938. La Bible. Jonas. Résumons. Citons. Commentons

Publié le par marike

Jonas me semble être le plus important des "petits prophètes". Nous allons voir pourquoi.
Toute l'histoire de Jonas face à l'Eternel nous est ici contée : sa révolte et son refus, sa punition, sa prise de conscience, son repentir et, finalement, son obéissance à l'Eternel : il part conveertir les habitants de Ninive.

Résumons et citons  :
L’Eternel ordonne au prophète Jonas d’aller combattre l’iniquité de Ninive : 

1.2  "Va à Ninive, la grande ville et prophétise contre elle ; car l'iniquité de ses habitants est montée jusqu'à moi."

Jonas n’est située historiquement dans le temps que par la ville de Ninive (7e s. avt J.-C.) (On peut passer pour la lecture les renseignements détaillés entre crochets).

[D’abord un peu de géographie : https://fr.wikipedia.org/wiki/Assyrie#/media/File:Assyrie_general.PNG
La Mésopotamie (entre deux fleuves : le Tigre et l’Euphrate) comprend au Nord-Est l’Assyrie (capitales : Ninive, Assur), et au Sud-Ouest la Babylonie (capitale : Babylone)
Ninive se situait sur la rive Est du Tigre, au confluent du Khosr, dans les faubourgs de la ville moderne de Mossoul, en Irak.

Et un peu d’histoire 
     C'est le roi d'Assyrie :
Sennacherib (704-681 av. J.-C.) qui entreprend vers 700 de faire de Ninive la capitale de son puissant empire, qui s'étend de l'Iran occidental à la Méditerranée.
     Après la fin du règne d'
Assurbanipal (ou Sardanapale, qui fut roi d'Assyrie de 669 av. J.-C. à 631 av. J.-C. ou 626 av. J.-C. ), l'Assyrie décline brutalement et se retrouve menacée en son cœur par les assauts des Babyloniens et des Mèdes.  Ninive tombe le 10 août 612. La ville est pillée et détruite, événement qui marque la fin de l'empire assyrien. Les trois siècles suivant la chute de l'empire assyrien sont très mal connus (Wikipédia).
     Nous concluons de ces recherches historiques que normalement  on pourrait situer Jonas à partir du  temps de Sennachérib. En -701, ce dernier réprime des révoltes en Phénicie et en Palestine, suscitées par les Égyptiens. … Il se retourne ensuite contre le roi de Juda, Ézéchias. Il assiège et détruit la ville de Lakish, la plus puissante forteresse de Juda après Jérusalem. Cette dernière est assiégée à son tour et Ézéchias, que le prophète Isaïe a exhorté à résister, n'obtient finalement le départ des Assyriens qu'au prix de concessions exorbitantes. Les chiffres mentionnés par la Bible sont exagérés, tout comme les annales assyriennes elles-mêmes, qui mentionnent la déportation de 200 150 personnes de Juda. De plus, autant le livre des Rois que celui d'Isaïe, ainsi que les annales assyriennes, admettent les dommages considérables que la campagne a eu sur le royaume de Juda. Seul le livre des Chroniques tente de prouver le contraire.]

1. 3 : Mais Jonas se leva pour s’enfuir à Tarsis, loin de la face de l’Eternel.
 "Tarsis : Ville non identifiée, peut-être grecque, ou plus lointaine, citée plusieurs fois dans la Bible, en tous les cas en dehors de la zone d’influence du Dieu de Jacob. C’est là qu’embarquaient les navires pour des destinations lointaines. « On sait enfin que, pour « s’enfuir loin de la face de l’Éternel », Jonas s’embarqua à Japho (Jaffa) à destination de Tarsis, c’est-à-dire à l’extrême opposé de la direction de Ninive où Dieu l’envoyait (Jonas 1.1-3)". https://www.levangile.com/Dictionnaire-Biblique/Definition-Westphal-5067-Tarsis-ville-.htm ]

l’Eternel provoque une tempête qui met en danger le navire.

