329 - « L’Institution de la religion chrétienne » de J. Calvin. IV. 8. Les sources divines de l’inspiration de l’Eglise : La Bible ? la parole du pape ? (fin)

23 10 09

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329 - « L’Institution de la religion chrétienne » de J. Calvin. IV. 8. Les sources divines de l’inspiration de l’Eglise : La Bible ? la parole du pape ? (fin)

10. La doctrine tyrannique de l’Eglise romaine

La doctrine que les papistes défendent, d’abord par les livres et la prédication, ensuite par le feu et le glaive.

Comme ce sont eux qui dirigent les conciles et même qui les font, l’autorité qu’ils leurs attribuent leur revient.

Ils fabriquent, selon leur convenance, et sans considération pour la Parole de Dieu, les doctrines qu’ils veulent, auxquelles, pour cette seule raison, on doit ajouter foi.

Selon eux, quelqu’un n’est chrétien que s’il est d’accord avec leurs décisions, positives ou négatives, d’une foi au moins implicite, comme ils la qualifient [cf III,2.2. càd. Que les ignorants accueillent tout, sans discernement, même les pires erreurs, sous prétexte que cela leur est présenté par l’Eglise. P. 484] étant assuré que l’Eglise a l’autorité d’édicter de nouveaux articles de foi.

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Je voudrais ici faire une pose en exposant la pensée des catholiques, qui, pour leur défense, disent que les protestants ne connaissent pas les Pères de l’Eglise -rappelons que Luther comme Calvin sont, à l’origine, des prêtres et qu’ils en ont eu la formation, comme d’autres grands réformateurs de l’époque- et, comme on leur montre le contraire en signalant, par exemple, les nombreuses notes de « l’Institution » qui donnent les références des pensées ou citations de Calvin,  ils continuent en disant que Calvin n’avait pas accès directement aux bons ouvrages, par exemple « la somme » de saint Thomas, mais seulement aux commentaires de la pensée scholastique décadente du 13^e siècle . Or la « Somme » de saint Thomas est présente comme les autres ouvrages de première importance dans les références de Calvin.

Sa grande culture religieuse, en dehors de la Bible, apparaît donc dans les notes, avec en plus la culture protestante naissante, sans compter la culture greco-latine de l’époque.

Voilà, parmi les grands noms « chrétiens catholiques » que je connais, et quelques autres, ceux qui apparaissent dans les notes de la première moitié de « L’Institution » jusqu’à la page 730, sur 1430 :

Augustin, Lactance, Hilaire de Poitiers,  Justin Martyr, Tertullien, Grégoire le Grand, Eusèbe, Irénée, Pierre Lombard, Origène, Jérôme, Cassiodore, Grégoire de Nazianze, le Pseudo Denys l’Aéropagite, Platon,  Bernard de Clairvaux, Jean Chrysostome, Aristote, Thomas d’Aquin : somme théologique, Basile de Césarée, Guillaume d’Ockham, Pélage, Anselme de Cantorbéry, Duns Scot, Cyprien, Ambroise, Flavius Josèphe, Cyrille d’Alexandrie, Bonaventure, Alexandre de Halès, Sozomène (historien du 4^e s. ), Cassiodore, Albert le Grand, Pseudo-Chrysostome, écrits des papes (Innocent III, Léon le Grand…), Il ne s’est pas contenté des secondes mains ou commentateurs. 

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11. Réfutation  des prétentions romaines à l’infaillibilité des conciles

Si Jésus, dit Calvin, a promis l’Esprit à l’Eglise, il l’a promis à tous les croyants, aussi bien qu’à l’Eglise toute ensemble, et pas seulement à l’Eglise institution.

Les papistes tirent, de façon illégitime, les paroles de notre Seigneur dans un autre sens que celui dans lequel elles ont été dites.

Tous les croyants reconnaissent avec Paul qu’ils n’ont pas encore remporté le prix :

Non que j’aie déjà remporté le prix, comme si j’étais devenu parfait ; mais je cours afin de le saisir, puisque j’ai été moi-même saisi par Jésus-Christ. (Philippiens, 3. 12)

12. L’Eglise n’est pas infaillible

Ephésiens 4. 7 ; 5. 25-27 ; I Timothée 3. 15

Ces textes montrent l’espérance de l’Eglise, non la réalité présente. Dans le premier texte Paul montre davantage que, de jour en jour, le Christ purifie ses élus. Il manque quelque chose à leur sanctification. L’Eglise est le reflet de ses membres, continue Calvin.

