564 - Lecture biblique - pour aujourd'hui ? - de la tour de Babel
564 - Lecture biblique - pour aujourd'hui ? - de la tour de Babel - Genèse 11, 1-9
Dijon - BM - ms. 0562 - f. 009 - Construction de la tour de Babel - Histoire ancienne jusqu'à César - vers 1260-1270 -
Jetons quelques bribes éparses de compréhension pour ce texte :
La mondialisation : Tous les habitants de la terre parlaient la même langue et employaient les mêmes mots.
La Nation : Des hommes allèrent du côté de l’Orient ; ils trouvèrent une plaine dans le pays de Sinéar, et ils s’y établirent.
Le travail collectif de la construction : Ils se dirent l’un à l’autre : « à l’œuvre ! faisons des briques et cuisons-les au feu. »
Se singulariser par la réussite du fruit de leur travail. Le désir de vivre ensemble. La fierté identitaire :
Faisons-nous un nom, afin que nous ne soyons pas dispersés sur toute la surface de la terre...
En architecture... adaptation à la région ?
La brique leur tint lieu de pierre, et le bitume[1], de mortier[2].
La pierre, noble, a été remplacée par la brique...
Mais aujourd’hui le matériau de construction se dégrade encore : le béton[3]. Les hommes n’ont plus l’excuse de la production locale : le béton est international. Le monde ne deviendrait-il plus qu’une seule nation ? L’élément liant (mortier, ciment) lui aussi est devenu de moins en moins naturel. L’homme s’éloigne de la nature. La pierre et la brique, vivantes, vieillissent bien ; elles sont productrices de beauté ; le béton, lui, vieillit mal. Et voyez les gratte-ciel...
Dans ce texte biblique nous assistons à une première dégradation : celle des matériaux de l’habitat, donc de l’habitat.
Orgueil et ignorance ; cécité : Ils dirent encore : Bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet atteigne les cieux...
Dans leur naïveté, les hommes pensent que par leur propre construction ils vont atteindre le « ciel », c'est-à-dire « Dieu », c'est-à-dire encore le secret de l’univers : ils deviendront alors Dieu lui-même. Leur orgueil les aveugle. Leur profonde ignorance aussi. Ils ne savent pas regarder l’immense merveille de la Création autour d’eux. Ils ont perdu tout contact avec la Nature. La même erreur humaine revient du fond des âges.
Ensuite... l’Eternel aurait-il peur des hommes ? de leur projet ? Effectivement ; ceci est rare dans la Bible, et mérite d’être souligné : après être venu voir, l’Eternel constate : un seul peuple, une seule langue... un travail en commun... : Il dit alors :
et maintenant rien ne les empêchera d’exécuter tout ce qu’ils ont projeté.
Quel hommage l’Eternel rend-il là à l’homme ! Celui-ci serait-il capable d’égaliser, voire de vaincre l’Eternel ?
L’Eternel va alors se défendre ... Il est capable de détruire, pour sauver son « essentiel » :
1) La fin d’une langue unique : Allons, descendons, mettons la confusion dans leur langage afin qu’ils ne comprennent plus la langue les uns des autres.
2) La fin d’un vivre ensemble. l’Eternel veille : Ainsi l’Eternel les dispersa de là sur toute la terre, et ils cessèrent de bâtir la ville. C’est pourquoi on lui donna le nom de Babel : confusion....
Quelle leçon en retirer ?
Oui, que les hommes s’unissent par nations ;
oui, qu’ils aient une même langue à l’intérieur de la même nation ;
oui, qu’ils unissent leurs forces pour de communes réalisations,
mais qu’ils ne cherchent jamais à rivaliser avec Dieu.
Et pour aujourd’hui ? Pour le monde ? Pour l’Europe ? Pour la France ?
1) L’avant-Babel : une même langue pour tous. Mais aucune réalisation n’est mentionnée.
2) La différence entre l’avant Babel et Babel, une période positive : c’est le travail accompli en commun par un groupe d’hommes restreint dans une seule région de la terre :
- Une nation ? une identité commune (leur migration, puis leur projet) soudent ensemble les êtres humains de Babel.
« - Je suis Mantouan, de ton pays ! et l’un et l’autre s’embrassèrent. » (Dante. La Divine comédie) « L’union fait la force ». Puis enfin leur fierté devant l’oeuvre en train de s’accomplir.
3) La différence entre Babel et l’après Babel vient de l’orgueil des hommes : ils veulent rivaliser avec Dieu. Ils rejettent Dieu. Ils remplacent Dieu. Leur projet national va donc échouer. Aujourd’hui le matérialisme athée ignore l’humilité élémentaire requise face à l’Esprit Créateur de l’Univers, face à l’immense mystère de l’Univers.
