923. La Bible. Le Livre de Job. 1 à 11. Commentaire

Ecole du Dimanche Biblique entièrement sur la toile. Partie  II. Semaine 36

L’homme de foi face à sa misère (41 chapitres).

Chapitre 1 :
1. 1 : Job craignait Dieu 
L’auteur va vouloir nous prouver d’abord combien Job était riche, sans doute une conséquence de la citation qui précède ; il va nous montrer ainsi ce qu’est un homme riche à son époque : d’abord il présente l’essentiel : il possède sept fils, sept, chiffre symbolique, et trois filles, les filles étant toujours moins importantes que les hommes (!). Puis il possède une multitude d'animaux : brebis, chameaux, bœufs, ânesses, ainsi qu’un très grand nombre de serviteurs (1. 3). Remarquons que le cheval est absent ; il est sans doute réservé pour la guerre, comme les attelages de chars. Nous sommes donc dans une civilisation nomade et/ou agricole.
            Les fils de Job avaient l’habitude de se recevoir en festins, signe supplémentaire de richesse.
1. 5 : Quand la série des jours de festin était achevée… Job offrait un holocauste pour chacun d’eux, car il se disait : peut-être mes fils ont-ils péché et offensé Dieu dans leur cœur.

1. 6 :  Or, un jour, les fils de Dieu se présentèrent devant l’Eternel, et Satan vint aussi au milieu d’eux.
Commentons (et Digression sur l'expression "fils de Dieu", puis sur le mot Satan) : 
1) Les  fils de Dieu semblent être ici d'une race supérieure à celle des êtres humains. Revoyons Genèse 6. 2 : les fils de Dieu virent que les filles des hommes étaient belles ; et ils prirent des femmes parmi toutes celles qui leur plurent. 6. 4 : Les géants vivaient sur la terre, en ce temps-là, et aussi dans la suite, après que les fils de Dieu se furent unis aux filles des hommes et qu'elles leur eurent donné des enfants ; ce sont là les héros qui, dès les temps anciens, eurent tant de renom.
Ces fils de Dieu peuvent être aussi des anges ou des archanges , mais cela dépend du contexte.
            En effet, selon l’Encyclopédie Westphal, pour le Premier Testament, le « faisons l’homme à notre image » (Genèse 1.26), est le signe de la paternité divine.
            Toutefois, s’il s’agit d’abord, dans la Torah, ou cinq premiers livres bibliques, d’alliance entre Dieu et les créatures humaines qu’il s’est choisies comme peuple : les Israélites (ex : Gen. 46. 2-3 ; Exode 3. 6 ; Lévit. 26. 12.), la Bible commence à présenter le mot « enfant » dans les Nombres (15. 1) ou dans l’Exode (31. 13) : L’Eternel dit à Moïse : « parle aux enfants d’Israël, et dis-leur… Ils sont les enfants d’une nation qui s’est forgée en particulier pendant les quarante ans de la traversée du désert pour aller au pays de Canaan, promis par Dieu. Ce peuple est aussi celui reconnu comme le sien par Dieu, puisqu’il est dès l’origine le Dieu du peuple d’Israël. De là à rendre les Israélites, de manière imagée et affective, « enfants de Dieu, il n’y a qu’un pas, que le prophète Osée franchira, en parlant des enfants d’Israël (1. 10) : Vous êtes les fils du Dieu vivant.   Mais cette alliance dépend de la conduite des enfants d’Israël : cette paternité est avant tout spirituelle ; ils sont appelés à la repentance et à revenir à Lui. Le Père châtie ses enfants mais il en a aussi pitié. « Le livre des Psaumes est tout entier traversé par l’expérience d’un Dieu proche et personnel : « J’impose à mon âme le calme et le silence, comme l’enfant gorgé de lait dort tranquille près de sa mère » (Psaumes 131.2).
            En résumé on passe  du mot « alliance » à « enfants d’Israël », d’une nation, aux « fils du Dieu vivant », le Dieu d’abord d’Israël, qui devient alors Père en poursuivant l’image.
            L’encyclopédie Westphal n’aborde pas la question des anges sous celle de « fils de Dieu », mais elle traite la question à part, au mot même d’ange : Voici le début de l’article qui concerne notre lecture :
 Être spirituel, appartenant au monde supraterrestre (En hébreu maleak = envoyé, parce que Dieu fait des anges ses messagers ; se dit exceptionnellement d’un prophète : Aggée 1.13. En grec aggelos).  Les anges sont appelés fils de Dieu (bené Élohim, Job 1.6 ; Psaumes 89.7) parce que créés de Dieu pour être à lui dans les cieux (cf. Éphésiens 2.19), et saints (qedôchim, Psaumes 89.8) parce que consacrés et purs.  (Les anges sont-ils de nature humaine ou divine ? Sont-ce des hommes passés à l’état purement spirituel au service de Dieu, avec un traître ou opposant : Satan, l’ange rebelle ?) De l’animisme on passe à la messagerie divine. Voir l’Encyclopédie Westphal  pour le détail des citations qui révèlent différentes faces de compréhension du terme. https://www.levangile.com/Dictionnaire-Biblique/Definition-Westphal-267-Ange.htm
Les écrits de la Bible ont été influencés par la captivité  à Babylone, par les religions en Chaldée, en Perse, en Assyrie.

