264 -« L'Institution de la religion chrétienne » II,12 - Le Médiateur...et M.Servet ? Newton ?

Publié le par marike.over-blog.com

17 07 09

264 - « L'Institution » de J. Calvin - II,12 - J.C. homme, Mediateur...et que dit Michel Servet ...ou Newton ?

 

Nous connaissons la thèse chrétienne universellement admise aujourd'hui, sauf par les Unitariens, et présentée ici par Calvin.


Il était de la plus grande importance pour nous que celui qui devait être notre Médiateur soit vrai Dieu et vrai homme.... Puisque nos péchés nous avaient entièrement aliénés du royaume des cieux, personne, sauf s'il lui était proche, ne pouvait être le moyen de notre réconciliation.

 

Il n'y avait donc aucune solution à une situation désespérée, à moins que la majesté de Dieu ne s'abaisse jusqu'à nous, puisqu'il n'était as en notre pouvoir de nous abaisser jusqu'à elle.

            C'est pourquoi il a fallu que le Fils de Dieu devienne pour nous « Emmanuel », c'est à dire  Dieu avec nous  (Esaïe 7.14 ; Matthieu 1.23).

 

Je réponds à cela que, si Dieu est tout-puissant, comme Calvin le croit, il est bien capable de pardonner aux hommes sans l'intermédiaire de qui que ce soit, selon le « Notre Père », d'ailleurs :

 

« Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés... »

 

(et j'ajoute d'ailleurs toujours en mon for intérieur : « beaucoup mieux que nous pardonnons... »).

 

Cela me fait penser aux catholiques qui ont de plus en plus besoin d'un second intermédiaire, après le Christ : la vierge Marie... tout semble parfois maintenant passer par elle !

 

Dieu s'est déjà bien débrouillé tout seul pour sauver les hommes avec Noé ! Et il a bien pardonné à quantité d'hommes, y compris à Paul, dans toute la Bible.


Il y a un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ, homme. (I Timothée 2.5)

 

Ici est représentée la croyance chrétienne, mais, avec l'œcuménisme étendu à toutes les croyances, aujourd'hui l'on ajouterait plus justement : « Pour les chrétiens... »

 

Mais qu'entend-on par Médiateur ? est-ce le sens « officiel » de « sacrificateur », tel que Calvin le présente dans cette citation des Hébreux, 4.15 :

 

Nous n'avons pas un souverain sacrificateur incapable de compatir à nos faiblesses, mais il a été tenté comme nous à tous égards sans commettre de péché.

 

Pourquoi n'ai-je pas mis cette citation biblique en rouge, ce que je fais d'habitude ? C'est parce que Calvin l'a modifiée par une extrapolation importante : Voilà le début du texte aujourd'hui :


Nous n'avons pas un grand prêtre...

 

 

De plus, je répète que Calvin utilise comme preuves des citations des auteurs du N. T. qui sont venus après la mort de Jésus, alors qu'ils sont des hommes comme lui, qui ont comme lui leur thèse à défendre, et qu'il pourrait les réfuter avec sa raison ; toutefois il ne le fera jamais...

 

Parfois nous sommes en désaccord, et parfois (ci-dessous) en accord avec l'Evangile de Jean, le plus tardif des évangiles, selon la citation de Calvin :


Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. (Jean 20.17)

 

Paul aux Romains, 8.17 : ...héritiers de Dieu, ...avec Christ.

 

Ensuite Calvin nous présente en quelque sorte une justice du « donnant-donnant », une justice de commerçant, en somme :

 

Il fallait qu'il engloutisse la mort. Et qui pouvait en venir à bout, sinon la Vie ? C'était à lui de vaincre le péché, et qui pouvait le faire, sinon la Justice ? ...sinon Dieu ? (ici je pense que tout le monde est d'accord) c'est donc Dieu qui, selon sa clémence infinie, s'est fait nôtre en la personne de son Fils unique pour nous racheter (Romains 5.8)

(ne pas confondre la citation ci-dessus et les propos de Calvin qui la précèdent.)

 

Mais la Grâce de Dieu ne peut être assimilée à cette justice-là, à l'idée de « rachat ». On constate donc des contradictions, et dans la tête des chrétiens.

 

Je vous fais grâce des raisonnements alambiqués, dogmatiques, qui suivent, et qui se ramènent à l'idée de victime expiatoire.

 

Il a soutenu à notre place les combats contre la mort...

 

Et de nouveau il fait remonter le messie des chrétiens à l'origine de l'idée juive de Messie, qu'il nie. (p. 403), affirmation dogmatique contraire à la vérité des juifs et à la vérité première et authentique de l'Ancien Testament.

 

Ensuite vient tout un débat sur une vérité plus qu'hypothétique, qui fait penser aux débats sur les sexes des anges, vérités totalement mystérieuses :

Comment s'est passée la Création ? Dieu a-t-il d'abord créé Jésus ? ( !!!), ou les anges ? ou l'homme ? Je vous passe les détails car je n'étais pas présente...

