Pour l'oecuménisme : Trois grands catholiques. 527

Publié le par marike

Maurice Zundel - Marcel Légaut - Louis Evely

En effet les obstacles à l'oecuménisme ne viennent pas tant des protestants, à la religion évangélique et biblique, que des catholiques, car s'ajoutent pour les catholiques, en plus du refus de l'intercommunion, la Tradition, avec l'addition de nombreux articles de foi au cours des siècles, alors que la Bible est commune à toutes les branches chrétiennes. 3 catholiques, plus ou moins mal vus de leur hiérarchie, qui leur a mis des bâtons dans les roues, ont pourtant oeuvré à l'oecuménisme, en se refondant sur l'essentiel ; ils se sont aussi influencés les uns les autres ; avec pourtant pour chacun une originalité propre dans la démarche...

Je croirais - mais ce n'est qu'une petite impression !- que Zundel est davantage centré sur la visée directe de l'Amour, Légaut, sur la réflexion, le "Chemin"...et Evely... secoue positivement le cocotier ! 
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MAURICE ZUNDEL, né le 21 janvier 1897 à Neuchâtel et mort le 10 août 1975 à Ouchy (Lausanne)

 "La grandeur qui donne sa dimension véritable à toutes nos actions, c'est la grandeur de Dieu, une grandeur d'amour, celle que nous a révélé Jésus."

http://www.centreafrika.com/amisdemauricezundelcitations.htm

Un prêtre et théologien catholique suisse. On a dit de lui qu'il se situe « au croisement des théologies protestante et catholique, de la philosophie existentielle et du personnalisme. »1

Maurice Zundel est influencé par sa grand-mère maternelle, protestante, qui lui donnera le goût de l’Evangile et éveillera en lui un sens critique que le catholicisme étroit et fermé de l’époque (et de toujours !) ne connaît pas.

L’année de ses 15 ans, un ami protestant lui fait véritablement découvrir la Présence de Dieu et confortera définitivement sa vocation pour la prêtrise à laquelle il se destine depuis longtemps. A la même époque, il fait une rencontre mystique avec la Vierge Marie et remet dès lors toute sa vie entre ses mains.

En 1919, Ordonné prêtre dans le diocèse de Lausanne-Genève, le voilà accablé de travail et de tâches diverses ... surmenage... de la folie....

Jugé trop original par son évêque, Il a  l'interdiction de faire usage de la parole en public à cause de ses positions controversées – voire hérétiques – sur la présence du Christ dans l'eucharistie. Son concept de présence "spirituelle" du Christ nierait le magistère de l'Église dans le sens où celle-ci affirme la présence réelle (en corps et en sang) du Christ dans l'eucharistie.

Il est exilé en 1927 et envoyé en Italie, en France et en Angleterre.  (il obtient un doctorat en philosophie et un doctorat en théologie à l' Université pontificale Saint-Thomas-d'Aquin, Angelicum, à Rome. Il s'initie aux recherches de la science, de la littérature et des arts.

C'est à Paris, en1928 qu'il fait la connaissance de l'abbé Jean-Baptiste Montini qui deviendra le pape Paul VI. Paul VI invitera Maurice Zundel à prêcher la retraite de carême au Vatican en fév.  1972. cela lui vaut sans doute d’être dès lors officiellement accepté par l’Église.  Paul VI lui demanda de la mettre par écrit, ce qui lui prit beaucoup de ses dernières énergies.

 Il mène ensuite une vie itinérante de conférencier qui le conduit de Suisse en France, en Palestine, en Égypte et au Liban. En 1939, il se rend au Caire où, retenu par la guerre, il sert comme aumônier du couvent de Matarieh tout en côtoyant l’Islam et le Coran.
Dès 1946, il est nommé prêtre-auxiliaire à Lausanne, où il restera jusqu’à sa mort le 10 août 1975.

