147. Matthieu. 25. 1 à 13. Lecture commentée. Parabole des dix vierges

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Article 147. Bible. Second Testament. Evangile selon St Matthieu 25. 1 à 13. Lecture suivie et détaillée, verset par verset.   Les veilleuses ; lampes avec ou sans huile ?

Mt. XXV, 1 à 13
1 - Alors le royaume des cieux sera semblable à dix vierges qui allèrent, leurs lampes à la main, à la rencontre de l'époux.


Le début de la phrase montre que nous sommes dans une vision transposée, de la vision terrestre matérielle à la vision spirituelle. Les vierges, ce sont les âmes, et l'époux, c'est Dieu. Ici ne parle-t-on que des vierges sages, car elles ont leurs lampes à la main, la lampe symbolisant l'Esprit Saint ?
    Par ailleurs, ne s'agit-il pas de la "lampe juive" ? C'est un petit récipent en terre cuite dans lequel on met de l'huile, et une mèche. Il y en a de multiples formes, des plus simples, telle celle du bol,  aux plus ornées et alambiquées.

2 - Cinq d'entre elles étaient folles, cinq étaient sages.
3 - Folles, car, en prenant leurs lampes, elles n'avaient pas emporté d'huile avec elles ;
4 - mais les sages avaient pris avec leurs lampes de l'huile dans des vases.


Maintenant nous voyons que l'image réelle du Saint Esprit, c'est une lampe avec tout ce qu'il faut pour l'allumer, sinon c'est un objet inutile, comme l'enseignement du Christ qui ne serait pas suivi d'effet. Et le conteur partage les âmes ici exactement en deux...ce n'est plus "la porte étroite", par laquelle ne pourra passer qu'un petit nombre d'âmes, ce sont deux sortes d'âme : celles qui ont bien veillé et celles qui ne l'ont pas fait.
"Folles"...le mot est fort..., mais nous savons par ailleurs que "la porte de Saint Pierre", telle que l'imagine l'âme catholique, l'entrée au Paradis, sera ouverte ou fermée aux âmes...il n'y a pas dans ce domaine de demi-mesure, sauf à inventer le Purgatoire, une possibilité de rachat après la mort par l'effort du pécheur, que Dante a si bien et poétiquement illustrée dans "La Divine Comédie"; cette invention n'est qu' humaine car selon la Bible, l'âme a fait ses preuves pendant la vie, et après la mort elle ne peut plus attendre que le Jugement dernier. Le Purgatoire n'est nulle part dans  les Evangiles, qui ne contient que l'idée du repentir en cette vie, et du pardon mystérieux de Dieu...

Attardons-nous un moment sur l'idée du repentir :
"Repentez-vous, car le Royaume des Cieux est proche." (Matthieu IV, 17). Positivement il est d'abord reconnaissance de la faute, regret (terme vague et large) et remords (conscience d'une faute morale et regret) : Pierre au chant du coq regrette sa faute et pleure amèrement ; Judas regrette sa trahison, se repent, et rapporte l'argent gagné. Le repentir est enfin un engagement plus ou moins inconscient, du domaine du non-dit, du sous entendu, que l'on ne veut plus faire cette faute morale ; Cette phase de la conscience de la faute et du repentir est nécessaire pour obtenir le pardon. Ensuite intervient l'exigence : Jésus dira encore à la femme adultère : "Va et ne pèche plus !" (Jn. VIII, 7 à 11). Si, après tous les efforts de l'homme, ce dernier ne peut "s'en sortir", il y a le pardon, la Grâce. Mais l'amour de Dieu n'est pas une solution de facilité ! Et son pardon n'est jamais acquis, comme on va le voir par cette terrible parole du verset 12 : "Je ne vous connais pas" : il est toujours incertain ; seul, je le répète, symboliquement le Jugement Dernier en décidera, après la mort du pécheur.

Les lampes étaient très petites et il fallait souvent renouveler l'huile, donc si l'attente est longue on en fait provision.