 

Il est, lui, (le Christ) l'image du Dieu invisible, le premier-né de toute a création. Car c'est en lui que tout a été créé...(Paul aux Colossiens 1.15)

 

Mais symboliquement, par ce que le Christ représente pour les Chrétiens, cette phrase peut être juste à mon sens, à condition de rattacher cette image du Christ à une création de l'Esprit de Dieu « qui planait sur les eaux », comme le dit très poétiquement la Genèse. Et surtout, ne touchons pas au flou très beau de ce grand mystère...

Je suis en accord avec Jean dans plusieurs des très beaux passages de son évangile que cite Calvin :
3.16 ; 11.25 ; 18.11 ; 9.12 ; 10. 17-18 ; 3.14 ; 12.23-27.

Mais je ne suis pas en accord avec ceux qui parlent du sacrificateur : Hébreux 5. 1 ; Romains 8.3 ; Galates 4.4 (p 411)

 

Puis viennent des polémiques très secondaires qui bâtissent des plans sur la comète, en particulier avec Osiander -il aurait été nettement plus intéressant que Calvin expose sa discussion -authentique- avec Michel Servet, mais il s'est bien gardé de cet exercice périlleux, voulant garder sans doute une certaine unité de pensée dans la très difficile instauration d'un protestantisme naissant : voici un des titres de paragraphe :

 

Christ serait-il devenu homme si  Adam n'avait pas péché ?

 

Calvin affirme la pééminence du Christ sur les anges -dans de tels mystères, à mon avis, le silence est d'or !-(p. 408-409) (Colossiens 1. 15 ; 3. 10)

 

Ma conclusion :

Pour les Juifs, le Messie est une promesse d'avenir ; c'est leur futur.

Pour les chrétiens, c'est une naissance fondatrice

            Mais comment cette naissance fondatrice s'insère-t-elle dans le temps ? Là est toute la question.

Pour moi, en tant que révélateur de grandes valeurs, qui existaient déjà pourtant dans l'Ancien Testament, mais qu'il a mis en relief (L'amour, le pardon), le Christ est de tous les temps ; Il est aussi « divin » quelque part qu'Aristote (4e siècle avant J. C. ) quand il a découvert les trois transcendantaux : le Bien, le Beau, le Vrai, qui réconcilient toutes les religions entre elles. Ce sont des hommes traversés par l'Esprit.

 

La spécificité du Christ, c'est qu'il a été autant un grand intellectuel que quelqu'un qui a montré l'exemple par sa vie, qui a appliqué ses principes, mais c'est aussi le cas d'autres grands penseurs comme Socrate.

 

Sa spécificité encore, c'est qu'il est un prophète venu de l'Ancien Testament, et un guérisseur.

 

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Références pour la pensée opposée à celle de Calvin : celle de Michel Servet... et celle de Newton

 

1) les 7 livres de Michel Servet contre la Trinité traduits en français

Un évènement : les livres de Michel Servet publiés en 1531 contre le dogme de la Trinité ont enfin été traduits en français et viennent d'être édités aux éditions Honoré Champion en ce début du mois de juillet.

Pour information, voir La Besace des unitariens  http://labesacedesunitariens.over-blog.com

Pour une autre présentation du livre par l'éditeur, cette fois-ci dans le cadre du site Amazon.fr, voir le site Liberté de croyance en date du 9 août 08 http://libertedecroyance.blogspot.com:80

2) Michel Servet (1511-1553), Au risque de se perdre, par Pierre Domeyne, aux éditions L'Harmattan, Paris, collection " Religions et spiritualité ", paru en septembre 2008, 184 p., 17 euros, présentation de l'ouvrage dans les Actualités unitariennes du 29 septembre 08.

 

3) La besace des unitariens - v 8 août 2008 -

Les erreurs de la Trinité de Michel Servet (1531) enfin en français

Michel Servet - Sept Livres sur les erreurs de la Trinité, traduit en français par Mme Rolande-Michelle Bénin et Marie-Louise Gicquel, édition bilingue, latin / français. Introduction et annotations par R.-M. Bénin, 634 p., format 14x22 cm, 115 euros, " Textes de la Renaissance " n° 142.

à commander à la Librairie Honoré Champion, 3 rue Corneille, F-75006 Paris, librairie@honorechampion.com, www.honorechampion.com
pour les frais de port, ajouter 6,50 E (8 E pour deux ouvrages et plus) ; cartes de crédit acceptés : Visa, Eurocard/Mastercard / American Express

Une traduction rigoureuse mettant en miroir le texte en latin et la traduction proposée, un travail de qualité de niveau universitaire, un très beau livre : enfin Michel Servet en français ! Un grand merci aux auteurs.

 

 

4) « L'Affaire Michel Servet », par Philippe Vassaux - « Théolib »

(article très intéressant que j'ai trouvé sur la toile).

 

5)... et Newton ?

 

 http://www.bladi.net/forum/134509-celebre-physicien-isaac-newton-avait-rejete/

 

Le célèbre physicien Isaac Newton avait rejeté la trinité


Isaac Newton et la Trinité.

