519. La simonie catholique aujourd'hui
Ce que l'on trouve sur la toile :
1) La définition du mot "simonie" par l'Eglise catholique elle-même :
http://www.eglise.catholique.fr/glossaire/simonie/
Désigne toute forme de trafic d’objets sacrés, de biens spirituels ou de charges ecclésiastiques. Un épisode des Actes des Apôtres (8,12-24) fait allusion à la simonie. C’est sous le pontificat du Pape Grégoire VII que s’opère la réforme qui permettra de mettre un terme à la simonie. Aujourd’hui, les diverses contributions versées par les fidèles : messe, denier de l’Eglise… ont pour objet de faire vivre le clergé et n’ont aucune référence à la simonie.
Ma lecture critique de cette définition : cela reste à voir : peut-on tout mélanger ? Faire vivre le clergé par une dîme : c'est ou ce serait plus que normal ; mais quand on accorde un quelconque bien spirituel en échange d'argent, une messe pour le repos de l'âme d'un défunt, par exemple, quand on accorde des indulgences aux jeunes s'ils font un pèlerinage, un voyage religieux, comme Benoît XVI l'a fait lors des JMJ en Allemagne, et cela continue, n'est-ce pas un troc de biens spirituels ?
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2) http://fr.wikipedia.org/wiki/Indulgence_(catholicisme)
Je pense que cette pratique des Indulgences ne peut paraître que "médiévale", dans le mauvais sens du terme, aux chrétiens.
Selon le mythe très profond du christianisme, auquel j'adhère, bien que ce ne soit certainement qu'une représentation humaine, très imparfaite, de la Vérité inconnaissable, Dieu seul est le juge des âmes ; Dieu seul a le pouvoir de décision, face au chrétien, à l'homme, à sa conscience. Nul ne peut se mettre à la place de Dieu pour accorder des dons (simonie). Dieu ne doit pas être instrumentalisé, ravalé au niveau d'un simple commerçant : donnant, donnant : Dieu est amour et Père.
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3) http://www.encyclopedie-anarchiste.org/articles/s/simonie.html
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On trouve ce renseignement sur le site http://atheisme.free.fr/Revue_presse/Jmj_2005.htm
Avant les JMJ, Benoît XVI crée la discorde avec les protestants (Guillaume Tabard)
Le Figaro - 11 août 2005 - (1/8 de page)
Un décret de la Pénitencerie apostolique, publié mardi au Vatican, prévoit que
"Est accordée l'indulgence plénière aux conditions habituelles aux fidèles qui, l'âme détachée de tout péché, (c'est l'auteur de cet article qui souligne) participeront avec attention et dévotion à une ou plusieurs cérémonies au cours des Vingtièmes Journées mondiales de la jeunesse à Cologne et à sa conclusion solennelle". En décidant ainsi d’accorder le bénéfice de l'"indulgence" aux participants des JMJ, le nouveau pape a ravivé une pomme de discorde entre catholiques et protestants. La question des "indulgences" est en effet sensible en Allemagne, puisqu’elle y est à l’origine de la Réforme luthérienne. "Provocation ou maladresse du nouveau Pape, à la veille de son retour sur sa terre natale ?"
L’"Indulgence", une promesse qui ne coûte pas cher pour attirer la foule. Est-ce la peur de faire moins bien que Jean Paul II ?
Mon commentaire : La question des Indulgences n'est pas seulement "sensible" aux protestants : ils la jugent scandaleuse, et médiévale, dans le mauvais sens du terme.
1) "l'âme détachée de tout péché" : voici déjà une impossibilité dans le contrat : pour les chrétiens aujourd'hui tout homme reste pêcheur, fragile, imparfait devant Dieu, toute sa vie et la foi seule sauve, l'ivrogne Noé y compris. Seul Dieu a le droit de le juger, de le condamner ou de le gracier, au terme de sa vie. Le fait d'aller faire un voyage spirituel parce que l'on sera pardonné en échange automatiquement (qui décide ? ) est une mentalité commerçante qui annule tout bienfait spirituel par ce voyage. Exit l'humilité de l'homme face à Dieu ; dans ce marché il devient son égal. Exit l'humilité de la hiérarchie catholique qui prend la place de Dieu dans sa décision. Dieu seul connaît les coeurs. A Dieu seul la gloire...