1. 5 : Les marins eurent peur ; chacun d’eux se mit à invoquer son dieu.
Commentons :
Les marins ont été engagés dans tout port sur les routes du bateau, donc les dieux représentés y sont nombreux. Mais le réflexe humain face au danger ultime, et particulièrement celui du marin qui risque beaucoup plus sa vie que dans d’autres professions, est toujours la prière. C’est seulement après qu’ils délestent le navire. Les marins n’ont bien souvent que leur dieu pour dialoguer dans leur solitude.

Mais Jonas dort au fond du navire… il n’entend rien. Le capitaine a pour devoir de prévenir ses passagers de la très forte tempête ; il réveille donc Jonas et lui dit :

1. 6 : … Invoque ton Dieu. peut-être pensera-t-il à nous et alors nous ne périrons pas.
1. 7 : Ensuite ils se dirent les uns aux autres : "Venez, tirons au sort afin de savoir quel est celui qui attire sur nous ce malheur." Ils tirèrent donc au sort, et le sort tomba sur Jonas.


Dans les civilisations anciennes, qui prennent en compte le mystère de l’Au-delà  qui entoure l’homme, le sort était souvent lié au divin, pour essayer de percer le mystère et de le combattre, ou comme la voix du destin ; citons les augures, les présages, les haruspices, la Pythie et ses oracles, les ordalies. Le procédé est attesté dès les premiers temps historiques, dans le Code de Hammurabi ; et jusqu'au Moyen Age chrétien …)

1. 8 : Alors ils lui dirent : « fais-nous savoir ce qui attire sur nous ce malheur »
Les marins sont croyants : ils ne croient pas au hasard.
Ils questionnèrent ensuite Jonas sur sa profession, son pays, son peuple. Celui-ci leur répondit :

1. 9 : Je suis Hébreu, et j’adore l’Eternel, le Dieu des cieux, qui a fait la mer et la terre.
On voit dans sa réponse la place des trois parties de l’univers. Le ciel est l’apanage du spirituel, en dehors de l’approche concrète, tangible.
1. 10 : Ces hommes furent saisis d’une grande crainte… quand ils surent qu’il s’enfuyait loin de l’approche de l’Eternel ; car Jonas leur en avait fait l’aveu.
Deux constats :
même si le Dieu de Jonas n’est pas forcément le leur, ils le craignent, soit par ouïe-dire, soit qu’ils craignent tous les dieux, soit qu'ils n'en craignent qu'un seul, à plusieurs représentations.
Jonas est honnête. De plus à leur question :

1. 11 : « Que ferons-nous de toi pour que la mer s’apaise autour de nous ?
Il leur répond :
 1. 12 : « Jetez-moi dans la mer, et elle s’apaisera autour de vous ; car je reconnais que c’est à cause de moi que vous avez été assaillis par cette grande tempête. » 
Mais ces marins sont humains : au lieu de s’exécuter rapidement, ils cherchent d’abord à gagner la côte, mais en vain,
1. 12 : " parce que la mer se soulevait de plus en plus contre eux."
L’auteur du texte suggère ici que Dieu s’allie avec la nature pour faire sa volonté, comme si la mer se personnifiait, habitée de l’Esprit.

Alors, avant de jeter Jonas à la mer, ils prient :

1. 14 : « O Eternel, ne nous fais pas périr à cause de la vie de cet homme, et ne fais pas retomber sur nous le sang innocent ! Car c’est toi, ô Eternel, qui a fait ce qu’il t’a plu. »
Remarquons qu’ils prient le Dieu de Jonas, qu’ils le craignent, et qu’il lient une fois de plus le sort au divin : ici, selon les marins, c'est l'Eternel qui veut la mort de Jonas ; ce faisant ils nient le hasard.

Résumons la suite : Jonas, avalé par un grand poisson
envoyé par l’Eternel, y resta pendant trois jours et trois nuits. Au plus profond de l’abîme, Jonas prie :
2. 3 : « Dans ma détresse, j’ai invoqué l’Eternel, et il m’a répondu. Du sein du Séjour des morts je t’ai invoqué, et tu as entendu ma voix.
2. 5 : Déjà je me disais : je suis rejeté loin de tes regards. Mais je voudrais encore contempler ton saint temple… J’allais perdre la vie.
2. 7 : Mais tu m’as fait remonter vivant de la tombe, ô Eternel, mon Dieu !

