148. Matthieu 25. 14 à 30. Lecture commentée. La Parabole des Talents

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Article 148. Bible. Le Second Testament. Evangile selon Saint Matthieu 25. 14 à 30. ( Lc. XIX, 11 à 28 )..Lecture suivie et détaillée, verset par verset.  Le serviteur inutile
(les trois autres évangiles en complément à la lecture commentée de l'év. de Marc)

25. 14 -  (Toujours à propos du royaume des Cieux)1 un homme, partant en voyage, appela ses serviteurs et leur confia ses biens.
15 -  A l'un il donna cinq talents2 ; à un autre : deux ; à un troisième : un seul ; à chacun suivant sa capacité, puis il partit.

Notes :
1) la parenthèse est sous-entendue dans le texte
2) le talent, monnaie fictive, valait 60 mines, ou 6000 drachmes, l'obole valant 1/6 de drachme ; Luc parle plutôt de mines : monnaie grecque en argent. Pour se faire une idée, selon Flavius JOSEPHE, Hérode tirait un revenu de 1000 talents seulement de son royaume.

Un cas particulier est représenté par la drachme et le didrachme émis par la ville de Tyr en Phénicie qui constituait le seul et obligatoire moyen de paiement pour la taxe versée au temple de Jérusalem.

La teneur élevée en argent - environ 93% - de ces pièces ainsi que leur contrôle constant les rendaient particulièrement appréciées durant leur émission de 126 avant Jésus-Christ à 57 après Jésus-Christ.

(Comme cette monnaie n’était que peu utilisée pour le commerce local, la présence de changeurs était inévitable dans l’enceinte du Temple. Ce sont sans doute les frais de change couramment pratiqués par eux et leur présence encombrante qui ont provoqué la colère de Jésus (en Mt. XXI, 12-13,  Mc. XI, 15 à 17,  Lc. XIX, 45-46) plutôt que le commerce d’animaux proprement dit, nécessaire pour les sacrifices rituels.)

Le futur voyageur, c'est Dieu ; en effet, il nous fait confiance en nous laissant une tâche spirituelle ici-bas, au niveau de nos moyens. Il nous laisse libres de nos choix, mais, à un moment, il nous demandera des comptes.

16 - aussitôt celui qui avait reçu les cinq talents alla les faire valoir et en gagna cinq autres.
17 - De même celui qui en avait deux en gagna deux autres.
18 - Mais celui qui n'en avait reçu qu'un alla faire un trou dans la terre et il y enfouit l'argent de son maître.


Même si l'on n'est pas sûr de la réponse, on peut se demander pourquoi les deux premiers ont fait fructifier leur argent exactement au double, et pourquoi c'est celui qui en a reçu le moins qui n'a pas fait du tout fructifier son dépôt. A mon avis, dans les deux premiers cas, la fructification exactement au double est une valeur un peu arbitraire ; toutefois  tout homme doit travailler pour gagner sa vie et celle de ses proches ; effectivement ces deux serviteurs seront récompensés au retour, et leur maître y gagnera aussi. C'est ainsi que le commerce prospère. Par contre le statu quo est mortifère pour tout un chacun.

19 - Après un long temps écoulé, le maître revint, et il demanda son dû à ses serviteurs.
20 - Celui qui avait reçu les cinq talents se présenta, en doublant la somme. Seigneur, lui dit-il, tu m'as confié cinq talents ; en voici cinq autres que j'ai gagnés.
21 - Le maître lui dit : C'est bien, bon et fidèle serviteur, tu t'es montré fidèle en peu de chose, je t'établirai sur beaucoup. entre dans la joie de ton seigneur.

la suite du texte (22 - 23) est exactement semblable  pour le second serviteur ; simplement, au lieu des cinq talents, ce sont deux talents.

24 - Mais celui qui avait reçu un seul talent vint à son tour et dit : Seigneur, je savais que tu es un homme dur, que tu moissonnes là où tu n'as pas semé, que tu ramasses sur l'aire où tu n'as pas étendu de gerbes ;
25 - et, plein de crainte, je suis allé enfouir en terre ton talent. Le voilà ; tu es en possession de ce qui t'appartient.


Pourquoi le dernier serviteur n'a-t-il pas fait fructifier son talent ? Eh bien peut-être parce qu'il est jaloux des deux autres ; il se sent frustré et humilié ; il n'accepte pas sa condition inférieure, pourtant réelle. Il a le droit de gagner sa vie, mais, comme il est moins compétent que les autres, on lui donne moins à faire fructifier ; peut-être aussi parce qu'il est paresseux, comme le dit le texte plus loin, et qu'il prend prétexte de son manque de confiance envers son maître pour ne rien faire ; enfin parce que c'est un révolté de nature. S'il dit connaître bien son maître, c'est réciproque.
     Mais aujourd'hui nous allons nous faire aussi l'avocat du diable : en Amérique du Sud, nous connaissons la situation de ces propriétaires terriens qui ne cultivent pas leurs terres mais qui exploitent les paysans, les seuls à travailler, et qui leur donnent un salaire de misère (les latifundis) ; est-ce le cas ici ? Non : les deux premiers vont être largement récompensés, et, chez Luc, c'est même précisé : ils commanderont à autant de villes qu'ils ont donné de talents en plus à leur maître.