Pluie d'"indulgences" papales sur les JMJ de Cologne (Henri Tincq)
Le Monde - 10 août 2005 - (1/6 de page)
La guerre des "indulgences" entre catholiques et protestants en Allemagne, à l’origine du combat de Martin Luther au XVIe siècle contre la papauté, va-t-elle rebondir ?
Le Vatican a, en effet, annoncé que le pape Benoît XVI "accordera des "indulgences spéciales" aux participants des JMJ de Cologne". Pour en bénéficier, il faudra "participer, avec la "dévotion requise", aux diverses célébrations". Des indulgences "partielles" sont même prévues sous certaines conditions pour ceux qui ne pourront se rendre aux JMJ. Les indulgences sont censées éviter l’enfer ou réduire la durée de purgatoire après la mort. "A la fin du Moyen Age, les indulgences étaient achetées par les fidèles en espèces sonnantes et trébuchantes. Cette manne financière a permis aux papes de faire restaurer leurs palais et de construire l'actuelle basilique Saint-Pierre de Rome." C’est cette pratique consistant à acheter son salut avec de l’argent qui avait révolté Martin Luther.
Sans prendre le risque de rompre le dialogue oecuménique, les protestants s’étaient déjà indignés devant cette pratique "archaïque" et "régressive" lorsque Jean Paul II avait promis des indulgences à l’occasion du jubilé de l'an 2000. Cette vieille querelle pourrait donc bien réapparaître, d’autant que durant son séjour en Allemagne, pays où "les protestants sont aussi nombreux que les catholiques", Benoît XVI a prévu une visite dans une synagogue, mais aucune dans un temple évangélique.
Mon commentaire de : "Des indulgences "partielles" sont même prévues sous certaines conditions" : on dirait vraiment du pape qu'il est un agent immobilier qui réserve au Paradis une chambre sur jardin ou sur cour. Combien de m2 du Paradis ? Combien cela coûte-t-il ?
Aujourd'hui, le pape François "remet ça", le principe de la vente des biens spirituels,
(article du Monde du mercredi 10 sept. 2014, page 19. )
Résumons l'affaire : la bénédiction papale, écrite sur parchemin, ne pourra plus être vendue par une cinquantaine de commerçants privilégiés, mais par le Vatican lui-même ! Certes le prix sera moins cher : on passe de 50 € à 30 € environ, et le bénéfice en sera pour les pauvres, mais c'est quand même la vente d'une bénédiction d'un serviteur de Dieu au nom de son Maître, donc d'un bien spirituel.
Il faut dire que c'est une bénédiction catholique très prisée pour les baptêmes, mariages, et même pour les ordinations ! La caisse du Commerçant Divin se remplit !
Mais le pape François sait aussi faire évoluer les vieilles erreurs ...
"Le Figaro", du 22 12 2014, titre : "Le Vatican met au chômage les fabricants de ses parchemins." Voici en résumé la teneur de l'article (les parenthèses sont de moi) : en effet, les parchemins seront désormais vendus et fabriqués sur ordinateur... (Ils seront donc peut-être un peu moins "fétiches")...Rappelons que ces parchemins sont vendus aux fidèles du monde entier pour bénir leur mariage, leurs noces d'or ou un baptême familial. Le cachet du Saint Père apposé sur le précieux document faisant foi. Rien qu'en 2013 il s'est vendu 250 000 exemplaires de ces précieux documents manuscrits au prix de 7 à 25 €. Rapport pour le Saint Siège : 3,5 millions d'euros. Le passage sur ordinateur permettra de réduire les frais de production...pour les pauvres, justifie le Vatican.
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