2. 8 : Quand mon âme défaillait en moi je me suis souvenu de l’Eternel…
2. 9 : Ceux qui s’attachent à de vaines idoles abandonnent Celui qui leur fait grâce. Mais moi, je t’offrirai des sacrifices en célébrant tes louanges ; j’accomplirai les vœux que j’ai formés. Le salut vient de l’Eternel ! »

Commentons : Jonas, face à toutes les idoles côtoyées, a-t-il un moment douté de la supériorité de son Dieu pour s’enfuir loin de son devoir de prophète ?

2. 11 : Alors l’Eternel donna l’ordre au poisson de rejeter Jonas sur la terre.

Résumons : Jonas cette fois part à Ninive,
3. 3  Or Ninive était une très grande ville ; il fallait trois jours pour la parcourir... Jonas prêchait et disait :
3. 4  "Encore quarante jours et Ninive sera détruite !"
3. 5  Les habitants de Ninive crurent à Dieu.  

jusqu’au roi qui organise cette conversion. C’est ainsi que l’Eternel ne détruisit pas Ninive.

Mais Jonas est mécontent que Dieu ne détruise pas Ninive. Il reproche à Dieu sa clémence. Alors Dieu lui envoie un signe pour le convaincre. Il lui envoie une plante qui l’abrite du soleil brûlant, puis il la fait sécher subitement, si bien que Jonas est prêt de défaillir à tel point qu'il demande la mort. Jonas souhaite donc la vie de la plante comme l'Eternel souhaite celle de Ninive :
4. 10 : L’Eternel reprit : "tu as pitié d’une plante pour laquelle tu n’as pris aucune peine, que tu n’as pas fait pousser… et moi, comment n’aurais-je pas pitié de Ninive, la grande ville, dans laquelle il y a plus de cent vingt mille créatures humaines qui ne savent pas distinguer leur main droite de leur main gauche , ainsi qu’un très grand nombre d’animaux !"
Commentons :
L'Eternel a donc pitié de ses créatures ignorantes, mais promptes à s'instruire, à écouter, à croire, et à se repentir ; est-ce parce qu'il les connaît bien qu'il leur envoie Jonas ?
Comparons : Leur main droite, cela peut être Dieu, et leur main gauche, les idoles de bois.
Il est rare que Dieu s’occupe des animaux pour les épargner, ces frères inférieurs des hommes. Ce témoignage est d’autant plus précieux.


Concluons
 : Comparons ce monde du livre de Jonas avec le nôtre : c’est un univers entièrement de foi, alors que le nôtre est aujourd’hui de tendance très matérialiste.
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Renseignements annexes :
*Présentation 
: Certifiée en Lettres, auteur, chrétienne unitarienne [je crois que Jésus est homme, Messie, et roi, comme dans les Evangiles, non Dieu (Jean 10. 31 à 38), et, s'il a une part divine, c'est comme Moïse* ou Aristote, quelque peu plus que chez tout homme...].
Voici sans doute la première école du dimanche biblique chrétienne française entièrement sur la toile, avec, quand cela s'y prête, un regard parallèle sur les arts et sur la grande littérature française. Elle se compose d’une série d’articles (1 par dimanche, par semaine ?) (début : oct. 2017) ; mon projet est la présentation de textes bibliques de premier plan, commentés. Elle est en cours d'élaboration. Merci de vos suggestions, commentaires, corrections ...
*Textes de Moïse : Exode 20 ; Lévit. 19. 17-18 ; Deut. 6. 4-5.
Ces textes essentiels sont suivis et rassemblés par Jésus : Marc 12. 28 à 31. Matthieu 5. 17

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Le premier article :
809. La Genèse. Chap. 1 à 3. Les 2 Grands Commandements : Marc 12. 28-31.  Commentaire. (07 09 2017)  
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887. Conclusion  de la première partie de l’école du dimanche biblique (surtout le Second Testament) jusqu’à l’article 886 
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[Sinon relever leur n°, leur titre, et  leur date  de création et les insérer dans les encarts « Rechercher » et « Archives » (classées par année et par mois) vers la fin de la marge de droite de l’article].

 

Publié dans christianisme

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