentes, aujourd'hui.

 

10) on n'arrivera à un véritable « œcuménisme » qu'en se connaissant bien et en connaissant bien l'autre, en voyant chacun nos manques et nos atouts, et en cessant de nous gargariser sur nos propres qualités et convictions ; alors on pourra faire des concessions rationnelles et intelligentes les uns envers les autres.

 

Qu'en dites-vous, lecteur ?  ...

 

Liberté de pensée, d'expression... sacerdoce universel, égalité de l'homme et de la femme, démocratie...valeurs éminemment chrétiennes protestantes, selon moi.

 

 

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