Tout dépend de la pureté dans laquelle la Parole de Dieu est fidèlement conservée dans sa totalité.

13. L’Eglise n’a d’autorité que par la Parole

Nos adversaires disent que l’Eglise ne peut se tromper…[puisqu’elle] est dirigée par l’Esprit de Dieu…même si elle indique quelque chose en dehors de la Parole de Dieu, il faut considérer ce qu’elle dit comme un message certain qui vient du ciel.

De notre côté, si nous leur concédons que l’Eglise ne peut pas se tromper en ce qui concerne les choses nécessaires au salut, c’est avec l’idée qu’elle ne peut pas tomber puisque, renonçant à sa propre sagesse, elle accepte d’être enseignée du Saint Esprit par la Parole de Dieu. Voilà donc le différend entre les deux positions : ils attribuent de l’autorité à l’Eglise en dehors de la Parole ; nous, au contraire, lions les deux étroitement.

L’Eglise n’est pas sage en elle-même et elle n’imagine rien par elle-même, mais elle donne comme objectifs à sa sagesse de ne pas aller au-delà de ce que Jésus-Christ a dit.

Si donc on nous propose, sous le couvert de l’Esprit, une chose qui ne se trouve pas dans l’Evangile, ne la croyons pas ! Car, comme Christ est l’accomplissement de la Loi et des Prophètes, il est aussi l’Esprit de l’Evangile (Jean 12. 49-50 ; 14. 10). Telles sont les paroles de Chrysostome.

Mais alors, ce que nous avons conservé de dogmes, Calvin ? Et la Trinité ? Où est-elle nettement  inscrite dans l’Evangile ?

Nous ne devrions avoir aucun dogme, seul l’Evangile. Et chacun libre de l’interpréter.

Ne t’étonne pas de ce que je t’ai dit : il faut que vous naissiez de nouveau. Le vent souffle où il veut, et tu en entends le bruit ; mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. Il en est de même de tout homme qui est né de l’Esprit. (Jean 3. 8.)

La vie s’inscrit dans le mouvement ; tout ce qui la fixe est mauvais : tels sont à mon avis les dogmes. Les règles de croyance ne doivent jamais être édictées pour l’éternité. Ainsi maintenant on admet, par l’exégèse, que Marie n’était pas forcément vierge, qu’une autre traduction du mot : « jeune femme », est possible, qu’elle a eu plusieurs enfants.

[Nos adversaires] semblent croire que l’Eglise est gouvernée par le Saint-Esprit, sans la Parole de Dieu.

14. Un appel à une tradition orale n’est pas fondé

Les catholiques s’appuient sur cette parole :

J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez les comprendre maintenant. (Jean 16. 12)

Les papistes répondent avec subtilité que l’Eglise a été obligée de faire des ajouts aux écrits des apôtres, ou bine que ceux-ci ont indiqué plusieurs choses de vive voix pour compléter leurs écrits, dans lesquels tout n’avait pas été clairement expliqué.

Ils expliquent que ces choses-là sont les ordonnances qui ont été reçues par la tradition, sans l’Ecriture. (réf. indiquées en notes : ouvrages de Jean Cochlée et de Jean Eyck)

Je laisserai Augustin répliquer à ma place : Puisque le Seigneur n’a pas exprimé quelles étaient ces choses, qui d’entre nous dira : Ce sont celles-ci ou celles-là ? Ou, s’il ose le dire, comment le prouvera-t-il ?

15. L’argument d’autorité

Il faut écouter l’Eglise, disent-ils .Qui  le conteste, quand elle ne prononce que ce qui est en accord avec la Parole de Dieu ?

Il n’est pas correct que l’Eglise fabrique une doctrine nouvelle, c’est à dire enseigne plus que ce que Dieu a révélé dans sa Parole. Toute personne raisonnable discerne bien quel serait le danger si on donnait, une fois, aux êtres humains un tel pouvoir. ..si on disait que les chrétiens doivent reconnaître comme article de foi ce que les hommes auraient décidé.

16. rejet de mauvais exemples 

En fait, il vaut mieux passer ce paragraphe car Calvin n’y a pas de bons arguments et est incapable de citer l’Evangile en ce qui concerne le dogme de la Trinité.

A propos des Ecritures : comme il y est montré de nombreuses fois qu’il n’y a qu’un seul Dieu et que Jésus-Christ y est aussi appelé vrai et éternel Dieu, un avec le Père…

C’est moi qui souligne : Calvin pris en flagrant délit de mensonge… !