Influencé par la pensée de François d’Assise, la pauvreté prend une place essentielle dans sa vie: il n’aura de cesse à vivre et à appeler à la désappropriation de soi, seule voie pour répondre à l’Amour divin, seule façon d'être vraiment libre.
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http://www.mauricezundel.com/index.php?option=com_content&view=article&id=119:biographie-de-maurice-zundel-par-lui-meme&catid=81&Itemid=50&lang=fr

les confidences qu'il a faites sur lui-même à une communauté de religieuses, à deux ans d'intervalle et sur leur demande insistante. Nous allons donc en retranscrire ici quelques-unes, parmi les plus importantes sans doute.

Mais les pauvres m'ont sauvé. Ils étaient pour moi le sacrement de Dieu. Les pauvres auxquels je croyais et en faveur desquels je vidais mes poches. C'est grâce à eux, et spécialement à la Sainte Vierge, qui m'est restée toujours présente, ainsi qu'à l'Evangile goûté dans mon adolescence, que j'ai pu surnager dans cette vie d'activisme.

Ensuite vint la grâce des grâces, la présence de saint François d'Assise. (Lui, la pauvreté et Dieu, voilà l'alliage).. Dieu est amour... rejeter tout ce qui n'est pas l'Amour. Tout apostolat, c'est ceci : ne laisser transparaître que l'amour, rien d'autre! Ce qu'il faut sauver dans les autres, c'est l'Amour, et comment le sauver? Par l'Amour

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Écrivain, poète et conférencier, Maurice Zundel a publié une trentaine de livres

Le mysticisme de Zundel est orienté sur la libération des déterminismes biologiques par l'intervention de l'Esprit dans l'art, la science, et surtout la religion. Pour lui, le don ou sacrifice de soi est un acte joyeux de communion et non un renoncement triste. Il affirme que l'homme ne devient une personne libre qu'en se libérant radicalement de son statut d'individu biologique. Reprenant à son compte la formule de Rimbaud « on ne naît pas libre, on le devient »2,

Sa pensée est trinitaire. La mystique de Zundel prend appui sur la méditation trinitaire du don infini de chacune des trois personnes divines en direction des deux autres. La doctrine trinitaire est ainsi la méditation d'une circulation infinie d'Amour entre les trois personnes

un dépassement de soi par le don infini de soi. Pour Zundel en effet, l'homme ne se trouve qu'en se perdant joyeusement, qu'en se désappropriant totalement de soi. (son meilleur livre ? dédié au culte marial...)

 Maurice Zundel a été un prédicateur itinérant peu connu de son vivant, mais dont les enregistrements rassemblés par le Père Bernard de Boissière, connurent après sa mort un rayonnement important. Ils sont diffusés notamment par l'association "Les amis de Zundel" et par Paul Debains.can  Maurice Zundel est mort en 1975.

Une des phrases préférées de Maurice Zundel était cette phrase de Saint-Augustin, extraites des confessions : " Trop tard je T'ai aimée, Beauté toujours ancienne et toujours nouvelle, trop tard je T'ai aimée et pourtant Tu étais dedans mais moi j'étais dehors ! Et, sans beauté, je me ruais vers ces beautés que tu as faites. Tu étais toujours avec moi, mais moi je n'étais pas avec Toi ! "

Augustin a éprouvé que Dieu surgit en nous comme une éternelle offrande d’amour. Maurice Zundel nous montre admirablement que l'on est étranger à soi-même, que l’on n’arrive jamais à joindre son âme, que l’on est extérieur à sa propre intimité, alors que " l’on se trouve en se quittant, que l'on devient soi en se vidant de soi, que pour être quelqu'un, en un mot, il faut cesser d'être quelque chose. " … et " c'est en Toi, qui étais dedans, que je suis devenu moi-même. "
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MARCEL LEGAUT (27 avril 1900, Paris – 6 novembre 1990).

"A mon sens, la grande chose maintenant c'est ( ), de comprendre soi-même d'abord, et de faire comprendre aux autres ce que Jésus a eu à vivre il y a vingt siècles, ( )."

