33. Marc 3. 23-30. Lecture commentée. Quand un royaume s’auto-détruit. Le vol

Publié le 31 janvier 2008 par Marike

Article 33. Bible. Lecture suivie de l’évangile selon Saint Marc. Chap. 3. versets 23 à 30, verset par verset, puis de ses compléments dans les autres évangiles. Correspondance de l’extrait dans les autres évangiles : ( Mt. XII, 24 à 30 ; Lc. XI, 15 à 23 )

III, 23
Alors il les appela et leur parla en paraboles : "Comment Satan peut-il se chasser lui-même ?
III, 24, 25, 26
Si un royaume est divisé contre lui-même, ce royaume ne peut subsister. Il en est de même pour une maison, pour Satan.
Nous venons de voir l'extrême popularité de Jésus : il renouvelle très positivement l'enseignement juif et guérit par des miracles ; mais, face au peuple, il y a les "Scribes", qui refusent de plus en plus Jésus.
C'est à ce sujet que Jésus leur parle, par le truchement d'une parabole, de la division du Royaume. Si Jésus est Satan, l'ennemi de Dieu, comment peut-il être aussi le serviteur de Dieu, travailler pour la Vie ? Il est donc contre Satan.

III, 27
Nul ne peut entrer dans la maison d'un guerrier pour le voler, s'il ne l'a tout d'abord ligoté. Ce n'est qu'ensuite qu'il pourra le piller.

Nous avons ici successivement deux images : 1) celle du guerrier pour Dieu, dans le Premier et le Second Testament de la Bible : Eternel, Dieu des Armées, qui est puissant comme toi ? (Psaume 89, 8-9) ; Tu me donnes la force du buffle ; Tes ennemis périront !... je suis oint d’une huile fraîche (Ps. 92, 10-11) ; et, au sujet du Messie futur, tout le ps. 110 :
1- L’Eternel a dit à mon Seigneur : « Assieds-toi à ma droite,
Jusqu’à ce que j’aie contraint tes ennemis
A te servir de marchepied...
... Le Seigneur est à ta droite
Il écrasera les rois au jour de son courroux.
Il jugera les nations...»
Et, dans le Second Testament : Combats le bon combat de la foi (I, Timothée 6,12)
Le guerrier, ici, est donc celui qui combat pour Dieu, et plus précisément dans le contexte, Jésus, le Messie spirituel.

2) La deuxième image est celle du voleur qui, avant de piller la maison, doit ligoter son maître ; comparons ici la maison à l’Eglise de Dieu, et le maître à Jésus. Par cette image, Jésus dénonce la volonté de pouvoir des Scribes, leur rapacité : Ils ne veulent pas être détrônés par Jésus, le roi des Juifs dès son baptême. Ils s'agrippent à la lettre de la Loi pour le combattre. Ils comprennent le bien-fondé de l'Esprit ; ils ne veulent pas l'accepter, parce qu'ils perdraient leurs privilèges matériels. Et c'est pourquoi la parabole du vol est bien choisie.

III, 28
En vérité, je vous le dis, toutes sortes de péchés seront pardonnées aux fils des hommes, ainsi que les blasphèmes aux blasphémateurs,
III, 29
mais celui qui blasphème contre l'Esprit, qui est saint, ne sera jamais pardonné car il est coupable d'un péché éternel. "
III, 30
(c'était parce qu'ils disaient : "il a en lui un esprit impur.")

Je vois trois cas dans les Evangiles où Jésus ne pardonne pas : celui-ci, et deux autres : la condamnation du figuier stérile (Mc 11, 11-25 ; Lc. XIII, 6 à 9 ; Mt 21,18-22), et un autre cas de violence de Jésus avec les marchands du temple (Mc XI, 15-17). Ces cas, bien que peu fréquents, prouvent son humanité : Jésus peut être violent. Toutefois nuançons : Jésus est d’abord le serviteur de Dieu ; tous ces actes de condamnation le sont au service de Dieu ; Jésus, en effet n’est pas un faible, il est d’abord au service de Dieu. Il y a donc ici un crime suprême : celui d’afficher que l’on est l’ennemi de Dieu (le blasphème). Maintenant je me pose la question : ce dernier texte a-t-il été bien transmis par les siècles ? En effet tant que l’on vit on peut changer d’attitude, de foi ; combien de gens ennemis de Dieu sont-ils devenus ensuite ses amis ? Saint Paul a martyrisé des chrétiens avant d’avoir son chemin de Damas... Donc ici cette parole me semble prononcée hors du temps, qui peut tout changer. La mort, l’arrêt du temps de vie de l’homme, fixe définitivement les croyances et les péchés humains.
Il est rare que Jésus, qui est avant tout l'homme du pardon et de l'amour des hommes, ait une condamnation aussi forte, totale, ce qui justifie la parenthèse du scripteur, cherchant comme à excuser Jésus, l'homme du pardon 77 fois 7 fois..
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rappelons à ce sujet les Pensées de Pascal : Justice force.

Il est juste que ce qui est juste soit suivi. Il est nécessaire que ce qui est le plus fort soit suivi.
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La justice sans la force est impuissante. La force sans la justice est tyrannique.

La justice sans force est contredite parce qu’il y a toujours des méchants. La force sans la justice est accusée. Il faut donc mettre ensemble la justice et la force, et pour cela faire que ce qui est juste soit fort ou que ce qui est fort soit juste.

La justice est sujette à dispute. La force est très reconnaissable et sans dispute. Ainsi on n’a pu donner la force à la justice, parce que la force a contredit la justice, et a dit qu’elle était injuste, et a dit que c’était elle qui était juste.

Et ainsi ne pouvant faire que ce qui est juste fût fort, on a fait que ce qui est fort fût juste.
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Réf. de l'illustration : Paris - Bibl. Sainte-Geneviève - ms. 1130 - f. 104v - Pèlerinage de l'âme - 14e s. - Satan pesant sur le plateau de la balance de la Justice- http://www.enluminures.culture.fr/documentation/enlumine/fr/LISTES/sujet_00.htm
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Voir l’insertion de cet article dans l’ensemble plus vaste de mon école du dimanche sur la toile : 842. Marc 3. 20 à 35. Ecole du dimanche. 2. Fév. 2^e sem. (16 11 17)
http://marike.over-blog.com/2017/11/842.marc-3.20-a-35.ec.du-dim.2.fev.2e-sem.html
(L’ école du dimanche sur la toile commence à l'article 809, à l’adresse : http://marike.over-blog.com/2017/09/809-ecole-du-dimanche-octobre-2017.html )

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Livres de Marike (décrits sur la toile, dans ce blog, et recensions) :
- Anthologie de la prose française. 1100-1900. Ed. indépendante illustrée. 2005. 480 p. Prix : 26 € (Qui la rééditera ?)
- Etude des Evangiles, suivi de : Les Evangiles et l'écologie - L'Harmattan, coll. Chrétiens autrement. 2006. 155 p. Prix : 14,50 €
- Interroger sa foi. Du calvinisme au judéo-christianisme libéral. Préface du pasteur P. J. Ruff. Editeur : Edilivre. 2013. 261 p. Prix : 20€

Livres de Michel Lefeuvre, philosophe des sciences :
Une page sur lui et ses oeuvres : voir en marge d'un article : PAGE 4 :
http://marike.over-blog.com/
pages/4_Michel_Lefeuvre_et_ses_oeuvres_Michel_Lefeuvre