158. Ev. de Jean 3. 1 à 13. Jésus s'entretient avec Nicomède (1). Lecture commentée

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 Article 158. Bible. Evangile selon Saint Jean 3. 1 à 13. Lecture suivie et détaillée, verset par verset.  Le croyant, homme nouveau par le baptême et l'Esprit. Qui est Jésus ? (les trois autres évangiles en complément à la lecture commentée de l'év. de Marc)

Jean. Première partie : Ministère de Jésus en Galilée et en Judée
(La deuxième partie sera, à partir du chapitre XIII : derniers entretiens de Jésus avec ses disciples)


Jn. III, 1
Parmi les Pharisiens, se trouvait un homme du nom de Nicomède. C'était l'un des chefs des Juifs. - III, 2 - Il vint à Jésus, de nuit, et lui dit : "Maître, nous savons que tu es venu de la part de Dieu comme docteur, car nul ne peut faire les miracles que tu fais, si Dieu n'est avec lui."

Remarquons trois choses :
1) Nicomède vient de nuit : il ne veut pas que sa démarche soit connue des Pharisiens, de peur de se faire mal voir. (Rappelons qu'un autre ami haut placé de Jésus est Joseph d'Arimathée - Marc 15. 43 -)
2) il reconnaît Jésus comme envoyé de Dieu.
3) Il croit comme Pascal dans" les Pensées" :

"Je ne serais pas chrétien sans les miracles, dit Saint Augustin."
(
édition Brunschvicg, section XIII, 812 / 94 bis).

Jn. III, 3
Jésus lui répondit : "En vérité, en vérité je te le dis, personne, s'il ne naît de nouveau, ne peut voir le Royaume de Dieu." Nicomède lui répondit : - III, 4 -  "Comment un homme qui est vieux peut-il renaître ? peut-il retourner dans le sein de sa mère et naître une seconde fois ? "  - III, 5 - Jésus répondit : "en vérité, en vérité je te le dis, personne, s'il ne naît d'eau et d'esprit, ne peut entrer dans le Royaume de Dieu.  - III, 6 - Ce qui est né de la chair est chair ; ce qui est né de l'Esprit est Esprit. - III, 7 - Ne t'étonne pas de ce que je t'ai dit : il faut que vous naissiez de nouveau.


Ici (III, 3-4) Jésus parle de manière symbolique et Nicomède de manière littérale : il s'agit de la nouvelle naissance par la foi. Le croyant est régénéré. Toutefois (III, 5-6) le problème de la prédestination (l'homme est dès le départ destiné à être élu ou rejeté par Dieu) ne peut être totalement écarté dans une lecture fondamentaliste.
Pourtant Jésus émet l'idée que l'on peut repartir à zéro (III, 7) ; tout recommencer, ce qui intrigue Nicomède (comme cela nous intrigue, il faut bien l'avouer, car comment ne pas voir ici une ébauche de contradiction ?)


Alors comment est-ce que je comprends cette idée de Jésus : "naître d'eau et d'Esprit" ? On sait que Jésus, comme l'auteur : Jean, parle beaucoup symboliquement ; l'eau, c'est le symbole de la purification, du baptême ; l'Esprit, c'est celui de la Pentecôte, à la fois hors du temps, pourrait-on dire, et dans le temps. Il faut donc renaître dans la foi : s'engager par le baptême, par l'eau purificatrice, et vivre par l'Esprit, si c'est la volonté de Dieu, dès le départ, inscrite dans notre naissance. Voici donc une sorte de prédestination ("né de l'Esprit" ?) (le Grand Livre), mais on en ignore le contenu... A quoi Dieu nous destine-t-il ? Notre sort est scellé  à notre mort...
           En effet je pense aujourd'hui aux matérialistes : ils ont borné une fois pour toutes leur vision à ce monde, et refusent de voir, d'aller même explorer,  tout ce qu'ils ne peuvent expliquer par leur raison. Ils ont donc une vue très étroite des choses -jusqu'à être carrément ridicules-, de l'univers, de la pensée ; ils sont comme des chevaux à qui on aurait mis des œillères pour qu'ils ne voient que le chemin choisi, ici le matérialisme. Un exemple en sciences  :  "La mémoire de l'eau", découverte par Jacques Benveniste. C'est donc un vieux débat. Il faut voir pour croire...

Jn. III, 8
Le vent souffle où il veut ; tu en entends le bruit, mais tu ne sais ni d'où il vient, ni d'où il va. Ainsi en est-il de tout homme né de l'Esprit.