"Désormais c'est en découvrant personnellement le sens de sa vie que l'homme peut faire l'approche du mystère de Dieu..."
http://legaut.chez-alice.fr/

Etudes secondaires au lycée Montaigne, au lycée Carnot, puis au collège Chaptal en 1917.

En 1918, il est admis à Polytechnique, dont il démissionne, car il veut être professeur.
Il rentre en 1919 à l’
École Normale Supérieure de la rue d’Ulm où il rencontre Monsieur Portal, avec lequel il aura ensuite une relation suivie. Après avoir été reçu à l’agrégation en 1921, il soutient une thèse de mathématiques au Collège de France en 1924. En 1923-1924, il est agrégé-préparateur à la rue d’Ulm. Il mène la vie d’un moine laïc et pense à la prêtrise.

En 1927, il est nommé maître de conférences en mathématiques et professeur de mécanique rationnelle à l’université de Rennes (1927-1939) dont il deviendra professeur titulaire en 1934. Le 2 septembre 1939, il est mobilisé comme lieutenant et nommé capitaine d’une batterie antiaérienne dans les Ardennes, puis muté à l’État-major de l’Armée de l’Air.

En 1940, après sa démobilisation, il épouse Marguerite Rossignol et s’installe avec elle dans un hameau isolé sur la commune de Lesches-en-Diois, les Granges, dans l’intention de retrouver des racines en pratiquant la culture et l’élevage de moutons et d’en vivre.

De 1940 à 1942, il exerce un double métier, paysan aux Granges et professeur à la faculté des sciences de Lyon, puis se met en congé de l’université en 1942. Il tente de convaincre l’Éducation nationale de parfaire les études des universitaires en alternant vie à la campagne et vie en ville, mais renonce en 1947.

En 1952, il achète et s’installe à l’abbaye de Valcroissant près de Die (Drôme) pour que ses six enfants puissent suivre une scolarité dans de bonnes conditions.

En 1967, il achète et restaure une ancienne magnanerie à Mirmande, qui va devenir un centre de rencontre et de réflexion. Ce centre a poursuivi son activité après son décès.

En 1970 parait chez Aubier sous le titre Introduction à l’intelligence du passé et de l’avenir du christianisme le premier tome d’un livre résultant des réflexions élaborées pendant ses heures de solitude auprès de son troupeau, qui devait s’intituler :L’accomplissement humain. Le deuxième tome, L’homme à la recherche de son humanité, qui aurait dû paraître avant le premier, est publié en 1971. Ces livres reçurent un accueil inattendu car ils répondaient aux aspirations d’un public chrétien éveillé par le concile Vatican II.

En 1976, il est invité par Jacques Chancel à son émission Radioscopie sur Radio-France.

Il meurt le 6 novembre 1990 à la gare routière d’Avignon et est inhumé aux Granges.
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Quelques dates de la vie de Marcel Légaut engagé sur les évènements de son temps :
- En 1936 il écrit son accord à Maurice Zundel qui avait publié un manifeste de soutien au front populaire.
-  Le 30 novembre 1940 il participe à une rencontre avec Lacroix, Beuve Méry, Gabriel Marcel, le P. Fessard ( "Mounier et sa génération" page 271).
- Dans le Monde du 21 avril 1989 il publie "UN CATHOLIQUE A SON EGLISE" et reçoit 2500 réponses, dont 800 lettres répertoriées et classées par Xavier Huot auxquelles il a répondu à chacune.
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LOUIS EVELY (1910-1985) :

Jésus ... a voulu abolir cette distinction... entre le monde sacré et le monde profane, entre les êtres sacrés, les choses sacrées, prêtres, bibles, hosties, lieux sacrés, clôtures, et les hommes profanes. Pour lui, tout est sacré qui est habité de Dieu.