5 - L'époux tardant à venir, elles s'assoupirent toutes et s'endormirent.
6 - Au milieu de la nuit un cri retentit : Voici l'époux ! sortez au devant de lui  !


Bien souvent nous attendons, nous, chrétiens, l'époux, mais l'attente est longue, ou nous ne savons pas entendre les pas de l'époux près de nous, le voir avec les yeux de l'Esprit, de la foi. Alors le temps du sommeil de l'âme, plus ou moins long, arrive... Mais subitement quelque chose nous réveille, comme un signe...qui  nous mène, dans notre Quête, près du but.

7 - Alors toutes ces vierges se lèvent, préparent leurs lampes,
8 - et les folles disent aux sages : Nos lampes s'éteignent, donnez-nous de votre huile.


L'imprévoyance...la paresse d'aller acheter de l'huile -on remet à plus tard-, les économies mal placées de temps et d'argent, que sais-je encore...l'urgence de l'essentiel n'est pas perçu dans le présent.

9 - Les sages répondent :  Nous n'en aurons peut-être pas assez pour nous et pour vous ; allez donc en acheter chez les marchands

Réponse tout à fait logique, selon l'adage : "Charité bien ordonnée commence par soi-même".

10 - Or, pendant qu'elle allaient en acheter, l'époux vint, et celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui au festin des noces ; puis l'on ferma la porte.
11 - Enfin arrivèrent les autres vierges ; elles appelèrent : Seigneur, Seigneur, Ouvre-nous !
12 - mais il leur répondit : En vérité je vous le dis je ne vous connais pas.  - 13 - Donc veillez, car vous ne savez ni le jour ni l'heure.


Nous avons déjà vu dans la deuxième partie de l'article 143, que si le Seigneur invite les plus pauvres au Festin des Noces, inversement il exige seulement une conscience de ce que ce geste signifie pour les invités : cela doit être un grand honneur pour eux ; une chance immense. Ceux qui trouvent toutes sortes d'excuses pour ne pas venir (Lc.  XIV, 18 à 20) ou qui ne se parent pas un minimum pour  aller au Festin (Mt. XXII, 24) ne sont pas dignes de l'amour du Maître.

Il me reste un détail à éclairer : l'image se situe dans une civilisation polygame (dix vierges pour un seul époux) et "masculine". En réalité, Jésus parle -dans Mt XXII, 29 à 32- des ressuscités en disant : "
Ils sont dans le Ciel comme des anges" ; l'idée de sexe a ici disparu. Seule reste l'idée des âmes face à leur Dieu, ce pôle unique de Lumière spirituelle, qui éclaire et qui réchauffe les cœurs des âmes qui se sont placées dans son espace lumineux.
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Clin d'oeil - un mot / un poème : "car j'ai vécu de vous attendre" ...Ici nous avons la réciprocité de l'attente ...


 "LES PAS" de Paul Valéry (1871-1945) (dans le recueil de poèmes : "Charmes")
éditions Gallimard.


Les pas

Tes pas, enfants de mon silence,
Saintement, lentement placés,
Vers le lit de ma vigilance
Procèdent muets et glacés.

Personne pure, ombre divine,
Qu'ils sont doux, tes pas retenus !
Dieux !... tous les dons que je devine
Viennent à moi sur ces pieds nus !

Si, de tes lèvres avancées,
Tu prépares pour l'apaiser,
A l'habitant de mes pensées
La nourriture d'un baiser,

Ne hâte pas cet acte tendre,
Douceur d'être et de n'être pas,
Car j'ai vécu de vous attendre,
Et mon cœur n'était que vos pas.

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827. Matthieu (suite). Ecole du dimanche biblique. Juin. 2e sem.

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809. La Genèse. Chap. 1 à 3. Les 2 Grands Commandements : Marc 12. 28-31.  Commentaire. (07 09 2017)  
 
http://marike.over-blog.com/2017/09/809-ecole-du-dimanche-octobre-2017.html

(Première partie de l’école du dimanche :  articles 809 à 886)


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