4) L’après Babel et la conséquence de l’orgueil de l’homme : la mondialisation par l’Europe avec plusieurs langues, mais aucune réalisation possible. Le reniement des racines chrétiennes nie la Transcendance, nie Dieu. Il remplace le Dieu de nos pères par celui de la finance mondiale :
« Nul ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l'un, et aimera l'autre; ou il s'attachera à l'un, et méprisera l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mamon. » (Matthieu 6,24)
|
Historique (http://www.bibliques.com/lr/Penta/gn08.php) Dans le pays plat de Mésopotamie, ces géantes à la tête dans les nuages pouvaient peut-être jouer le rôle d'une montagne, point de rencontre entre le ciel et la terre. Le nom de la plus haute, la ziggurat Etemenanki à Babylone, signifie : la maison de la fondation du ciel et de la terre. Leur construction alliait, autour d'un cœur en briques séchées au soleil, un revêtement protecteur de briques cuites pouvant atteindre 2,50 mètres d'épaisseur ! On a émis l'hypothèse que la Ziggurat Etemenanki aurait nécessité 36 millions de briques. Si on a pu calculer que leur simple maçonnage a dû demander 94 938 jours de travail, on mesure la grande capacité logistique qu'avait alors l'administration mésopotamienne. http://fr.wikipedia.org/wiki/Livre_de_la_Gen%C3%A8se http://fr.wikipedia.org/wiki/Exil_%C3%A0_Babylone Selon le livre de Jérémie, la déportation des Judéens s'est faite en trois fois (Jérémie 52,28-30). La première au temps de Joaquin (597 av. J.-C.), à la suite de la défaite du Royaume de Juda face à Nabuchodonosor II ; le Temple de Jérusalem est alors partiellement dépouillé et la majorité des citoyens emmenés. Onze ans plus tard, en 587 av. J.-C., après une révolte contre l'empire sous le règne de Sédécias, la ville est entièrement rasée et une nouvelle déportation, moins importante, s'ensuit. Finalement, Jérémie fait état d'un troisième exil cinq ans plus tard, soit en 581 av. J.-C.. C'est donc toute l'élite du pays, religieuse, politique et économique, qui est déportée, mais non la population rurale.
|
[1] Bitume : (Wikipédia) : Le bitume est une substance composée d'un mélange d'hydrocarbures, très visqueuse (voire solide) à la température ambiante et de couleur noire. Connu depuis la plus haute Antiquité sous forme naturelle, il provient, de nos jours, presque exclusivement de la distillation des pétroles bruts...
...Dans le langage courant, on le confond souvent avec le goudron d'origine houillère, ou avec l'asphalte dont il n'est qu'un composant...
...Le bitume existe à l’état naturel sous forme de résidu d’anciens gisements de pétrole dont les éléments les plus légers ont été éliminés au cours du temps par une sorte de distillation naturelle, les éléments légers étant très volatils à température ambiante. Extrait à ciel ouvert de gisements qui se présentent comme de véritables lacs, le bitume peut aussi se présenter sous forme de filons en sous-sol...
[2] Mortier : Dès la plus haute antiquité on lie entre eux les éléments solides, comme la brique ou la pierre, par des sortes de colles, faites d’argile, de sable, d’eau... ; selon les époques elles ont été formées de composants différents, par exemple le vocable ciment tient son origine du latin caementum, l’éclat de pierre que les Romains mélangeaient au liant pour former mortier. Le mortier est d’abord le récipient, l’auge du maçon, puis la « colle » elle-même, liant les éléments durs entre eux.http://www.century21.fr/edito/article/quelles-differences-entre-beton-mortier-et-ciment/
...Le premier de tous les mortiers a été la terre, ou la terre argileuse, matériau gratuit, écologique, économique, disponible à même le sol et ne nécessitant pas de processus chimiques de transformation complexes. Viennent ensuite les matériaux produits par transformation thermique de la pierre (Plâtre, chaux et ciments) dont l'invention est très ancienne, mais l'usage discontinu dans le temps...
[3] Béton : (Wikipédia) : Il tire son nom du latin bitumen : bitume. Le béton est un assemblage de matériaux de nature généralement minérale. Il met en présence des matières inertes, appelées granulats ou agrégats (gravillons, sables, etc.), et un liant (ciment, bitume, argile), c'est-à-dire une matière susceptible d'en agglomérer d'autres ainsi que des adjuvants qui modifient les propriétés physiques et chimiques du mélange. Mêlés à de l'eau, on obtient une pâte, à l'homogénéité variable, il y a plusieurs sortes de béton 1) le premier béton, écologique, le béton de terre, d’argile 2) Dans le langage courant, béton, sans précision, désigne le béton de ciment. 3) Le béton associé à de l'acier permet d'obtenir le béton armé, un matériau de construction courant...
________________________________________________
Pour trouver un article avec son adresse internet : 1) pour la révision des articles sur l’év. de Marc (2007/2015): jusqu’à celui du jour (1 à 41 pour aujourd’hui), voir leur liste à l’article 503.
2) pour les autres articles : aller à leur table des matières :
1) voir dans la marge à PAGES :
2) page 1 - "Comment aller aux archives" : puis, dans la liste des articles tout relever de l'article : date + n° + titre.
3) utiliser en marge de l’article les encarts RECHERCHER ou/et ARCHIVES et coller les renseignements sur l'article. (le n° de l'art. suffit souvent)
_____________
Pour finir, ma petite pub (mille excuses car je déteste la pub ! mais... !)
3 Livres de Marike (décrits sur la toile, dans ce blog, et recensions) :
- Anthologie de la prose française. 1100-1900. Ed. indépendante illustrée. 2005. 480 p. Prix : 26 €
(chez l’auteur, port compris)
- Etude des Evangiles, suivi de : Les Evangiles et l'écologie. L'Harmattan, coll. Chrétiens autrement. 2006. 155 p. Prix : 14,50 €
- Interroger sa foi. Du calvinisme au judéo-christianisme libéral. Préface du pasteur P. J. Ruff. Editeur : Edilivre. 2013. 261 p. Prix : 20€
Livres de Michel Lefeuvre :
http://marike.over-blog.com/2015/02/non-au-materialisme-un-philosophe-des-sciences-art-541.html
________________________________________________________________________________