15. Bible. Marc. 1, 29-31. Lecture suivie. La guérison de la belle-mère de Simon

Publié le par marike

Lecture commentée.

"Le repas chez Simon". ( Amiens  - BM - ms 0175 - f. 038 ) 
 
http://www.enluminures.culture.fr/documentation/enlumine/fr/LISTES/sujet_00.htm

Lecture détaillée de l’Evangile selon saint Marc, verset par verset, puis de ses compléments dans les autres évangiles.
Correspondance de l’extrait dans  Mt. VIII, 14-15  ; Lc. IV, 38-39.


I, 29 
Aussitôt sortis de la synagogue, ils se rendirent, accompagnés de Jacques et de Jean, dans la maison de Simon (Pierre) et d'André.

Depuis le début nous avons des actions qui s'enchaînent chronologiquement, et parfois assez rapidement, comme dans une histoire ininterrompue. Nous en sommes toujours aux quatre premiers disciples, des pécheurs de la ville de Caphernaüm, sur la rive NO du Lac, où Jésus s’est installé, venant de Nazareth (Mt. 4.13) : les plus importants, les premiers convertis, les deux frères : Simon (Pierre) et André, puis les deux frères, « fils de Zébédée » (Mt. 4. 21) : Jacques et Jean. Simon est marié (cf. I, 30) ; il a une maison. 

I, 30
La belle-mère de Simon, fiévreuse, était couchée.
I,  31
On le dit tout de suite à Jésus. Alors, allant à son chevet, il la prit par la main et la fit lever. La fièvre disparut et elle se mit à les servir.

On ne parle que de « la belle-mère de Simon » ; où est le beau-père ? Peut-être est-elle veuve ? Peut-être a-t-elle perdu le goût de vivre ?
             Dans la version de Marc, nous avons l'impression que Jésus lui redonne  l’envie de vivre ; en effet il s’occupe d’elle ; il s’en soucie. Elle est importante pour lui. Il suscite en elle le dynamisme de se lever, de la santé, en la tirant par la main.Elle peut être utile à tout ce monde qui arrive inopinément. 
On remarque anecdotiquement le rôle ancestral de la femme ( Les 3 K allemands, Kinder, Küche und Kirche, que l'on traduit en français par « enfants, cuisine et église »Cinq hommes jeunes -au minimum- arrivent à la maison, probablement pour un repas. Où est la femme de Simon ? Elles ne doivent pas être trop de deux. C'est parfois en optant pour la vie, en s'oubliant, en voyant plus positivement l'avenir, que la santé peut revenir.

            Voyons comment l'épisode de la guérison de la belle-mère de Pierre se présente dans les autres Evangiles.                      
            Chez Mathieu (VIII, 14-15), nous avons l'interprétation suivante : Il lui toucha la main et la fièvre disparut : seul le toucher est l'élément de la guérison, ce que nous verrons d'ailleurs de différentes manières dans d'autres guérisons de Jésus ; de nos jours ceci est le fait d'un guérisseur, d'un magnétiseur, d'un énergéticien.
            Chez Luc (IV, 38-39), nous sommes en présence d'une forte fièvre, et Jésus commanda à la fièvre, qui disparut. Ici, la fièvre est personnifiée ; cela semble donc être un exorcisme ; l'esprit impur a pris la forme de la fièvre. Dans ce cas, les maux physiques sont traités de la même façon que les maux psychiques : ils viennent de l'esprit plutôt que du corps ; cette conception se rapproche de notre conception moderne de la maladie : on parle de maladie psychosomatique (voir aussi la thèse du docteur R. G. Hamer).

            La guérison, dans tous les évangiles, est presque instantanée. Chacun interprète un événement à la fois subjectivement, et à partir de ce qui lui a été rapporté, s'il n'en a pas été le témoin direct. Chez deux évangélistes sur trois, le toucher est présent. Ici l'on n'a pas toutes les clés de la maladie ; qui a jamais toutes les clés d'une maladie ? Elles sont contenues en partie dans l'histoire personnelle de la malade, et dans le verdict final : tu retourneras à la poussière (Genèse 3. 19).
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Voir l’insertion de cet article dans l’ensemble plus vaste de mon école du dimanche sur la toile :
838. Marc 1. 29 à 45. Ecole du dimanche biblique. 2. Janv. 2e sem. (12 11 17)
http://marike.over-blog.com/2017/11/838.ec.du-dim.2.janv.2e-sem.marc-1.29-a-45.html

(Elle  commence à l'article 809, à l’adresse : http://marike.over-blog.com/2017/09/809-ecole-du-dimanche-octobre-2017.html )

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Clin d’œil littéraire autour du mot  « fièvre ». De Stéphane Mallarmé (1842-1898) le poème :

Les Fenêtres
Las du triste hôpital, et de l'encens fétide
Qui monte en la blancheur banale des rideaux
Vers le grand crucifix ennuyé du mur vide,
Le moribond sournois y redresse un vieux dos,

Se traîne et va, moins pour chauffer sa pourriture
Que pour voir du soleil sur les pierres, coller
Les poils blancs et les os de la maigre figure
Aux fenêtres qu'un beau rayon clair veut hâler,

Et la bouche, fiévreuse et d'azur bleu vorace,
Telle, jeune, elle alla respirer son trésor,
Une peau virginale et de jadis ! encrasse
D'un long baiser amer les tièdes carreaux d'or.

Ivre, il vit, oubliant l'horreur des saintes huiles,
Les tisanes, l'horloge et le lit infligé,
La toux; et quand le soir saigne parmi les tuiles,
Son oeil, à l'horizon de lumière gorgé,

Voit des galères d'or, belles comme des cygnes,
Sur un fleuve de pourpre et de parfums dormir
En berçant l'éclair fauve et riche de leurs lignes
Dans un grand nonchaloir chargé de souvenir !

Ainsi, pris du dégoût de l'homme à l'âme dure
Vautré dans le bonheur, où ses seuls appétits
Mangent, et qui s'entête à chercher cette ordure
Pour l'offrir à la femme allaitant ses petits,
Je fuis et je m'accroche à toutes les croisées
D'où l'on tourne l'épaule à la vie, et, béni,
Dans leur verre, lavé d'éternelles rosées
Que dore le matin chaste de l'Infini

Je me mire et me vois ange ! et je meurs, et j'aime
- Que la vitre soit l'art, soit la mysticité
A renaître, portant mon rêve en diadème,
Au ciel antérieur où fleurit la Beauté !

Publié dans christianisme

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