608. L’économie : Marine Le Pen ou Pierre Gattaz ?
Ma petite revue de presse et mes additions :
Dans Le Figaro du jeudi 3 décembre 2015, page 8 :
Pierre Gattaz refuse de débattre en économie avec Marine Le Pen : un aveu d’impuissance.
Selon Marine Le Pen, Pierre Gattaz ne veut pas débattre avec elle parce que ses arguments
sont faux et insuffisants (vidéo : Marine Le Pen: "UMP, PS, Medef, même combat".
En savoir plus sur http://videos.lexpress.fr/actualite/politique/video-marine-le-pen-ump-ps-medef-meme-combat_1741220.html#Wj0UiFdGIyD66qAt.99 )
1) selon Pierre Gattaz, le Président du MEDEF : Le FN
(Mission commandée à Pierre Gattaz par le gouvernement, selon Marion Maréchal Le Pen)
-prône la fin de l’euro
- l’instauration de taxes frontières contre la mondialisation, chance pour la France, selon lui.
- la retraite après 40 annuités de cotisation, au contraire d’un allongement de la durée de vie au travail
- le relèvement des rémunérations des fonctionnaires
- pas de vote FN chez les patrons (21% dans la catégorie des employeurs et indépendants contre 26% au niveau national)
- vote FN chez les syndicats reflétant celui des ouvriers :
33% FO aux élections européennes
27% Sud
22% CGT
17% CFDT
contrairement aux syndicats des fonctionnaires locaux (?)
2) réponse de jeunes actifs patriotes :
http://jeunesactifs-patriotes.fr/lettre-ouverte-apierre-gattaz/
Aucune aide du MEDEF aux PME :
A-t-on entendu le MEDEF demander des améliorations concernant le financement des entreprises ou le renforcement de l’aide à leur trésorerie ? Non ! Ce sont des candidats du Front National qui se sont engagés à augmenter les prêts d’honneur et à créer un Fonds régional d’aide à la trésorerie des entreprises.
· A-t-on entendu le MEDEF dénoncer l’allongement inacceptable des délais de paiement, responsables d’un quart des dépôts de bilan ? Non ! c’est le Front National et Marine le Pen qui se sont engagés à réduire les délais de paiement des marchés publics, notamment de la Région Nord Pas de Calais Picardie.
· A-t-on entendu le MEDEF exiger un rééquilibrage en faveur des TPE/PME dans l’attribution des marchés publics alors qu’elles sont 68% à exprimer de graves difficultés d’accès ? Encore une fois non ! C’est Marine le Pen et le Front National qui proposent de mieux cibler la commande publique à destination des entreprises des régions en utilisant tous les outils juridiques à leur disposition.
· Enfin, a-t-on entendu le MEDEF revendiquer une stabilisation ou, mieux encore, une baisse de la fiscalité régionale qui pèse sur les entreprises par le biais notamment de la baisse du cheval fiscal ? Non c’est toujours Marine le Pen qui a souhaité réduire la voilure fiscale afin de redonner du souffle financier bénéficiant à la fois aux entreprises et aux ménages.
N’en déplaise à Monsieur GATTAZ, même si un surcroît de pédagogie est nécessaire pour expliquer les grandes orientations macro-économiques, non seulement le Front National n’est pas déconnecté de la réalité économique, mais il apparaît surtout être le seul parti politique en phase avec les préoccupations quotidiennes des artisans, commerçants et chefs d’entreprise. Car contrairement aux caricatures qui sont faites et qui démontre que le Président du MEDEF n’a jamais lu avec attention le programme économique qu’il conchie, le Front National est tout sauf un mouvement d’extrême gauche qui ramènerait la France aux heures du programme commun de François Mitterrand.
- En effet, le Front National ne défend pas par principe la retraite à 60 ans mais bien les 40 années de cotisation ce qui, avec une moyenne d’âge d’entrée sur le marché du travail établie à 23 ans selon l’INSEE, fera partir à la retraite les nouvelles générations à au moins 63 ans.
- De plus, une politique efficace de lutte contre le chômage des seniors est indispensable quand on sait qu’il y a en France 840 000 chômeurs de plus de 50 ans et que celui-ci a progressé de 10.8% en 2014. Reporter davantage l’âge de départ à la retraite risque donc d’alourdir les dépenses de l’assurance chômage.
- Enfin et c’est le plus surprenant, Pierre Gattaz ne semble pas comprendre ce qu’il lit car il prétend avoir trouvé dans le programme du Front National, une augmentation du SMIC. Où donc ?! Peut-être veut-il parler de la proposition de baisser les charges sociales et patronales pour les salariés gagnant jusqu’à 1.4 fois le SMIC afin de permettre d’augmenter les salaires mensuels de 200 € ? Nous ne pouvons pas imaginer que le chantre du CICE (crédit impôt compétitivité pour les entreprises) soit opposé à une baisse des charges sur les bas salaires…· Fiscalité allégée sur les TPE/PME/PMI (création de trois nouvelles tranches d’impôts sur les sociétés à 15%, 25% et 34%),
· défense des indépendants contre les graves dysfonctionnements du RSI (le MEDEF a été particulièrement silencieux sur ce sujet),
· amortissement fiscal du fonds de commerce pour favoriser les repreneurs d’activité,
· grande réforme bancaire pour fluidifier le financement des entreprises,
· lissage des seuils sociaux
· grande réforme de simplification pour en finir avec l’inflation des normes en tout genre qui entrave le bon fonctionnement des entreprises
Nous ne comptons plus les propositions de bon sens favorables à l’économie réelle et au bénéfice des entreprises françaises, souhaitées par le Front National.
Gattaz, si vous étiez un dirigeant lucide et visionnaire au service de vos adhérents et de votre pays, vous ne recycleriez pas intempestivement les discours excessifs d’un autre temps. En vous arc-boutant sur des préjugés passéistes, votre dogmatisme vous pousse à nier la réalité économique et sociale que beaucoup de dirigeants et de salariés français, du secteur public comme du secteur privé, subissent plus durement que vous.
Comment ceux qui ont échoué dans l’entreprise de redressement économique de la France peuvent-ils encore avoir grâce à vos yeux ? Et ceux qui, au Front National, n’ont aucune responsabilité dans la crise économique et sociale que connaît le pays, faire l’objet de toutes vos remontrances ? Oui, en politique aussi, il faut selon le concept schumpetérien de destruction créatrice, un renouvellement complet de la classe politique afin de remettre la France sur les rails de la prospérité économique.
Notre vision de l’économie, Monsieur Gattaz, est exactement la même que celle que vous vous faites de l’entreprise : « ni de droite, ni de gauche ». Français, bougeons nous !
A bon entendeur… “Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée” Descartes
Pierre Grandjean, entrepreneur dans le textile Made in France
Thibaut Monnier, entrepreneur dans l’anodisation d’aluminium
François Devoyer, entrepreneur dans les transports de personnes à mobilité réduite