905. Bilan récapitulatif : conquête du pays de Canaan :
Ecole Du Dimanche. Partie II. Semaine 18
La conquête couvre dans la Bible toute la Torah juive, ou Pentateuque, pour les chrétiens, c'est à dire les cinq premiers livres de la Bible, ainsi que le livre de Josué (1 à 12), premier livre historique
L'origine de ces textes bibliques****
" le premier à rejeter l'idée que Moïse a écrit les cinq livres est Andreas Bodenstein (1486-1541), un théologien protestant qui examine aussi dans son ouvrage la possibilité qu'Esdras soit le véritable auteur du Pentateuque pour finalement la repousser [Albert de Pury et Thomas Römer, Le Pentateuque en question : les origines et la composition des cinq premiers livres de la Bible à la lumière des recherches récentes, Labor et Fides, , 429 p. (ISBN 9782830910469, lire en ligne [archive]), p. 13]. Le pas est franchi par Baruch Spinoza, dans son Tractatus theologico-politicus où il souligne l'unité organique entre la Torah et les livres « historiques » (de Josué aux Rois), et en attribue la rédaction à Esdras [Jean-Daniel Macchi, Introduction à l'AT, p. 68 ; voir aussi Roger Norman Whybray, Introduction to the Pentateuch, Wm. B. Eerdmans Publishing, 1995, p. 12-28].
Aujourd'hui " les théories s'accordent sur le fait que la Torah est une collection de textes mis en commun par des scribes autour de la période de l'exil et après (Thomas Römer, Introduction à l'AT, p. 150-153)"
Une plus juste vision de Dieu se dégage très lentement...
Voilà un récit écrit par cinq auteurs, selon l’exégèse ; un mythe fondateur des trois religions monothéistes ; tient-il encore aujourd’hui, ou est-il devenu pure légende ?
1) « Quitte ton pays et va dans le pays que je te montrerai », dit l’Eternel à Abraham
Abraham quitte donc Ur en Chaldée, une ville au passé prestigieux, bien arrosée au bord de l’Euphrate ; le Tigre, le second grand fleuve de la région, n’est pas loin du tout ; ni la mer… Le pays de Canaan, "Terre Promise", est-il beaucoup mieux situé ?
2) La souffrance : en tous les cas ce pays est loin. Il va falloir vaincre tous les pays qui vont être traversés, ou beaucoup rallonger la route pour les contourner, souffrir du désert et de la vie nomade.
3) La conquête : et ce pays promis, il va falloir le conquérir car il est occupé, ville par ville, roi par roi. Cette entreprise est donc une entreprise coloniale, impérialiste.
4) La barbarie de la force violente et tyrannique ; une entreprise schizophrénique : à la fois c'est le Dieu de "Tu ne tueras pas" et à la fois c'est celui qui tue pour exister par son peuple, parmi les êtres humains. Il est vrai que l’Eternel est bien supérieur aux dieux rencontrés sur la route, mais est-ce une raison pour vouer à l’interdit, passer au fil de l’épée tout ce qui vit sur le passage de l’Eternel, le dieu « jaloux » (Exode 20), et sur le passage des Israélites, afin d’installer par la force et la violence, la cruauté, un Dieu à l’essence supérieure ?
5) Un Dieu d’essence supérieure aux autres : N’est-ce pas contraire aux Dix Commandements donnés à Moïse par l’Eternel, et en particulier à celui-ci : « tu ne tueras pas » (Exode 20), aux deux lois d’amour données par Moïse (Deut. 6. 4-5 ; Lévit. 19. 17-18), regroupées et reprises par Jésus dans les Synoptiques (Marc 12. 28 à 34, Matthieu 22. 34 à 40 et Luc 10. 25 à 28) ? Ce Dieu ne fait-il pas tout ce qu’il défend ?
