419 - "Avoir 20 ans en 1960 et aujourd'hui"

Publié le par marike

"Avoir 20 ans en 1960 et aujourd’hui"

Tel est le titre d’un article du Figaro du lundi 2 janvier 2012. Cet article nous ramène à une émission de télévision beaucoup trop tardive sur Fr. 3 à 22h55 et à un site :
http://www.imca.fr/actualites/avoir-20-ans-en-1960-et-aujourdhui/  

                                                                        L’homme ne vivra pas seulement de pain…  
La Bible. Matthieu IV, 4

Beaucoup de circonstances ont changé depuis 1960 – j’avais 20 ans. La sape philosophique de notre temps, la société de consommation, le travail de la femme, l’émigration massive, la globalisation, les avancées techniques prodigieuses, internet….

J’ai eu cette chance, d’avoir « 20 ans en 1960 ».
Constat :

1) La  déconstruction qui aujourd’hui n’en finit pas : nous débouchons sur le monde matérialiste de l’argent et du plaisir dans l’instant.

Tel est le grand signe du temps : le dimanche matin le culte, la messe pour tous ont été remplacés par les brocantes. Le monde matérialiste, celui de l’argent, a totalement remplacé celui de l’Esprit, d’où notre décadence. Il n’y a plus aujourd’hui un seul jeune dans nos églises.

D’abord tous nos grands philosophes, en apportant leur contribution positive, certes, ont aussi, hélas,  déconstruit le spirituel. Nous partons des Lumières ; nous arrivons à Freud, Marx, Nietzsche. Puis aux modernes : Deleuze, Foucault, Lévi-Strauss, …etc…

En tuant le religieux, une enveloppe essentielle de l’Esprit, ils ne nous ont donc finalement laissé que « le fric » et « le sexe »…. Le plaisir, pour abréger, …alors que le bonheur, et la joie, qui se construisent dans la durée, jusque dans cet au-delà mystérieux, sont partis.

Il faut aujourd’hui reconstruire, mais non à l’identique, reconstruire en triant, en prenant le bon, et en laissant le mauvais.

2) La vie autrefois

Un flash : Je suis en 3e… mes camarades de classe, filles (rappelons que l’école n’était pas mixte), en tabliers roses, avec leur nom et leur classe brodés dessus, avalent de petits bouts de papier sur lesquels est écrit le nom de Gérard Philipe (Le Cid ! Lorenzaccio !) !

A la base une solide instruction religieuse …Dieu. C’est cela qui commande tout… comme un fil à plomb. Une culture.

Alors, oui, la formation du goût et les préférences semblent s’installer de soi-même, avec l’aide des parents : la musique classique ; les grands livres, le choix des vêtements…

L’autorité

Pour moi, chrétienne protestante libérale française, il me semble que j’ai évité certains écueils de mon époque tout en bénéficiant du bon…Aucune rigidité dans l’autorité parentale ; des permissions de minuit…Une grande liberté… car une vie harmonieuse et équilibrée, fondée sur une excellente éducation et sur une culture approfondie n’a pas besoin de garde-fous (voir l’abbaye de Thélème de Rabelais).

 Les mœurs 

Les parents n’acceptaient pas dans l’ensemble d’héberger  un « partenaire » avant mariage. Le jeune attendait d’avoir une situation pour mener sa propre vie, ce qui était toutefois beaucoup plus facile qu’aujourd’hui.  La drogue n’était pas aussi répandue, surtout chez les jeunes. La cigarette était interdite dans les écoles… Et la télé… ? Jeunes adultes, nous avions la chance d’excellentes émissions de télévision à 20h, l’heure démocratique de grande écoute : la culture, la distraction et l’esprit au RDV ! Tous les soirs la fête pour tous !

L’Education Nationale

J’ai participé à mai 68 uniquement pour un meilleur niveau d’études en université… mais pas : « il est interdit d’interdire »…slogan fou pour moi !

Refonder l’Education nationale, et ne pas continuer à assister, impuissants, à sa pente toujours descendante (voir l’association SOS Education).

En résumé, quelques flashes :

-Revenir à la mémoire et au par cœur : le texte une fois compris, bien sûr, la compréhension et la mémoire ne s’excluant nullement l’un l’autre, comme on a voulu nous le faire croire, le texte devant être conservé en nous, par la mémoire.

En français :

- La diction de quinzaine, du primaire jusqu’en seconde : Un musée d’œuvres d’art littéraires et une formation en nous : aide à l’orthographe, au style, à la compréhension ; lente maturation de l’œuvre d’art.
- Lire et étudier de grands textes, et non pas seulement  ceux qui évacuent toute spiritualité.
- Revenir à l’histoire de la littérature française et au par coeur de cette histoire résumée pour le bac :  toute une galerie de personnages dans notre mémoire, avec leur parcours, qui enseigne, et que l'on retrouve souvent dans leurs oeuvres, leurs citations essentielles...comme une photo de leur âme, de leur esprit... enfin en conclusion les caractéristiques essentielles de leurs oeuvres, de leur personnalité. Je témoigne que cela je l'ai fait et que cela m'a enrichie toute ma vie.
- Enrichir le vocabulaire.
- Revenir aux dictées hebdomadaires jusqu’en 3e, préparées ou non, en devoirs du soir.
- Rédactions de quinzaine puis toutes les 3 semaines à partir de la seconde, corrigées – cahiers relevés…. Etc…
- En histoire revenir aux repères dès le primaire : qui est Henri IV ?, à la mémoire nationale qui ne se réduit pas à la préhistoire, à la Révolution Française et à la guerre de 39-45.
- 2h de devoirs du soir jusqu’au dîner : leçons et devoirs
- Exigence – que le 20 sur 20 disparaisse, la perfection étant impossible, sauf en dictée.
Exigence pour les profs comme pour les élèves. Redoublements (« la crainte est le commencement de la sagesse », selon la Bible) ; ce qui n’a pas été acquis doit être repris.
-Refuser le collège unique, où l’on coupe les têtes par un égalitarisme mal compris, (identité n’est pas égalité ; voir à ce sujet les grandes pages de Pilote de guerre  d’Antoine de Saint-Exupéry, chap. XXIV à XXVII.) que chacun aille à son rythme, avec des passerelles toujours possibles.
- Retour à l’autorité de l’équipe enseignante. Y compris l’inspection.

« Le laisser-aller est la tare des tares… » L’Ami » de Charles Wagner –éd. Ampelos.)... de mémoire...

3) Notre grande civilisation européenne

Laisserons-nous mourir notre grande civilisation européenne, aux racines spirituelles chrétiennes, après en avoir progressivement oublié la grandeur  pour n’en retenir, par un effet de mode, que les erreurs ?

 

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