"La vérité se trouve dans la simplicité et non pas dans la multiplicité et la confusion des choses (.....) Il est un dieu d'ordre et non de confusion"

Ainsi s'exprimait Isaac Newton, cette citation fut reprise dans l'ouvrage scientifique American parut en aout 1975. Ce livre précisait que pour Newton il y avait deux moyens d'examiner l'univers fait par Dieu : le livre de la nature et l'Ecriture.
Newton considérait Dieu comme la source de toute vérité et il passait plus de temps à chercher le vrai Dieu qu'à faire des découvertes scientifiques.

Il rejeta la doctrine de la Trinité, et pour argumenter sa position, il examina toutes les preuves disponibles à partir des écrits anciens concernant deux passages bibliques qui on été falsifiés pour satisfaire les vues trinitaires de l'Eglise. ces deux passages sont 1 Jean 5:7) et (1 Timothée3:16)
Dans la version autorisée (anglaise) utilisée par Newton comme dans des versions françaises anciennes telles que la traduction d'ostervald, le passage de (1Jean 5:7) se lisait ainsi:

" Car il y en a trois qui rendent témoignage dans le ciel: le père, la parole, et le saint esprit; et ces trois-là sont un." (1 Jean 5:7 ) 

 

(l'auteur de ce blg souligne en gras les passages qui suivent) :

Newton recourut aux écrivains de l'Eglise primitive, aux manuscrits grecs et latins et au témoignage des premières versions de la bible pour démontrer que les mots " dans le ciel: le père, la parole, et le saint esprit ces trois-là sont un " censés appuyer la doctrine de la Trinité, N'EXISTAIENT pas dans le paragraphe original Grec des Ecritures inspirées de Dieu. Puis il révéla que ce faux s'était glissé dans la phrase elle-même.
Il prouva qu'il ne fut introduit dans l'écrit Grec qu'en 1515 par le cardinal Ximenes, sur la foi d'un manuscrit Grec récent, corrigé d'après le latin.

Son ouvrage traite aussi le passage de (1Timothée 3:16) où on peut lire ceci:

" Et certainement le mystère de piété est grand; Dieu a été manifesté en chair, justifié par l'Esprit, vu des anges, prêché aux gentils, cru dans le monde, et élevé dans la gloire." (1 Timothée 3:16)

Newton démontra que l'on avait légèrement retouché le paragraphe grec pour introduire le mot "Dieu" dans la phrase :" Dieu a été manifesté en chair".

Il prouva que les premiers rédacteurs de l'Eglise qui utilisaient ce verset ignoraient toute cette falsification.

Newton écrivit : " si, débattant de la décision à prendre sur le plus grand mystère de la religion, les églises anciennes ne savaient rien de ces écrits, je ne vois pas pourquoi nous en serions si entichés à présent que le débat est clos."
Isaac Newton a achevé cette thèse voilà plus de deux siècles. Pourtant, il a fallu attendre le XIXe siècle pour que les traducteurs de la bible commencent à corriger ces versets. De fait, la plupart des traductions modernes de la bible ont maintenant restitué le mot "il" à la place de "Dieu".
La bible de Jérusalem, traduction catholique, ajoute même cette note en bas de page : " Il, au masculin, c'est le Christ."


Si Isaac Newton rejetait la Trinité, par ce qu'il était fermement convaincu qu'on pouvait éprouver la valeur des arguments par la logique. D'après lui rien de ce que Dieu a créé n'est sans dessein ni sans raison, donc les enseignements de la bible devraient s'appuyer eux aussi sur la logique et sur la raison.

Newton donna un autre raisonnement pour lequel il rejetait la Trinité: " la doctrine selon laquelle le Fils serait consubstantiel au Père est inintelligible. Depuis le Concile de Nicée on n'y a jamais rien compris. Or, ce qui ne peut se comprendre ne relève pas de la croyance."

Autres arguments de Newton:

1)- Puisque à un moment donné Dieu a engendré le Fils, celui-ci n'existait pas de toute éternité  (Proverbes 8:22,25)

"L'Eternel m'a créée la première de ses œuvres, Avant ses œuvres les plus anciennes
J'ai été établie depuis l'éternité, Dès le commencement, avant l'origine de la terre
Je fus enfantée quand il n'y avait point d'abîmes, Point de sources chargées d'eaux
Avant que les montagnes soient affermies, Avant que les collines existent, je fus enfanté."

2)- Par ce que le Père est plus GRAND que le Fils : (Jean 14:28)

"Vous avez entendu ce que je vous ai dit : Je m'en vais, et je reviens vers vous. Si vous m'aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je vais au Père ; car le Père est plus GRAND que moi."

3)- Parce que le Fils ignorait sa dernière heure Marc 13:32)

"Pour ce qui est du jour ou de l'heure, personne ne le sait, ni les anges dans le ciel, ni le Fils, mais le Père SEUL."

4)- Parce que le Fils a reçu toute chose du Père.


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