323 - « L’Institution de la religion chrétienne » de J. Calvin. IV. 5. La nouvelle forme tyrannique et papale du gouvernement de l’Eglise.

Publié le par marike.over-blog.com

16 10 09


323 - « L’Institution de la religion chrétienne » de J. Calvin. IV. 5. La nouvelle forme tyrannique et papale du gouvernement de l’Eglise.

 

 


1. Insuffisance qualitative de  l’épiscopat dans l’Eglise romaine


Il est bien connu que, depuis un siècle, on trouve à peine un pour cent des évêques qui ait quelque connaissance de la sainte Ecriture.


Si l’on considère la vie de ces évêques, on verra qu’il y en a bien peu, pour ne pas dire aucun, qui n’aurait pas été jugé indigne parles canons anciens. Celui qui n’était pas ivrogne était un débauché.

Des petits enfants âgés de dix ans ont été faits évêques.


2. Le peuple des Eglises n’a plus la parole dans l’élection des évêques


Tout le pouvoir a été transféré aux chanoines qui accordent les évêchés à qui bon leur semble. L’élu sera, certes, présenté au peuple non pour qu’il l’examine, mais pour qu’il l’adore.


Aucune élection n’est donc encore valide, ajoute Calvin, ni par le droit divin ni par le droit humain.


Et aujourd’hui, bien qu’il existe de bonnes lois écrites, elles sont comme cachées et ensevelies.

Il arrive que les évêchés et les cures soient le salaire d’actes illégaux et immoraux.

 

Calvin dénonce alors l’avarice, l’ambition et l’immoralité incoercible des chanoines.

 

(Seule cette photo d’évêque est disponible à Over-blog pour illustrer la pompe extérieure de l’Eglise. Heureusement, beaucoup de choses ont changé aujourd'hui, à partir de la Contre-Réforme ; la plupart des prêtres sont extrêmement respectables et se dévouent entièrement à leur "troupeau", même s'il reste encore des traces, parfois seulement extérieures, de cette époque. "L'Eternel regarde au coeur."


3. La négligence et l’intervention des pouvoirs civils


La vérité est que le peuple, au fil des temps, a fait preuve d’indifférence et a laissé aux prêtres le soin de procéder aux élections.


La façon désordonnée et confuse de vivre, qui a prévalu longtemps dans l’Eglise, a incité les princes à s’approprier la nomination des évêques.


4. Les abus dans l’élection des prêtres et des diacres


Que ce qui doit être distribué aux pauvres ne soit pas utilisé à nourrir des personnes oisives.


Que les personnes qui sont ordonnées comprennent qu’elles ne sont pas promues à quelque honneur, mais qu’une charge leur est confiée.


Mais les docteurs de la papauté estiment qu’il n’y a rien d’autre à considérer dans le christianisme que les avantages matériels… qu’il faut avoir un titre pour jouir d’un revenu…

 

5. Nominations sans fonctions définies et sans préparation suffisante.


Il n’est pratiquement jamais question de leur faire traduire une seule ligne de latin en français !


Comme ils pratiquent cela depuis longtemps, il leur semble que tout est licite.


6. L’octroi des bénéfices : chacun a ce qu’il a pu butiner.


J’affirme qu’il se confère à peine un bénéfice sur cent, dans toute la papauté, sans simonie… Qu’on m’en montre un sur cinquante qui ait un bénéfice sans l’avoir obtenu grâce à une combine. On accorde des bénéfices pour pourvoir aux besoins non de l’Eglise, mais des hommes. Et que dire des petits enfants qui les tiennent [ces bénéfices] de leurs oncles ou de leurs cousins, comme par succession ?


7. Le cumul des bénéfices


Il y  a une situation encore pire, celle où un seul individu …a cinq ou six églises à diriger.


Il est courant que les chanoines aient la charge de six ou sept bénéfices, dont ils n’ont aucun soin, sinon celui d’en percevoir le revenu.


8. Les prêtres-moines sont dans l’incapacité d’accomplir un véritable ministère


La charge de prêtre est si opposée à la profession monacale qu’autrefois si on élisait un moine pour faire partie du clergé, il quittait son premier état.


Le propre d’un prêtre est de diriger l’Eglise (Actes 20. 28)


C’est se moquer ouvertement de Dieu de créer un prêtre pour qu’il n’accomplisse pas son office et qu’un homme ait un titre sans avoir ce qui le justifie.


9-10. La plupart des prêtres séculiers, ne s’acquittent d’aucun ministère véritable, comme des chanoines, doyens, chapelains, prévôts ou chantres


Tous ces prêtres, faute de travail et de salaire, transforment en marchandises les messes et les prières marmonnées. On ne leur attribue aucun lieu pour enseigner. Ils n’ont pas de troupeau à diriger.


Il en est de même de tous, chanoines, doyens, chapelains, prévôts, chantres, …-titres d’invention nouvelle- ils vivent de bénéfices sans rien faire.


11. Les évêques et les curés ne résident pas dans leurs paroisses


Certains y viennent une fois par an ou y envoient un représentant afin que le revenu ne soit pas perdu… Il est actuellement très rare qu’un curé réside dans sa paroisse.


12. Ils ne prêchent ni n’enseignent le peuple


13. la succession apostolique et la hiérarchie ne couvrent pas de tels scandales


Ils se glorifient de tout cela…Chaque fois qu’ils se vanteront ainsi, je leur demanderai ce qu’ils ont de commun avec les Apôtres… Ils refusent catégoriquement d’assumer l’office de la prédication.


Les évêques ne sont le plus souvent que des ânes qui ignorent les premiers rudiments du christianisme.

 

14. Les mœurs du clergé


C’est à peine si l’on trouverait parmi les évêques un seul et parmi les curés un sur cent qui ne soient pas dignes d’être excommuniés ou, pour le moins, déchus de leur office, si l’on voulait juger leurs mœurs selon les canons anciens.


15-16. Le ministère des diacres et l’administration des biens. Rétention des offrandes


Dans les faits l’ordre de diacre n’est pas un office pour eux, mais un degré, une étape, pour être promu à la prêtrise.

 

Ils s’approprient l’argent destiné aux pauvres, poursuit Calvin.

 

Ensuite, en faisant le partage, chacun a pris ce qu’il a pu.


La principale partie des offrandes va aux évêques et aux prêtres des villes… des procès continuels entre eux…


Pas un seul denier ne revient aux pauvres.


Afin de mettre de côté pour eux, ils incitent le peuple à la superstition en lui faisant affecter ce qu’il devait donner en aumône aux pauvres à bâtir des églises, faire des images, donner des calices ou des reliquaires, acheter des chasubles ou autres parements, tel est le gouffre qui absorbe les offrandes et les aumônes quotidiennes !


17. Evêques et abbés mènent un train princier.

 

Ils copient le train de vie des princes…alors que leur vie devrait être un modèle de sobriété, de tempérance, de modestie et d’humilité… La gloire d’un évêque est de pourvoir aux besoins des pauvres.

 

C’est tout à fait autre chose de lire en trois lignes d’un manuel d’histoire les abus de l’Eglise catholique au temps des Réformateurs, et de les lire en détail, en une remarquable synthèse de Calvin, dans « L’Institution » ! On voit alors clairement pourquoi, au seizième siècle, l’Eglise était complètement viciée, du haut en bas de l’échelle, et qu’il était grand temps qu’elle soit obligée de changer, en quelque sorte, par la « Contre-Réforme », sous la pression des protestants, pour ne pas mourir.

 

 

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