799. Catholicisme traditionaliste ou protestantisme libéral ?

Publié le par marike

A partir de l’article, titré : « Du Nouveau Testament à l’Eglise catholique ». Anne Le Pape recueille les propos de Guy Rouvrais, catholique plutôt traditionaliste, dans le journal « Présent » du Samedi 8 juillet 2017, page 8.
Je reprends ici, comme protestante libérale unitarienne, les principaux thèmes traités, selon mon point de vue :

1) Les récits d’exorcisme ou Marie calme « les démons les plus rétifs » : je rapproche cela des miracles de Lourdes, des miracles dans d’autres religions,  et ma conviction est qu’ils viennent de la force de l’Esprit en l’homme, de sa foi particulière, plutôt que d’une vérité figée, partielle, alors que je considère la Vérité de l’Un, venue d’en Haut, comme inconnaissable.

 

2) La justification par la foi est biblique, donc protestante comme catholique : Marc 5.34 et 10.52 : « Ta foi t’a sauvé », dit Jésus. Le mot « justification » me semble ici d’ailleurs impropre, car seul Dieu justifie, et non la seule foi (la vision de Saül/Paul sur Jésus puis sa conversion, dans Actes des Apôtres 22. 6 à 16)
 

3) Personnellement, et comme beaucoup de pasteurs libéraux, je ne crois ni à la divinité du Christ ni à la naissance miraculeuse. La Vérité n’a pas besoin de miracles pour se prouver : elle se suffit à elle-même, et c’est là sa grandeur. Jésus fait bien plus honneur à l’humanité en ayant découvert et vécu toutes ces vérités des Evangiles qu’en étant artificiellement paré de miracles, comme dans les récits et poèmes épiques. L’Esprit est hors du temps ; il peut être en tout homme : en Aristote (384-322 avt. J. C.) et ses transcendantaux, en Moïse ou en Jésus.
 

4) L’autorité : Pour un catholique, l’autorité des Ecritures est liée à celle de l’Eglise. Pour un protestant rappelons le sacerdoce universel. L’autorité me semble bien mieux assise par la Bible, où Dieu, Moïse et Jésus s’expriment, que par d’obscurs successeurs papaux , bien oubliés pour la plupart.
 

5) « La certitude du pardon que les protestants ne peuvent vraiment avoir »…  En effet Dieu étant Inconnaissable, tout comme ses décisions (St Paul sur le chemin de Damas),  la protestante que je suis pense que le prêtre inséré dans une hiérarchie ne peut pardonner, donner l’absolution, ni aucun homme doté du sacerdoce universel. Seul Dieu pardonne, et seule l’humble prière peut aller vers cette espérance.
 

6) « La Réforme a prôné le libre examen » : Pour moi le sacerdoce universel permet la lecture de la Bible et sa compréhension à l’aune de sa réflexion personnelle et de sa culture.
            Le libre examen n’est pas la critique négative qui va jusqu’au « péché contre l’Esprit » dénoncé par Jésus dans les Evangiles

 

7) « Pour nous catholiques le péché originel a seulement blessé la nature humaine, pour Luther il l’a totalement corrompue ».
            Si l’on considère que Jésus n’est qu’un homme, il rend à l’espèce humaine sa perfection comme Adam la lui avait ôtée. L’homme est donc capable des deux, de chute et d’élévation, fragile dans sa nature même.

 

8) « On juge l’arbre à ses fruits » : ce n’est pas parce que l’Eglise catholique proclame des êtres « saints », les « béatifie », qu’ils le sont plus que d’autres, non « béatifiés », mais quand même… (ex. les protestants A. Schweitzer, le pasteur Martin Luther King, Nelson Mandela ou Abraham Lincoln). La « sainteté » n’a pas de frontières.

Conclusion : Attention ! Les protestants libéraux ne pactisent pas avec le Diable, au cas où il y aurait quelque confusion… Les catholiques traditionalistes n'ont-ils pas plus besoin de sécurité que les protestants libéraux ? L’homme de la hiérarchie peut rassurer, mais Dieu est bien loin ! C’est pourquoi sans doute une petite comparaison me vient à l'esprit :je les compare à Sancho Panza face à don Quichotte !

*Guy Rouvrais est l’auteur de : « Du protestantisme au catholicisme dans la tourmente conciliaire ». Edition Sainte Madeleine. 112 pages. 9 euros.

 

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