1018. La Révolution chrétienne aujourd'hui : un carrefour dangereux

Notre civilisation chrétienne ne peut plus vivre selon des données médiévales ; les églises se vident toutes. Une grille de lecture nouvelle, en accord avec nos données scientifiques, doit émerger pour faire vivre Jésus-Christ, cette grande personnalité qui émerge toujours. 
La nature a horreur du vide, dit-on, et c'est la religion musulmane qui va remplir ce vide chrétien si nous n'y veillons pas.

John Shelby SPONG, évêque épiscopalien américain, nous a alerté,  en particulier dans son livre : "Pour un christianisme d'avenir, édité chez Karthala, dans la collection "Science et Conscience" (2019)
                        Je vais tâcher de résumer très brièvement ce qu'il écrit :
1) Le théisme est mort : Non, Dieu n'est pas au Ciel (Notre Père qui es "aux cieux") d'où il peut descendre ou remonter. Dieu, c'est la part du  divin qui vit en chacun d'entre nous, la dimension transcendante de ma propre vie.  
La création de l'homme selon la Genèse ne correspond pas à la thèse de l'évolution de l'homme, du singe à l'homme (Darwin).
2) Expérience et explication : l'expérience du divin est fondamentale ; les religions tentent de l'expliquer.
3) Jésus-Christ : "Jésus triomphe de toutes nos divisions." (nationalité, sexe, rang social…)
A) l'Incarnation est une erreur : le Dieu sous forme surnaturelle et externe, théiste, a pris forme humaine. Alors tout peut exister, les miracles incessants de toutes sortes… etc…  "Personne avant les écrits de Marc dans les années 70 ne semble avoir attribué de miracles à Jésus" (page 81) . Les miracles ne sont que des "symboles interprétatifs (141), des signes à interpréter.
B) La chute (du Paradis à la terre) et en conséquence la Rédemption (ou l'homme est sauvé par le  sacrifice expiatoire de Jésus) n'ont plus de sens avec la découverte de l'Evolution. Nous sommes des êtes humains incomplets (p 89), non déchus. La crucifixion du sacrifice expiatoire, et le symbole de la croix [cruauté, sadisme (Goût pervers de faire souffrir ou de voir souffrir autrui)  et masochisme (  Comportement d'une personne qui trouve du plaisir à souffrir, qui recherche la douleur et l'humiliation) n'ont donc plus de sens aujourd'hui.
C) Le symbole juif de l'agneau de Yom Kippur, la fête du Grand Pardon, physiquement et moralement parfait, représente ce que nous voulons être (Exode 12 : Dieu punit le Pharaon : les 10 plaies d'Egypte. La mort des premiers nés égyptiens.   Les Juifs sauvés par Dieu de la mort grâce au sang de l'Agneau sur leur porte. Puis leur départ d'Egypte pour la Terre Promise.)
            Ensuite l'erreur d'interprétation chrétienne de l'idée : Jésus (l'Agneau) est mort pour mes péchés. (pp. 153-154)
D) la naissance virginale est impossible, avec Dieu seul comme véritable géniteur, la femme n'étant que le terrain. Selon la science aujourd'hui la femme par ses ovules (gènes) est co-créatrice de l'enfant.
E) Pâques : Marc 16  19 Le Seigneur, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel, et il s'assit à la droite de Dieu.     
            Du littéral passons au symbolique : Jésus a été élevé par Dieu en Dieu. Le pouvoir de nous libérer pour vivre, pour aimer et pour être (pp. 168,169 et 174-175) –"Dieu nous appelle à notre complétude essentielle,  notre conscience universelle ; notre interconnexion."
F) L'Ascension : après le don de l'Esprit Saint à la Pentecôte ; elle est une  expérience réelle, mais elle n'est pas vraie au sens littéral.
4) L'éthique : elle est variable :  le contexte existentiel de la vie détermine ce qui est bien et mal. Au contraire, les 10 commandements sont un texte fixé une fois pour toutes..
5) la prière : c'est partager en écoutant et en se mettant au diapason. Vers la Vie, l'Amour et l'Etre.