141. Bible. Matthieu XI, 25 à 30. Lecture commentée. Les "enfants" de Dieu

Publié le par marike.over-blog.com

Article 141. Bible. Evangile selon Saint Matthieu 11. 25 à 30. Lecture suivie et détaillée, verset par verset.   Suivre Jésus-Christ : une espérance.  L'Espérance
(les trois autres évangiles en complément à la lecture commentée de l'év. de Marc)

Mt. 11. 25 (Luc 10. 21)
En ce temps-là, Jésus prononça ces paroles : "Je te bénis, ô Père, ô Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents et de ce que tu les as révélées aux petits enfants...

Les enfants, c'est d'abord le sens premier du mot : des hommes et des femmes en devenir, encore dans "l'enfance" ; dans une démarche libre ils découvrent, ils s'étonnent, ils s'émerveillent.

Les "enfants" : Symboliquement aussi ce sont les humbles (voir les Béatitudes : "Heureux les humbles"), simples et confiants dans leur innocence, sans fausse science, ou science mal digérée. ceux-ci sont habitués à obéir, à être subalternes, à voir leurs manquements, par rapport aux performances des adultes. Ils ont la souplesse nécessaire pour pouvoir se réformer sans cesse et l'humilité d'accepter les blâmes : ils ne sont d'ailleurs pas les plus forts. C'est l'état de dépendance à l'adulte, de sujétion, de service de l'autre (celui qui sert), de faiblesse, d'infériorité, d'adaptation incessante à l'autre. Cette idée symbolique peut s'attribuer à l'adulte.
          Par contre les "intelligents" dans le texte, ce sont ceux qui se croient supérieurs aux autres, plus sages qu'eux, parce qu'ils ont un certain bagage intellectuel, que l'on a longtemps bercé dans cette idée. Ils ont des titres, ils ont un poste, ils ont un pouvoir ; leur illusion ainsi se fortifie avec le temps. Si le savoir se loge en une âme de qualité, il ne fera qu'augmenter cette qualité, sinon...Le tout, c'est la qualité de l'âme, son humilité...
          Cela me rappelle le célèbre double  portrait de La Bruyère, dans "
Les Caractères" (1688) : Giton et Phédon (voir le texte ci-dessous) ; on y voit d'autres aspects de cette force et de cette faiblesse :  "Il est  riche" / "Il est pauvre" ; le pauvre est timide, le riche : suffisant et plein de lui-même.
          Rappelons en "clin d'oeil" au mot ENFANT (suite de l'article 48) le poème de Victor Hugo dans son recueil   "
Feuilles d'automne" : "Lorsque l'enfant paraît" [ www.poésie.webnet.fr ], poème tout à fait dans l'esprit du texte.

11.27 : Toutes choses m'ont été remises par mon Père ; nul ne connaît le Fils, si ce n'est le Père, et nul ne connaît le Père, si ce n'est le Fils, et celui à qui le Fils aura voulu le révéler.
Ensuite la hiérarchie du vecteur de la connaissance est rappelée : Dieu, puis Jésus, et enfin ceux que Dieu peut choisir, les élus. Jésus ici montre sa grande foi en lui-même.

11. 28 : Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous soulagerai. Chargez-vous de mon joug et recevez mon enseignement ; car je suis doux et humble de cœur. Et vous trouverez le repos de vos âmes ! Car mon joug est doux et mon fardeau léger.


L'on voit d'abord la pitié du Christ ; il est toujours du côté des "petits", des hommes souffrants, de leur incomplétude. N'est-ce pas par notre propre faiblesse qu'on le découvre le mieux ? Que Dieu nous est davantage révélé ? De cette pitié découlent ses deux grands commandements d'amour repris de Moïse, rassemblés ,et mis en relief  (Mt. XXII, 34. Mc. XII, 28 à 34)

Enfin Jésus propose le remède à tous les maux des hommes : le suivre.
      Ici l'accent n'est pas mis sur l'exigence du "joug" qui peut mener jusqu'à la croix, mais sur l'essentiel, ce qui satisfait l'âme et le cœur.
     On remarque encore l'importance que revêt le personnage de Jésus ; très souvent ailleurs il se met au même niveau que tous les autres hommes ; ici il est véritablement le Médiateur, l'Oint de Dieu pour son temps.