2) Toujours dans le dictionnaire Westphal rappelons l’histoire du mot Satan :
Le mot hébreu Satan, avant de devenir un nom propre, a été un nom commun employé pour désigner tout être qui s’oppose comme adversaire ou comme accusateur (Nombres 22.22 ; 2 Samuel 19.22 ; 1 Rois 11.25 ; Psaumes 109.6 ; nous trouvons le verbe correspondant dans Psaumes 38.21 ; Psaumes 109.4).
Il est en ce sens un parfait interlocuteur pour Dieu, l’interlocuteur privilégié parmi les « fils de Dieu », car il apporte un point de vue différent, opposé, des choses ; il éclaire donc une question.
3) Reprenons le commentaire du texte biblique proprement dit :          
L’Eternel attire l’attention de Satan sur Job, son fidèle (1.8) : est-ce pour se vanter ? Est-ce pour faire la leçon à Satan ? Mais ce dernier n’est pas à court de répliques : Evidemment Job est bien protégé par l’Eternel :
1. 9-10 : « N’as-tu pas élevé comme une clôture tout autour de lui, autour de sa maison, et de tout ce qui lui appartient ? » Mais que vienne le malheur, et alors
1. 11 : « on verra s’il ne te maudit pas en face ! »
L’Eternel alors joue le jeu ; il accepte de vérifier ce que Satan soupçonne, mais à une condition :
1.12 : Eh bien, tout ce qui lui appartient est en ton pouvoir ; seulement ne porte pas la main sur sa personne. A Satan le pouvoir sur les choses matérielles, à Dieu celui sur les âmes. Dieu est le maître de Satan. Il lui donne des ordres et Satan obéit.
            La suite du chapitre montre que toutes les richesses de Job disparaissent les unes après les autres, y compris ses  propres enfants. Alors Job prit le deuil, puis il se jeta à terre, se prosterna, et dit :

Retenons :  
1.21 : Nu je suis sorti du sein de ma mère, et nu j’y retournerai. L’Eternel a donné, L’Eternel a ôté ; que le nom de l’Eternel soit béni ! »
1.22 : En tout cela, Job ne pécha point et ne proféra aucun blasphème contre Dieu.
Ne pourrait-on dire que l’Eternel ici gagne la première manche ?
Chapitre 2 :
2. 7 : Satan frappa Job d’une lèpre maligne…
2. 8 : Job prit un tesson pour gratter ses plaies, et il était assis dans la cendre.
2. 9 : Sa femme lui dit : « Quoi !  tu persévères encore dans ton intégrité ?… Maudis Dieu, et meurs ! »
Commentons :
Vous avez remarqué : depuis Eve, la femme a (presque) toujours le beau rôle… heureusement qu’Esther et Ruth ne sont pas trop loin !
Par contre, ensuite, on présente l’exemple de trois amis très fidèles : Eliphaz, Bildad, et Tsophar (2. 11 à 13) 1) ils partent de loin, chacun de leur pays,  pour se réunir autour de Job.  pour lui apporter ensemble leurs condoléances et leurs consolations (2. 11).
2. 13 : Puis ils restèrent assis à terre avec lui pendant sept jours et sept nuits.

Illustrons :
par les textes : Les Deux Amis, fable de Jean de La Fontaine :
…Qu'un ami véritable est une douce chose!
Il cherche vos besoins au fond de votre coeur ;
 Il vous épargne la pudeur
De les lui découvrir vous-même.
Un songe, un rien, tout lui fait peur
Quand il s'agit de ce qu'il aime…

Chapitre 3 (« poème » à lire en entier) : Job maudit le jour de sa naissance
3. : Périsse le jour où je suis né,
Et la nuit qui a dit : un homme est conçu !

