518. Dieu : Qu'est-ce que je dis quand je dis "Dieu" ?

Publié le par marike

Question-thème de la session de l'Association Marcel Légaut de sept. 2014 à Mirmande. 

Dieu, tissé en moi.
4 faces de lui se superposent :

I – Le Dieu de tous les hommes
Celui qu'ils cherchent à tâtons depuis qu'ils sont hommes. Le Dieu lointain, "L'Inconnaissable", le "transcendantal", à la fois rien et tout.

- A la fois l'Inconnaissable et le Révélé, différent selon chaque religion.
La Révélation, c'est la plénitude dans l'incomplétude, l'Esprit qui s'écrit, qui s'incarne dans l'homme faillible, donc avec des erreurs, d'où la nécessité de la tolérance à l'intérieur d'une religion et entre nos religions ; on doit les reconnaître hypothèses et non traductions parfaites de l'Au-delà.

- Le Créateur, premier artiste.
          J'appellerai ce Dieu-là celui d'André Malraux car par les photos des oeuvres d'art qu'il présente dans ses grands livres sur l'art, par exemple "le Surnaturel", "l'Intemporel" ou "l'Irréel" (NRF), le transcendantal perce, de la religion égyptienne au bouddhisme... Il perce aussi dans certaines oeuvres de la musique classique... dans tous les arts véritables.

II - Le Dieu-Père (étym. pour Dieu : diu et pour père : pater) : le Ju-piter du polythéisme gréco-romain puis des monothéismes. Il est force et devient peu à peu justice, amour.
(Certains, comme Paul Abela, un des créateurs des réseaux du Parvis, rêvent à un Dieu  binaire : Père/Mère)

III -  le Dieu synthèse où la force et la justice se fondent dans l'amour, celui de Jésus, de "L'Ami", titre d'un ouvrage du pasteur Charles Wagner, décrit dans sa préface :
J'ai connu la solitude, jamais l'abandon. Toujours est venu, sur les routes les plus écartées, cheminer auprès de moi, un inconnu d'une bonté sans bornes... Je n'ai livré aucune bataille sans qu'il se tînt à mes côtés. ... Pour moi je le vénère comme un chevalier de Dieu. ..   Certes, ce que l'Ami possède de meilleur lui vient du Fils de l'homme.

IV -  Dieu aujourd'hui, celui des théologiens  : On constate le dynamisme de la vie et le visage changeant de notre Dieu avec le temps ; Bergson, très connu aux E.U.[1] , selon Michel Lefeuvre, et en Angleterre, a dû influencer l'anglais Whitehead dans sa théorie du Process (1929).
- Le mal est toujours là. Donc Dieu n'est plus ni tout bon, ni tout puissant. Il a besoin des hommes. Ceux-ci doivent se responsabiliser.
- Voici une citation de Bergson, communiquée par Michel Lefeuvre, tirée des deux sources de la morale et de la religion :
L’humanité gémit, à demi écrasée sous le poids des progrès qu’elle a faits. Elle ne sait pas assez que son avenir dépend d’elle. A elle de voir d’abord si elle veut continuer à vivre. à elle de se demander ensuite si elle veut vivre seulement, ou fournir en outre l’effort nécessaire pour que s’accomplisse, jusque sur notre planète réfractaire, la fonction essentielle de l’univers, qui est une machine à faire des dieux.
Je conclus avec La fin de la prière à Dieu de Voltaire ( Traité sur la tolérance, Chapitre XXIII ) :
"employons l’instant de notre existence à bénir également en mille langages divers, depuis Siam jusqu'à la Californie, ta bonté qui nous a donné cet instant."

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[1] Bergson, qui publie ses oeuvres à partir de 1889, était l'ami de l'Américain William James.

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