Au risque de scandaliser, il me semble que l'on doit souhaiter, prier même, pour que nos institutions ecclésiales explosent au lieu d'imploser ! En mourant en tant qu'institutions humaines – en renonçant à exercer un pouvoir politique, économique ou même médiatique sur la société – elles sèmeront aux quatre vents des éléments du message chrétien .http://www.louisevely.com/accueil01.php3

Heureux ceux qui ont une âme de pauvre, ... qui  acceptent de remettre leurs idées en question, heureux ceux qui acceptent de croire qu'ils n'ont encore rien compris, qui acceptent de se laisser dépasser, retourner, désinstaller de leurs positions, de leurs structures, de leurs principes, de tout ce qui pour eux allait de soi. [...] Le pauvre est celui qui accepte de ne pas être tranquille, d'être critiqué, harcelé, poussé dehors par la Parole de Dieu. [...] Le vrai pauvre, c'est le Christ.

http://www.louisevely.com/citations01.php3

Famille belge aisée. Hésite entre médecine et prêtrise. Double doctorat en philosophie et en droit – prêtre – critique sa formation religieuse : donc au lieu d'un haut poste universitaire est nommé professeur d'un collège obscur, puis directeur (1948) de ce même collège. Résistant, Aumonier du maquis des Ardennes. Fonde en 1948 avec un groupe d'amis la première cellule belge des Fraternités séculières Charles de Foucault. Dirige des retraites, conférences, publications, 1ers livres (1956)  "C'est toi cet homme" (1957) qui, traduit en 25 langues et tiré à des centaines de milliers d'exemplaires fait de lui un "phénomène de l'édition".

Puis l'Eglise lui interdit de publier. Surmené, il quitte le collège pour un monastère de Trappistes, puis reprend ses tournées, le concile reprend quelques unes de ses idées mais retombe dans sa frilosité.

          Finalement, en 1968, il décide de demander son retour à l'état laïc afin, dit-il, de prêcher l'Evangile en son nom propre, et non comme représentant d'une Eglise qui conteste ce qu'il enseigne. Et il s'accorde un nouveau temps de réflexion pendant lequel il écrit ce qu'il considère comme son livre essentiel : "La prière d'un homme moderne" et qui est, ave le précédent, le meilleur représentant de sa pensée. (1969 - Editions du Seuil (Paris), rééd. : Desclée de Brouwer, Peuple libre) qui a eu un grand retentissement dans le monde protestant où il fut beaucoup invité, spécialement en Suisse et en Alsace. Ce qui augmenta le nombre de nos visiteurs..

          (1972) Trois ans plus tard, il épouse Marie-Cécile Van der Meersch (baptisée par lui "Mary"), artiste-peintre belge, mère de trois enfants, qu'il connaît depuis ving-cinq ans. Grâce à un don providentiel, ils achètent ensemble une maison dans un site paisible de la Drôme provençale où, durant huit ans, ils accueillent des groupes pour des sessions intitulées "Détente et réflexion".
          Ceci les amène, en 1982, à fonder avec l'aide de leurs nombreux amis, l'Aube, un centre de stages, de séjours et de rencontres
          Parallèlement, Mary et Louis suivent des stages "P.R.H." (Personnalité et Relations humaines), "une démarche de connaissance de soi qui nous a beaucoup apporté à tous deux", dira Mary.

          A Mary Evely revient la lourde tâche de publier les travaux de Louis restés inédits et d'assurer la diffusion de ceux dont l'édition est épuisée. Son mari lui avait explicitement confié cette mission : "Après ma mort, lui avait-il dit, tu feras ce que tu veux de mes écrits. Je n'ai pas le temps de m'en occuper, j'ai besoin de créer du neuf."
          Sous l'impulsion de Mary, l'Aube continue d'autre part à organiser des sessions consacrées essentiellement à la spiritualité, à la connaissance de soi et aux pratiques artistiques.
          Enfin, l'association Transmission a été créée en 2007 pour continuer à rendre présente la pensée de Louis Evely.  +
http://www.louisevely.com/actualite02.php3

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Publié dans Christianisme

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