Chapitre 4 :  reproches voilés d’Eliphaz
tel est son raisonnement :
1) versets 6 et 8 : tel arbre, tel fruit
2) 4. 17 : L’homme peut-il être juste devant Dieu ?
3) tous les hommes sont pécheurs.
Chapitre 5 : suite du discours d’Eliphaz   
5. 8 : A ta place, je m’adresserais au Tout-Puissant,
5. 17 : Heureux l’homme que Dieu châtie !
Ne méprise donc pas la correction du Tout-Puissant.
Chapitre 6 : Réponse de Job à Eliphaz
Job demande à Dieu la mort :
6. 10 : J’aurai du moins cette consolation
… de n’avoir pas renié les paroles du Dieu saint.
A ses amis :  
6. 24 : Faites-moi comprendre en quoi je me suis trompé ;
6. 25 : … Mais à quoi sert votre censure ?
6. 29 : Oui, revenez, et soyez sans injustice !
Revenez et que mon bon droit reparaisse !
6. 30 : Y a-t-il de l’injustice sur ma langue ?
Et ma bouche ne discerne-t-elle pas le mal ?

Chapitre 7 : Job continue à se plaindre de ses épreuves
7. 6 : Mes jours ont passé, plus rapides que la navette du tisserand ;
Ils se sont consumés sans espérance.

Illustrons :
Gravures :
Miserere (Editions du Seuil. L'étoile filante, 1963, 21 bd St Germain, Paris 5e), de Georges Rouault

par les textes : Le Testament, de François Villon (1431-1463) :
… Mes jours s’en sont allés errant
Comme dit Job d’une touaille (toile)
Font les filets, quand tisserand
En son poing tient ardente paille.
Soudainement il le ravit.
Je ne crains plus que rien m’assaille,
Car à la mort tout s’assouvit.

Chapitre 8 : Discours de Bildad
8. 20 : Ainsi Dieu ne rejette pas l’homme intègre ;
Il ne tend pas la main aux méchants.
8. 21 : Il rendra un jour le sourire à ta bouche.  

Chapitre 9 : réponse de Job à Bildad
9. 22 : Dieu fait périr également l’innocent et l’impie.
9. 23 : Quand un fléau soudain répand la mort,
Il se rit des épreuves de l’innocent.
9. 24 : La terre est livrée au pouvoir des méchants.
9. 28 : Je sais que tu ne me jugeras pas innocent…
9. 29 : Pourquoi me fatiguer en vain ?
9. 34 : Que Dieu écarte de moi ses coups…
9. 35 : Alors je lui parlerai sans crainte,
Car, dans l’état où je me trouve, je ne suis plus à moi.

 Chapitre 10 : suite de la réponse de Job à Bildad
10. 2 : Je dirai à Dieu : Ne me condamne point.
Fais-moi savoir pourquoi tu me prends à partie
Peux-tu te plaire à accabler,
10. 3 : A repousser l’œuvre de tes mains… ?
10. 4 : As-tu des yeux de chair ?
10. 7 : Or, tu sais bien que je ne suis pas coupable
10.12 : Avec la vie, tu m’as accordé ta faveur…
10.13 : Et voici ce que tu me réservais en ton cœur,
10.18 : Pourquoi m’as-tu fait sortir du sein de ma mère ?

Chapitre 11 : discours de Tsophar
Pour lui encore si Job est misérable c’est qu’il a péché :
11. 14 ; Si tu éloignes de tes mains l’iniquité,
11.15 : Alors tu pourras lever ton front sans tache ;
Tu seras inébranlable…

L’histoire de Job contient une très belle illustration de l’amitié, mais toutefois celle-ci est trompeuse, car tout homme est imparfait et l’on ne peut se fier totalement à personne. Ici les amis de Job se trompent sur son cas, le croient coupable alors qu’il ne l’est pas.
(Suite à l’article 924 suivant).
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*Présentation : Certifiée en Lettres, auteur, chrétienne unitarienne [je crois que Jésus est homme, Messie, et roi, comme dans les Evangiles, non Dieu (Jean 10. 31 à 38), et, s'il a une part divine, c'est comme Moïse* ou Aristote, quelque peu plus que chez tout homme...].
            Voici sans doute la première école du dimanche biblique chrétienne française entièrement sur la toile, avec, quand cela s'y prête, un regard parallèle sur les arts et sur la grande littérature française. Elle se compose d’une série d’articles (1 par dimanche, par semaine ?) (début : oct. 2017) ; mon projet est la présentation de textes bibliques de premier plan, commentés. Elle est en cours d'élaboration. Merci de vos suggestions, commentaires, corrections ...
*Textes de Moïse : Exode 20 ; Lévit. 19. 17-18 ; Deut. 6. 4-5.
Textes essentiels suivis par Jésus : Marc 12. 28 à 31. Matthieu 5. 17

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Le premier article :
809. La Genèse. Chap. 1 à 3. Les 2 Grands Commandements : Marc 12. 28-31.  Commentaire. (07 09 2017)  
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Fin des articles de la Première partie de « L’école du dimanche » :
887. Conclusion  de la première partie de l’école du dimanche biblique (surtout le Second Testament) jusqu’à l’article 886 
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