26 - Mais son maître lui répondit : Mauvais serviteur ! paresseux ! Tu savais que je moissonne là où je n'ai pas semé et que je ramasse sur l'aire où je n'ai pas étendu de gerbes.
27 - Il te fallait, en conséquence, placer mon argent chez les banquiers, et, à mon retour, j'aurais retiré ce qui est à moi avec un  intérêt.
28 - Donc ôtez-lui le talent et donnez-le à celui qui a les dix.
29 - Car à tout homme qui crée, il sera donné, et il sera dans l'abondance ; mais à celui qui ne crée pas, même ce qu'il a lui sera ôté. - 30 - Quant au serviteur inutile, jetez-le dans les ténèbres du dehors : là seront les pleurs et les grincements de dents.


Le raisonnement du maître est logique : en agissant ainsi le dernier serviteur ne pouvait qu'attirer la colère du maître sur lui...et une punition. Au verset 29 je me suis permis de remplacer "qui a", "qui n'a pas", par "qui crée", "qui ne crée pas".
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Maintenant, voyons ci-dessous, en "clin d'oeil" (suite de l'article 48) : Mauvais serviteur ! un texte où le maître n'est pas aussi digne de sa fonction, où, tout au moins, "ça se discute".

"Lettres" de Madame de Sévigné  - Lettre à M. de Coulanges -
Aux Rochers, 22e juillet 1671. 

Résumé partiel de ce qui précède : La marquise de Sévigné, vivant sur un grand pied à Paris pour soutenir son rang, est obligée de vivre très simplement dans sa propriété bretonne des Rochers. C'est ainsi qu'elle demande à son valet Picard de participer à la fenaison avec d'autres, car elle va recevoir Madame la duchesse de Chaulnes, et, dit-elle, "je veux qu'elle trouve mon parterre net, et mes allées nettes" ...

"...savez-vous ce que c'est que faner ? Il faut que je vous l'explique : faner est la plus jolie chose du monde, c'est retourner du foin en batifolant dans une prairie ; dès qu'on en sait tant, on sait faner. Tous mes gens y allèrent gaiement ; le seul Picard me vint dire qu'il n'irait pas, qu'il n'était pas entré à mon service pour cela, que ce n'était pas son métier, et qu'il aimait mieux s'en aller à Paris. Ma foi ! la colère me monte à la tête. Je songeai que c'était la centième sottise qu'il m'avait faite ; qu'il n'avait ni cœur, ni affection ; en un mot, la mesure était comble. Je l'ai pris au mot, et quoi qu'on m'ait pu dire pour lui, je suis demeurée ferme comme un rocher, et il est parti. c'est une justice de traiter les gens selon leurs bons ou mauvais services. Si vous le revoyez, ne le recevez point, ne le protégez point, ne me blâmez point, et songez que c'est le garçon du monde qui aime le moins à faner et qui est le plus indigne qu'on le traite bien..."
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Créer ou travailler :
Le laboureur et ses enfants, Fable de Jean de La Fontaine

( http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/jean_de_la_fontaine/le_laboureur_et_ses_enfants.html )
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Chanson suisse :
Travaillons en chantant (Paroles et musique:
E. Jacques – Dalcroze )

- 1 -
Je suis descendu
Bourdonnant, bourdonnette,
Au jardin sous le tilleul
Je suis descendu
Bourdonnant, bourdonnette
L'abeille y sucre son miel
En chantant
L'abeille y sucre son miel.

Refrain
Travaillons, ma mie, en chantant
Travailler, youp, c'est la vie
Le travail c'est du bon temps
Travaillons ma mie en chantant.

- 2 -
Je suis descendu
Chantonnant, chantonnette
Dans la forêt qui fleurit
Je suis descendu
Chantonnant, chantonnette
L'oiseau y bâtit son nid
En chantant
L'oiseau y bâtit son nid.

- 3 -
Je suis descendu
Fourmillant, fourmillette
À l'ombre du vert buisson
Je suis descendu
Fourmillant, fourmillette
La fourmi fait sa maison
En chantant
La fourmi fait sa maison.

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Cet article est aussi inséré dans l’ensemble plus vaste de mon école du dimanche biblique entièrement sur la toile  (sans doute la première...)  :

827. Matthieu (suite). Ecole du dimanche biblique. Juin. 2e sem.

http://marike.over-blog.com/2017/10/827-ecole-du-dimanche-juin-2e-sem-mt-suite.html

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Le premier article :

809. La Genèse. Chap. 1 à 3. Les 2 Grands Commandements : Marc 12. 28-31.  Commentaire. (07 09 2017)  
 
http://marike.over-blog.com/2017/09/809-ecole-du-dimanche-octobre-2017.html

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