L'image du petit du bélier, de l'Agneau, qui symbolise le Christ et sa douceur, comme l'ânon des Rameaux (Marc 11.2 ; Mt. 21. 2 à 7 ; Luc 19. 30 à 35),  n'est-il pas un témoignage supplémentaire que l'homme n'est grand que dans sa faiblesse assumée face à Dieu (mais aussi dans son courage né de la force de son Esprit ) ? Nous voyons ailleurs, dans la parabole de la brebis égarée ( Matthieu (Mt 18,12-13) et Luc (Lc 15,3-7), l'image de la précieuse brebis, femelle du bélier, en parallèle à l'ânesse des Rameaux. Jésus, protecteur et ami des faibles, des enfants et des femmes.
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Clin d'oeil : suite de l'article 48 : La Bruyère : "
Les Caractères" : Des Biens de Fortune (caractères 83-84) :
Giton et Phédon

Giton a le teint frais, le visage plein et les joues pendantes, l'oeil fixe et assuré, les épaules larges, l'estomac haut, la démarche ferme et délibérée. Il parle avec confiance ; il fait répéter celui qui l'entretient, et il ne goûte que  médiocrement tout ce qu'il lui dit. Il déploie un ample mouchoir et se mouche avec grand bruit ; il crache fort loin, et il  éternue fort haut. Il dort le jour, il dort la nuit, et profondément ; il ronfle en compagnie. Il occupe à table et à la  promenade plus de place qu'un autre. Il tient le milieu en se promenant avec ses égaux ; il s'arrête, et l'on s'arrête ; il  continue de marcher, et l'on marche : tous se règlent sur lui. Il interrompt, il redresse ceux qui ont la parole : on ne  l'interrompt pas, on l'écoute aussi longtemps qu'il veut parler ; on est de son avis, on croit les nouvelles qu'il débite. S'il  s'assied, vous le voyez s'enfoncer dans un fauteuil, croiser les jambes l'une sur l'autre, froncer le sourcil, abaisser son  chapeau sur ses yeux pour ne voir personne, ou le relever ensuite, et découvrir son front par fierté et par audace. Il est  enjoué, grand rieur, impatient, présomptueux, colère, libertin, politique, mystérieux sur les affaires du temps ; il se croit  du talent et de l'esprit. Il est riche.

Phédon a les yeux creux, le teint échauffé, le corps sec et le visage maigre; il dort peu, et d'un sommeil fort léger; il est  abstrait, rêveur, et il a avec de l'esprit l'air d'un stupide: il oublie de dire ce qu'il sait, ou de parler d'événements qui lui  sont connus; et s'il le fait quelquefois, il s'en tire mal, il croit peser à ceux à qui il parle, il conte brièvement, mais  froidement; il ne se fait pas écouter, il ne fait point rire. Il applaudit, il sourit à ce que les autres lui disent, il est de leur  avis; il court, il vole pour leur rendre de petits services. Il est complaisant, flatteur, empressé; il est mystérieux sur ses  affaires, quelquefois menteur; il est superstitieux, scrupuleux, timide. Il marche doucement et légèrement, il semble  craindre de fouler la terre; il marche les yeux baissés, et il n'ose les lever sur ceux qui passent. Il n'est jamais du nombre de  ceux qui forment un cercle pour discourir; il se met derrière celui qui parle, recueille furtivement ce qui se dit, et il se  retire si on le regarde. Il n'occupe point de lieu, il ne tient point de place; il va les épaules serrées, le chapeau abaissé sur  ses yeux pour n'être point vu; il se replie et se renferme dans son manteau; il n'y a point de rues ni de galeries si  embarrassées et si remplies de monde, où il ne trouve moyen de passer sans effort, et de se couler sans être aperçu. Si on  le prie de s'asseoir, il se met à peine sur le bord d'un siège; il parle bas dans la conversation, et il articule mal; libre  néanmoins sur les affaires publiques, chagrin contre le siècle, médiocrement prévenu des ministres et du ministère. Il  n'ouvre la bouche que pour répondre; il tousse, il se mouche sous son chapeau, il crache presque sur soi, et il attend qu'il  soit seul pour éternuer, ou, si cela lui arrive, c'est à l'insu de la compagnie: il n'en coûte à personne ni salut ni compliment.  Il est pauvre.
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Cet article est aussi inséré dans l’ensemble plus vaste de la première école du dimanche entièrement  sur la toile 
(sans doute la première...) :

825. Ecole du dimanche. Juin. 1e sem. Matthieu (suite)

http://marike.over-blog.com/2017/10/825.ecole-du-dimanche.juin.1e-sem.matthieu.html

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