Voici une belle comparaison, très poétique, très biblique aussi. On pourrait dire que, selon l'image, l'air correspond à l'Esprit, insaisissable, et la terre à la matière, au corps. L'homme né de l'Esprit est insaisissable, ainsi que la pensée qui lui correspond. L'art, pour moi, ne pourra jamais être du domaine de la matière : il la dépasse ; il n'est pas donné à tous de voir  l'essence de l'art, au-delà de la matière, selon l'exemple fameux du "petit pan de mur jaune", de Proust.
"L'essentiel est invisible pour les yeux", dit le renard dans "Le Petit Prince" de Saint-Exupéry. L'homme reconnaît au-delà des apparences sa véritable patrie ; sa patrie mystérieuse où il ne peut toutefois jamais aborder pleinement. Il la reconnaît aussi parfois dans les hommes qu'il croise... "On ne voit bien qu'avec le cœur"...

Jn. III, 9

Nicodème lui demanda : "Comment cela peut-il se faire ?"  - III, 10 - Jésus lui répondit : "tu es Docteur d'Israël et tu ne sais pas ces choses ? - III, 11 - En vérité, ce que nous savons, nous le disons ; ce que nous avons vu, nous l'attestons ; et vous n'acceptez pas notre témoignage. - III, 12 - Si, quand je vous  parle des choses de la terre,  vous ne croyez pas, comment croirez-vous quand je vous parle des choses du ciel ? - III, 13 - Nul n'est monté au Ciel, sinon celui qui est descendu du Ciel, le Fils de l 'homme, qui est au Ciel.


Nicomède semble ne pas avoir assisté au témoignage de Jean Le Baptiseur, à cette vague de baptêmes par Jean, à celui de Jésus (la naissance d'eau et d'esprit) Jésus, le chemin vers l'Invisible.

Nicomède n'est visiblement pas habitué à ce parler imagé et symbolique ; parfois nous le comprenons. Jésus -ou l'auteur, Jean- lui reproche son manque de souplesse, d'adaptation mentale : le Ciel, c'est le Royaume de l'Esprit ; on a vu que, pour Jean, "la Parole", c'était l'Esprit fait chair. Jésus provient, par  son Esprit, de ce Royaume, et y est retourné ; en réalité, comme Esprit, il ne l'a même pas quitté ; il s'est simplement incarné  ... tout cela dépasse l'entendement humain. Nous sommes tous un peu Nicomède. Nous voudrions, aussi aisément que Jésus, faire le lien entre le visible et l'invisible. La clé n'est-elle pas de rentrer dans la vision de Jésus qu'il nous expose et d'avoir la foi, par lui, en Dieu ?

Maintenant, osons quand même le dire : n'y aurait-il pas ici, "à la frontière", une légère mystification, de la part de l'auteur (Jean III. 13) ? En effet, il ne faudrait pas créer de confusion  -même par une image- entre un homme (Jésus) et l'Esprit, ce qui donnerait beaucoup d'ampleur au personnage de Jésus ; cette conception tend à le diviniser, selon sans doute déjà les croyances à l'époque de Jean ; si Jésus se dit lui-même "le Fils de l'homme", même avec un F majuscule, terme attribué à l'époque biblique à tous les hommes d'autorité, c'est pour bien marquer les limites de son personnage : il n'a jamais dit qu'il était Dieu, et cette appellation qu'il se donne partout de fils de l'homme montre qu'il voit déjà le danger de cette déviation autour de lui1.

Ce danger va-t-il se préciser dans la suite du propos ?

Note 1 :
Le dictionnaire du catholique Xavier Léon-Dufour marque la difficulté de l’expression fils d’homme / Fils d’homme (déjà deux rubriques différentes dans le dictionnaire, et les majuscules ne sont-elles pas arbitraires ?) ; mais, même dans « Fils d’homme » il écrit que « cette expression est l’une des plus difficiles du N. T. et les opinions exégétiques divergent fort. »  En effet il y a la vision de Daniel, du Messie (VII, 13-14), d’une part, et, d’autre part, sans majuscule à « fils », la conception d’Ezechiel, simple prophète (II, 8). En réalité, les interprétations révèlent à des degrés divers la dimension du personnage de Jésus prise au cours du temps, en tous les cas du prophète au Messie, l'homme Oint de Dieu.

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834. Ecole du dimanche. 2. Nov. 4e sem. Jean 3, 1 à 21 (05 11 2017)
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809. La Genèse. Chap. 1 à 3. Les 2 Grands Commandements : Marc 12. 28-31.  Commentaire. (07 09 2017)  
 
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