127. Matthieu. 5. 9 à 11. Lecture commentée. Les Béatitudes III. La victoire finale

Publié le par marike.over-blog.com

127. Bible. Evangile selon Matthieu 5. 9 à 11.  Lecture suivie. La fin des Béatitudes :  Paix. Justice. Persécution. Joie.

Mt V, 9
Heureux les pacifiques, car ils seront appelés fils de Dieu !

Je pense ici  à ceux qui sont diplomates, psychologues, et qui savent, qui veulent, apaiser toute tension, à ceux à qui cela est donné, par tempérament, par grâce.  
Mais je pense aussi aux prophètes, si utiles pour leurs pays : ils n'ont pas toujours eu en apparence une vie pacifique ! Loin de là ! Par ailleurs je pense aussi aux paroles de Jésus : Ne pensez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre ; Je ne suis pas venu apporter la paix, mais l'épée (Mt. 10. 34)...

Dans quel monde vivons-nous : dans celui des compromissions, où diplomatiquement il faut être bien avec son voisin, en évitant toute rupture. En réalité, par lâcheté, nous sommes tous un peu comme les "fonctionnaires de Dieu", décrits par Eugène Drewermann. Nous ne pensons pas le dimanche ce que nous pensons le lundi ! Nous pensons "en troupeau", selon la mode du jour ;  c'est plus rassurant et cela évite de penser véritablement. Ce dont nous avons le plus horreur, c'est d'être marginalisés. Nous sommes tous des courtisans, flatteurs de notre semblable... Ce n'est pas cela, la paix dont il s'agit ici.

Si nous regardons vers notre modèle, Jésus, ce ne fut certes pas son cas. Et pourtant il a "guéri" le monde par ses paroles de vérité et par ses miracles.

Ephésiens 6. 17 : Armez-vous
aussi du casque du salut, et de l'épée de l'Esprit, qui est la parole de Dieu.  

Qu'est-ce encore qu'être pacifique ? C'est donné de naissance, ou par une éducation supérieure, ou encore c'est avoir fait individuellement un long travail intérieur pour "rayonner" autour de soi, et apaiser intérieurement les autres. C'est, dans sa vocation, collaborer à l'harmonie du monde afin qu'il soit en paix. Voyons les grands et les  petits phares de l'humanité : ils ont souvent payé de leur carrière ou de leur vie leur travail pour la paix. Après eux, le monde a été guéri dans un certain secteur, et d'une certaine manière.

Rappelons-nous le fameux : "Je fais aujourd’hui un rêve ! " du pasteur Martin Luther King (celui de l'égalité entre les blancs et les noirs aux EU). Il a payé son combat de sa vie.

Mais cela exige aussi  de penser juste, avec des nuances, à partir de connaissances approfondies, sans "demi-science" ; en résumé, d'être mené par l'Esprit. Il faudra toujours du courage au véritable esprit pacifique.

Prenons donc ce mot au sens large.

Mt V, 10
Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le Royaume des Cieux est à eux ! Heureux serez-vous, quand on vous outragera, quand on vous persécutera et qu'on vous calomniera de toutes les manières à cause de moi.


Voilà, toujours et encore, une image du faible glorifié, et qui est liée au verset précédent par le sens, selon mon éclairage : l'homme de paix, c'est aussi celui qui prend des risques pour l'harmonie du monde, celui qui, en apparence faible par sa douceur, est fort par son action et par son courage. Jésus en est le modèle. Il semble ici prophétiser sur la fin de sa vie. Nous pouvons pour ce verset prendre l'image de la douleur de l'enfantement.

Mt V, 11
Réjouissez-vous, soyez transportés de joie, parce que votre récompense est grande dans les Cieux ; c'est ainsi, en effet, qu'on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés.


Remarquons toujours, dans la même ligne de pensée que j'ai soulignée, la persécution des prophètes.
Enfin réfléchissons au mot "récompense"... Ce mot revient plusieurs fois aux chapitres V et VI de Matthieu ; il parle à des âmes simples qu'il faut encourager. Jésus a bien été obligé, vu le niveau de son entourage, de parler de récompense ; certains papes ont mis démagogiquement en avant les Indulgences...Rappelons-nous la demande des fils de Zébédée, eux-mêmes disciples de Jésus, c'est dire ! (Mc X, 35 à 40).
         
Quelle récompense pourra-t-on attendre, peut-on attendre ? Le mot lui-même de récompense n'est pas blâmable ; mais d'abord celle-ci n'est pas de type matériel ; elle est d'ordre spirituel. Elle n'est pas d'ordre commercial avec Dieu, du type : "tu me donnes ceci ; je te donne cela en échange" ;
          Ensuite, elle s'inscrit dans l'axe général de l'harmonie du monde, donc de son bonheur. En effet, faisant partie du monde, en travaillant à mon harmonie propre je travaille à celle du monde et à mon propre bonheur comme au bien général. C'est une pente naturelle de mon être, comme la fleur se tourne vers le soleil, même si mon désir est souvent contrarié par l'instinct vital. Ma vraie récompense n'est pas extérieure à moi-même, c'est avant tout de me sentir bien, au plus profond de mon être intérieur, d'être en accord avec moi-même. Pour nous en convaincre, jetons un regard vers ces malheureux, envers lesquels la vie n'a pas été généreuse, et  si pleins intérieurement de violence qu'ils se déchirent eux-mêmes. Ils ne connaissent pas le chemin de leur guérison.
          Enfin, ma récompense n'est pas de l'ordre du  mérite, mais d'abord de la foi, et, ensuite, venant à la fois de l'intérieur et de l'extérieur de mon être, de la Grâce : Dieu seul sauve en nous accordant la paix intérieure.


C'est en s'oubliant que l'on se trouve, dit François d'Assise dans sa "prière simple", et effectivement pensons d'abord, en une démarche dynamique, à être de bons serviteurs de Dieu et à l'aider à bâtir un monde meilleur ; c'est cela l'essentiel. 

Pensons aussi à la fin de la fable : Le laboureur et ses enfants, de Jean de La Fontaine : 
le père fut sage
De leur montrer avant sa mort
Que le travail est un trésor. 


Chaque être humain est un peu co-créateur avec Dieu, étant son serviteur.

Jésus a été jusqu'au bout de son cheminement humain, vers la mort ; son cri : " Mon Dieu ! mon Dieu ! Pourquoi m'as-tu abandonné ? " révèle que dans le pire de sa souffrance, de son martyre, il a peut-être un instant désespéré, ce qui le rend très humain, mais il n'a jamais perdu de vue son Dieu, qui reste son  premier interlocuteur. Jésus, le modèle. Il n'a pas cherché d'abord une récompense ; par delà le martyre, il l'a eue : son Esprit est toujours aujourd'hui parmi nous.
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Cet article est aussi inséré dans l’ensemble plus vaste de mon école du dimanche biblique entièrement sur la toile (sans doute la première...) :

822. Ecole du dimanche. Mai. 2e sem. Mt. V, 1 à 12 : le Sermon sur la montagne.
Les Béatitudes
(le lien qui suit marche à cette police et à cette taille de police (TNR 12), comme ci-dessous, pas à celle de l'article).
http://marike.over-blog.com/2017/10/822.ecole-du-dim.mai-2-mt.v.1-12-beatitudes.html 

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