Ce que nous pouvons en conclure :
La lente progression : nous voyons se dessiner progressivement dans ces temps ténébreux, sous la plume d’auteurs qui vivent en ces temps et en ces civilisations-là, dont la mentalité en est imprégnée, l’émergence par rares flashes assez brefs d’une histoire qui dure de Genèse 12 au livre des Juges 21, d’une religion universelle, celle de l’Esprit, d’une vision supérieure de la transcendance.
Le Dieu, ami d’un peuple, peu à peu supérieur aux autres dieux : Le visage de Dieu est d’abord perçu comme l’ami d’un seul peuple, mais qui est capable de toutes les tyrannies pour servir son peuple et sa propre image de Dieu supérieur, dans la rivalité des dieux. Puis nous voyons par Moïse la construction progressive de la grande supériorité de ce Dieu des Juifs.
Ceux-ci sont grands quand ils le reconnaissent pour leur Dieu en dehors de toute considération bénéfique pour eux : Josué 24. 19 à 28
Josué 24. 21 : C’est l’Eternel que nous voulons servir.
Enfin il faut attendre Jésus pour que ce Dieu qu’il prie sans cesse n’ait plus les attributs de la force violente et tyrannique pour marquer sa domination, pour que son autorité ne soit plus que spirituelle. C’est en être humain que Jésus mourra, laissé dans sa solitude d’homme par son Dieu, mais reflétant par sa vie et son action la seule supériorité qui vaille, la supériorité spirituelle de son Dieu, pour les siècles à venir : son legs aux futurs chrétiens, ses disciples.
Les destins n’ont jamais de faveur qui soit pure… écrit le poète André Chénier dans « L’Aveugle » en parlant du prince des Poètes : Homère.
lien difficilement trouvé : : http://www.bartleby.com/244/209.html
Eh bien n’en est-il pas de même avec l’histoire de la conquête du pays de Canaan, de la Terre Promise ? Ce mythe fondateur de la nation d’Israël a fait naître, de la page 9 à la page 216 de ma Bible - par des guerres incessantes voulues par un dieu primitif des origines, dans la cruauté violente de la domination tyrannique de la force matérielle et physique - par Moïse puis par Jésus, un dieu épuré : le Dieu de l’Esprit.
Il reste aux chrétiens à éviter de diviniser un homme, et pour cela ils doivent suivre l'exemple des Juifs pour Moïse : le juif Jésus n’a été que le croyant de la religion juive qu'il a voulu rénover, actualiser, faire évoluer ; il n'a été que l’héritier de Moïse, qu’une force spirituelle humaine au service de son Dieu, de notre Dieu.
Les trois chemins du croyant sont la mystique, l’étude rationnelle et critique de la Parole qui nous est transmise par un livre d'être humain : par la Bible, et l’action ; ces trois voies royales agissent en synergie ; l’action pour être bénéfique doit être éclairée par l’étude de la Parole en sa totalité, et elle a besoin d’être reliée à Dieu par la mystique.
Aujourd’hui nous voyons que les guerres de conquête pour Dieu (l’action) n’ont pas suffi à améliorer le monde, car le visage de Dieu est toujours aussi inconnaissable des animaux supérieurs que nous sommes. La conquête de la Terre Promise est spirituelle ; chacun la fait en soi.
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*Présentation : Certifiée en lettres, auteur, voici une série d’articles (1 par dimanche, par semaine) pour créer une école du dimanche biblique chrétienne sur la toile. C'est sans doute la première en langue française à être entièrement sur la toile. Mon projet est la présentation de textes bibliques de premier plan, commentés. Elle commence en début de première année scolaire (oct. 2017), avec un article par semaine...pour le dimanche ! Elle renvoie souvent à l'art, et, en « clin d’œil », aux grands textes de la littérature, essentiellement française. Elle est en cours d'élaboration. Merci de vos suggestions, commentaires, corrections ...
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Le premier article :
809. La Genèse. Chap. 1 à 3. Les 2 Grands Commandements : Marc 12. 28-31. Commentaire. (07 09 2017)
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887. Conclusion de la première partie de l’école du dimanche biblique
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