352 - « L’Institution de la religion chrétienne » de J. Calvin. IV. 20. Le gouvernement civil (suite)

Publié le par marike.over-blog.com

17 11 09

352 - « L’Institution de la religion chrétienne » de J. Calvin. IV. 20. Le gouvernement civil (suite)


4. Utilité, nécessité et diversité des lois

Cicéron, à la suite de Platon, les appelle « les âmes des  républiques » (Des Lois II, IV, 5). La loi a été appelée « un magistrat muet » et le magistrat « une loi vivante ». (Ibid, III, III).

Certains, en effet, contestent qu’une république soit en ordre si, en délaissant la législation de Moïse ; elle est gouvernée par des lois ordinaires des autres nations : opinion dont on peut voir combien elle est dangereuse ! [note : Ainsi Calvin rejette la notion d’un état théocratique sur le modèle de l’Ancien Testament. La notion des deux règnes s’y oppose.]

 

Ce qui, à mon avis, ne veut pas dire que le gouvernement doit faire fi de toute culture religieuse, dont, par exemple, le Décalogue pour les gens du Livre, pour gouverner. Mais une religion qui n’est pas librement adoptée n’est pas une religion : c’est une tyrannie. A moins d’instaurer l’hypocrisie comme règle de vie, on ne peut imposer à tout un pays une religion, ou une quelconque idéologie. C’est ce que nous constatons de nos jours avec l’instauration de la laïcité.


5. Les lois morales, cérémonielles, judiciaires dans l’Ancien Testament


La loi morale… commande de servir Dieu avec intégrité, …d’être unis à notre prochain par un amour véritable.


La loi cérémonielle a été …comme une instruction appropriée à l’enfance [des Juifs], en attendant le moment de la plénitude où se manifesteraient les réalités figurées jusque là en ombre


4. 6. Dieu a envoyé dans vos cœurs l’Esprit de son Fils, l’Esprit qui jette ce cri : Abba ! c’est à dire Père ! 4. 7. Ainsi tu n’es plus esclave, mais fils…(Galates 3. 24 ; 4. 4)


La loi judiciaire qui leur a été ordonnée comme règle de gouvernement, leur a enseigné certaines règles de justice et d’équité, afin de vivre paisiblement ensemble, de façon harmonieuse les uns avec les autres.


La liberté est laissée à toutes les nations d’édicter les lois qu’elles jugeront les meilleures, si toutefois elles sont soumises à la règle éternelle de l’amour.


6. L’équité et l’ordonnance des lois

 

Quant aux constitutions ou à la formulation, puisqu’elles sont liées aux circonstances, dont elles dépendent en partie, il n’y a rien d’étonnant à ce qu’elles soient diverses si du moins elles tendent, de la même manière, au même but qu’est l’équité.


La loi de Dieu que nous appelons « morale »n’est rien d’autre qu’un témoignage de la loi naturelle et de la conscience que notre Seigneur a imprimée sur le cœur des êtres humains.

 

Léo Strauss explique (dans :  "La Cité et l'homme", p. 62, Agora, 1987.)  -   : "le changement fondamental (...) se manifeste dans la substitution des droits de l’homme à la loi naturelle (…) Les droits de l’homme sont l’équivalent moral de l’ego cogitans (i.e. l’homme raisonnable). L’ego cogitans s’est entièrement émancipé de la "tutelle de la nature", et finalement il refuse d’obéir à toute loi qu’il n’ait engendrée en totalité, ou de se dévouer à toute valeur dont il ne soit pas certain d’être le créateur".


"L’homme a remplacé la nature comme source du droit. Rompant avec l’idée d’un droit naturel fondée sur une loi qui est celle-là même de l’ordre du monde et prescrit à chacun ce qu’il doit être, les modernes vont se référer à un droit naturel dans la nature de l’homme imposant à toute réalité sa loi. L’homme moderne se concevra comme la seule source des valeurs, ce pourquoi le droit des modernes sera un droit subjectif, enraciné dans l’idée que le sujet humain se fait de lui-même, et non plus dans l’objectivité d’un ordre cosmique" (Alain Renault, "Qu'est-ce que le Droit ?", pp. 37-39, Vrin, 1992.

 

Seulement, ce qu’ils semblent oublier, ces deux auteurs, c’est que l’homme est la créature de « Dieu » -un tout petit peu comme le robot est la créature de l’homme !- et que les Droits de l’homme ont été inspirés par lui ! Les racines, la culture de l’homme américain ou français, en "1789", sont chrétiennes, même si l’homme se déclare athée –« de quel Dieu est-il athée ? » dit Charles Wagner- et ce que cet homme de "1789" écrit va en droite ligne de la raison inspirée de la Nature. Chaque fois que l’homme a voulu se passer de la transcendance, il a capoté. Ceci dit, il est bon de laisser parler l’homme, aussi, de l’écouter et de le comprendre… ce « prochain » du…Nouveau Testament, pour que l’on n’en revienne pas aux lois des pharisiens.

 

Dans la suite du texte, Calvin nous montre que les lois punissent les mêmes méfaits dans tous les pays (le vol, le meurtre…)…toutefois elles diffèrent dans l’intensité de la peine.


Les lois que chaque gouvernement a dans son pays ne sont pas préférées à la loi de Moïse parce qu’elles seraient meilleures, mais parce qu’elles correspondent mieux aux conditions et aux circonstances de temps et de lieu ainsi qu’à la nation en question.


17. Comment et dans quel esprit un chrétien peut-il avoir recours à la loi ?

 

Les gouvernants sont des ministres de Dieu pour le bien (Romains 13. 4) …La volonté de Dieu est que nous soyons défendus et gardés parleur pouvoir et leur protection contre la méchanceté et l’injustice des malfaiteurs.


18. La motivation de l’action en justice


Si les cœurs sont pleins de malveillance, … désir de vengeance ou de nuire, …colère... haine…toutes les procédures menées pour les causes les plus justes du monde ne peuvent qu’être iniques et malsaines.


19. Le recours à la protection de la loi est légitime pour un chrétien


Il est honnête et intègre de remettre sa cause dans la min du juge comme dans celle d’un tuteur public. Ainsi Paul a réclamé le privilège que lui valait sa citoyenneté romaine.


20. 21. Les exhortations


39. Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l’autre
(Matthieu 5. 38 à 42)

Ne sois pas vaincu par le mal mais vainqueur du mal par le bien. ( Romains 12. 14 , 19, 20, 21)

 

Les Corinthiens, nous dit Calvin, avaient un goût immodéré pour les procès (I Corinthiens 6. 6). Ils portaient tort à l'Evangile parmi les incroyants... Les chrétiens doivent ...plutôt abandonner leur droit que de se lancer dans un procès, dont ils auront de la peine à sortir sans avoir un coeur indigné et rempli de haine contre leur frère. En bref, ... l'amour est le meilleur conseiller pour chacun.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article