349 - « L’Institution de la religion chrétienne » de J. Calvin. IV. 19. Les cinq autres cérémonies, appelées « sacrements », du catholicisme romain (suite)

Publié le par marike.over-blog.com

14 11 09

349 - « L’Institution de la religion chrétienne » de J. Calvin. IV. 19. Les cinq autres cérémonies, appelées « sacrements », du catholicisme romain (suite)

 

L’EXTREME ONCTION


Le troisième sacrement inventé…que seul un prêtre peut donner, à l’extrémité de la vie, avec de l’huile consacrée par l’évêque et en prononçant ces paroles : « Dieu, par cette sainte onction et par sa miséricorde, te pardonne tout ce que tu  as fait pour l’offenser par l’ouïe, la vue, l’odorat, le toucher et le goût. »

 

Quelle drôle de formule ! Moi je penserais que l’on offense plutôt Dieu d’abord par ses pensées ! Ce sont surtout les péchés de la chair qui sont pardonnés dans cette phrase.


Les papistes estiment qu’il y a deux pouvoirs dans ce sacrement : la rémission des péchés et l’amélioration de la maladie, si cela est opportun, ou la santé de l’âme. Ils se réfèrent à :


Quelqu’un parmi vous est-il malade ? Qu’il appelle les anciens de l’Eglise, et que ceux-ci prient pour lui, après l’avoir oint d’huile au nom du Seigneur.


La prière de la foi sauvera le malade, et le Seigneur le relèvera ; et s’il a commis des péchés, ils lui seront pardonnés. (Jacques 5. 14-15)

[Les Douze] chassaient beaucoup de démons, ils oignaient d’huile beaucoup de malades, et ils les guérissaient. (Marc 6. 13)

 

Par l’imposition des mains… ils veulent imiter les apôtres.

 

Dans la citation suivante, le titre de dieu « désigne ici le roi en l ‘honneur de qui le cantique a été composé. Jean 10. 34 à 37… Ce titre est donné ailleurs à des juges (Psaume 82. 1,6). »

 

C’est pourquoi, ô dieu, ton Dieu t’a oint d’une huile d’allégresse, de préférence à tous tes égaux. (Psaume 45. 8)

 

Oindre, c’est le signe de l’élection divine. Donc l’huile est conjointe au don du Saint-Esprit.


Cette grâce apostolique de guérir les malades n’est plus de mise, comme aussi les autres miracles que le Seigneur a voulu qui soient faits pendant un temps, afin de rendre la prédication de l’Evangile, alors toute nouvelle, éternellement admirable. …Ce don de puissance [donné aux apôtres] ne nous a pas été transmis.

 

En tous les cas il n’a pas été transmis automatiquement à un prêtre dans une fonction donnée : Dieu n’obéit pas à  l’homme dans l’organisation de son monde qu’il n’a pas instaurée lui-même. Par contre des miracles existent encore aujourd’hui, que ce soit chez les pentecôtistes,  à Lourdes, chez les bouddhistes ou ailleurs.



L’extrême onction n’est pas un sacrement parce qu’elle n’est pas une cérémonie instituée par Dieu et n’a aucune promesse de lui… Cette cérémonie ne devait être menée que par ceux qui avaient reçu le don de guérison.


Les papistes n’admettent qu’une huile consacrée par l’évêque, c’est à dire qui a été consacrée par tout un rite : neuf fois saluée à genoux en disant successivement : trois fois,  « Je te salue sainte huile » ; trois fois, « je te salue saint chrême » ; trois fois, « je te salue, saint baume ». Telle est leur solennité. Où ont-ils trouvé cela ?

 

Je me demande si le chiffre trois n’est pas en rapport avec la Trinité… si on s’adresse au Dieu unique, c’est peut-être moins efficace…

 

Jacques, précise Calvin, dit que les péchés sont ôtés par les prières ; les papistes par l’huile.
Dans l’esprit de Jacques, selon la citation ci-dessus,  l’huile n’est qu’un rituel, c’est la prière l’important.

 

Innocent, pape de Rome à l’époque d’Augustin, a institué que non seulement les prêtres, mais tous les chrétiens usent de l’onction envers leurs malades. Comment accorderont-ils ce témoignage avec ce qu’il veulent faire croire ?

