348 - « L’Institution de la religion chrétienne » de J. Calvin. IV. 19. Les cinq autres cérémonies, appelées « sacrements », du catholicisme romain

Publié le par marike.over-blog.com

13 11 09

348 - « L’Institution de la religion chrétienne » de J. Calvin. IV. 19. Les cinq autres cérémonies, appelées « sacrements », du catholicisme romain

1. Les autres sacrements romains


L’idée de sept sacrements a toujours été répandue… en réalité il y a deux sacrements bibliques, venus de Jésus-Christ, et cinq sacrements inventés par l’église catholique, telle est l’idée à la fois protestante et calviniste.


Les sacrements …sont des signes visibles de la grâce invisible de Dieu.

 

Calvin prend ensuite l’exemple de l’extrême onction :


Lorsqu’ils [les catholiques] veulent prouver que l’extrême onction est un sacrement, ils en ajoutent la raison : c’est parce qu’elle comporte un signe extérieur et la Parole de Dieu. Si nous ne trouvons ni commandement, ni promesse liés à cela, [de Jésus-Christ dans les Evangiles] nous ne pouvons que nous opposer.


2. Un sacrement doit toujours sceller une promesse de Dieu

 


Le pouvoir d’instituer des sacrements n’appartient qu’à Dieu seul.
Un sacrement doit être le témoignage de la bienveillance de Dieu envers nous.
Un sacrement est un sceau qui scelle l’alliance et la promesse de Dieu.
Il faut que la Parole de Dieu précède pour que le sacrement soit un sacrement.


3. Les (5) autres « sacrements » de l’Eglise romaine ne sont connus ni de l’Ecriture, ni de l’Eglise ancienne


On ne sait pas exactement quand ils sont apparus. Saint Augustin (354 – 430), selon un extrait de l’une de ses lettres (54, 1), donné par Calvin, et  un extrait de La Doctrine chrétienne, n’en cite que deux.


la confirmation


4. La confirmation dans l’Eglise ancienne

 

Calvin nous explique que l’on ne rebaptisait pas, donc que cela n’était pas un sacrement. Que ce soit pour les enfants ou les adultes, après le baptême et une instruction religieuse ou catéchisme, il y avait impositions des mains, bénédiction solennelle par un évêque. (voir les Lettres de Léon le Grand (5e siècle).


5. Ce qu’elle est devenue dans l’Eglise romaine

 

L’Eglise romaine assure conférer le Saint Esprit lors de cette cérémonie, mais où est la Parole de Dieu promettant ici la présence du Saint-Esprit ? nous dit Calvin.

 

Que la parole soit jointe à l’élément [ici l’huile] et celui-ci deviendra sacrement, dit Augustin… C’est la première règle d’un serviteur de ne rien entreprendre sans ordre.


6. à 12. Un appel inutile à l’exemple des apôtres et du Christ


Actes 8. 14 à 17

 

Si le Saint-Esprit a pu être transmis par imposition des mains, par les apôtres, aujourd’hui la situation a changé ; les évêques ne sont pas les apôtres, même si le Saint-Esprit conduit toujours l’Eglise, explique Calvin.


C’est ainsi que les apôtres ont pratiqué l’imposition des mains pendant le temps qu’il a plu au Seigneur d’accorder à leurs prières les dons du Saint-Esprit, non pas pour que ceux qui leur succèderaient contrefassent le même signe, mais vide et vain, sans fruit, à  la manière des singes.

 

L’huile (le chrême épiscopal) ne peut faire office à elle seule de sacrement ; la parole de Dieu doit la précéder.


Les aliments sont pour le ventre et le ventre pour les aliments ; et Dieu détruira ceux-ci aussi bien que celui-là. (I Corinthiens 6. 13)

 

Au baptême, le Saint-Esprit est reçu, et la confirmation n’y ajoute rien, contrairement aux thèses catholiques, explique Calvin.


Ils n’éprouvent aucune honte à affirmer que le baptême est incomplet sans la confirmation… afin de nous détourner par ruse du baptême…Cette doctrine retranche du  baptême les promesses qui lui avaient été faites et les transfère ailleurs… cette confirmation est donc une injure fondamentale au baptême.

 

Comment je comprends cela, comme protestante aujourd’hui :
Il est certain que le baptême des tout petits devrait plutôt être une cérémonie de « présentation au Temple », assurant que les parents donneront une éducation chrétienne à cet enfant. Il devrait y avoir alors une simple bénédiction de la part du ministre, aux parents comme à l’enfant, assurant que cet enfant fait partie de l’Eglise, malgré son jeune âge, par ses parents, bien qu’il ne soit pas baptisé, selon les paroles de Jésus : « laissez venir à moi les petits enfants ». A l’âge où l’adolescent est conscient de ce qu’il fait, après une instruction religieuse, il devrait choisir lui-même d’être baptisé ou non, en toute indépendance de ses parents, en toute conscience et culture.

Il est très choquant pour Calvin que le baptême soit administré par un simple prêtre alors que la confirmation –qui n’est pas pour lui un sacrement- le soit par un évêque.

Pour Augustin l’imposition des mains n’est pas autre chose qu’une prière (toutes les références sont comme précédemment en note dans le livre).


Si cette discipline était observée, certains parents peu engagés seraient réveillés, car ils ne pourraient pas négliger leur responsabilité d’instruire leurs enfants, ce dont ils ne se soucient pas beaucoup maintenant.  


14. la penitence dans l’Eglise ancienne


Les Anciens observaient l’ordre suivant dans la pénitence publique : lorsque le pénitent s’était acquitté de la punition qui lui avait été infligée, il était réconcilié avec l’Eglise par l’imposition des mains. C’était un signe d’absolution…  « octroi ou don de paix », selon Cyprien, [et la cérémonie se faisait en présence de l’évêque et de tout le clergé].

 

Remarquons combien Calvin est, à chaque étape de sa réflexion, nostalgique de l’Eglise ancienne, qu’il prend toujours en exemple.


Quoiqu’il en soit nous voyons que l’imposition des mains dans la pénitence est une cérémonie établie par des êtres humains et non pas instituée par Dieu…

 

Cette pratique est donc moins importante que celle de sacrements, conclut Calvin.


15 à 17. Ce qu’elle est devenue dans l’Eglise romaine

 

Ce ne peut être un sacrement parce qu’aucune forme matérielle ne représente un fruit spirituel, précise Calvin par Augustin.


Comme nous l’avons expliqué plus haut, le pouvoir des clefs n’a pas la capacité de susciter l’effet de l’absolution ; seule, la prédication de l’Evangile l’a, [donc]  le Seigneur ne propose pas une absolution particulière adressée spécialement à chacun, mais un pardon qui concerne tous les pécheurs indifféremment,sans affectation particulière.
Augustin nomme le baptême « sacrement de foi et de pénitence ».

 

En effet, l’œuvre libératrice de Jésus, que nous réaffirmons par le baptême et par la cène, nous indique le chemin de la mémoire, de la repentance, de la foi, de la fidélité, du pardon et de la grâce (et non pas la « rémission des péchés » automatique, due à un meurtre, non à un sacrifice de Jésus.)

 

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