 

Que conclure ? Il n’y a pas sacrement puisque cette union du signe (l’huile) et de la prière n’est pas instituée par Dieu dans les Evangiles ; toutefois on sait aujourd’hui que toucher le malade, avoir un contact avec lui, lui est bénéfique, et les prières rassurent, aident le croyant.


LES ORDRES ECCLESIASTIQUES

 

22. Le « sacrement » des ordres en contient, en fait, sept.


[Catéchisme de Trente (2e moitié du 16e siècle) : Chapitre vingt-sixième — Du sacrement de l’Ordre : …Si l’on veut examiner avec attention la nature et l’essence des autres Sacrements, on reconnaîtra aisément qu’ils dépendent tous du sacrement de l’Ordre

Catéchisme de Saint Pie X (1835-1903-1914) : on n’y fait plus mention « des autres Sacrements » de l’ordre.

Il y a eu donc  évolution au cours des siècles, mais à l’époque de Calvin c’était tel qu’il le décrit. ]


Comment ne pas se moquer si, après avoir dit qu’il y avait sept sacrements, en les comptant on en trouve treize : … huissiers, lecteurs, exorcistes, acolytes, sous-diacres, diacres et prêtres. Ils sont sept, comme ils disent, à cause de la grâce septuple du Saint-Esprit dont doivent être remplis ceux qui sont promus à ces ordres. Cette grâce leur est augmentée et accordée plus abondamment en proportion de l’avancement dans l’ordre.

 

A mon avis ceci utilise la crédulité naïve du novice, comme si Dieu mesurait avec un compte-gouttes le Saint-Esprit à chaque étape d’une hiérarchie qu’il n’a pas créée lui-même (Jean 3. 8) ; ceci flatte aussi la vanité humaine et encourage ainsi la poursuite de la vocation. (On pense à tous les papes que Dante a mis en enfer ! Et pourtant quelle dose de Saint-Esprit ils auraient dû avoir, au sommet de la hiérarchie !)

Les papistes, dit Calvin, s’appuient sur cet admirable verset d’Esaïe (11. 1), dont l’auteur fut certainement bien loin de se douter à quoi il leur servirait, pour fonder « la grâce septuple » : les sept étapes de la grâce selon chaque ordre  :

 

Un rameau surgira du tronc d’Israël, un rejeton naîtra de ses racines. L’esprit de l’Eternel reposera sur lui, esprit de sagesse et d’intelligence, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance et de crainte de l’Eternel… esprit de justice… [et de] vérité. (Esaïe 11. 1, 3 à 5)

 

L’esprit a d’autres grâces dont il n’est pas fait mention ici, ajoute Calvin
(Ezéchiel 1. 20 ; Romains 1. 4 ; 8. 15)


D’autres se disputent entre eux car les uns font de la tonsure cléricale le premier ordre et de l’évêché le dernier. Les autres excluent la tonsure et mettent l’archevêché parmi les ordres. Isidore les différencie autrement…

 

Voilà l’accord qu’il peut y avoir entre les humains, quand ils discutent des réalités divines sans la Parole de Dieu !


Le pire est dépassé quand, dans chaque ordre, ils font du Christ leur compagnon, en cherchant un événement de sa vie, une de ses paroles qui coïncide avec l’ordre. Tout d’abord, disent-ils, Christ a exercé l’office d’huissier lorsqu’il a chassé du Temple les vendeurs et les acheteurs (Jean 2. 15 ; Matthieu 21. 12)…et ainsi de suite.


24. Le contenu de ces prétendues charges


Qui a jamais vu un acolyte ou un huissier faire son métier dans leurs églises ? … ainsi il leur est nécessaire d’être consacrés par de tels sacrements et de recevoir le Saint-Esprit pour ne rien faire !… Leurs ordres… ne portent aucun fruit et n’ont aucune utilité aujourd’hui dans l’Eglise.

Qui a jamais entendu dire que ces faux exorcistes aient jamais réussi un chef d’œuvre dans leur spécialité ?


On ne voit pas trace de ces sept sacrements chez les docteurs anciens.

 

En conclusion, il apparaît ici certain que la simplicité évangélique est une règle d'or.

 

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