242 - Jean Calvin. "L'Institution de la religion chrétienne" - 8 - La Providence

Publié le par marike.over-blog.com

242 - Calvin. « L'Institution chrétienne ». - 8 - Dieu créateur et gouverneur du monde. La Providence

 

25 05 2009

 

p. 147 - Chapitre XVI


La puissance de Dieu est brillante tant dans le maintien permanent du monde qu'au moment de sa création.

 


 

 

 

 

 

Aujourd'hui comme on ne l'a jamais fait encore on s'interroge sur la puissance de Dieu ; en effet, si Dieu est le père de tous les hommes, selon le christianisme, s'il est bon, s'il commande à « Satan », comment se fait-il qu'il y ait tant de malheurs dans le monde parmi les humains ?  Pourquoi Hitler et les camps de la mort, pourquoi Staline, mort dans son lit et responsable, directement ou indirectement,  de millions de morts dans le monde ?
Pourquoi ... ?

 

Ainsi nous sommes davantage tournés vers la perspective d'un Teilhard de Chardin qui nous dit que la réalisation de Dieu est à venir. Et peut-être les hommes doivent-ils y jouer leur rôle...

 

Calvin va redire plusieurs fois la même idée sous plusieurs formes, comme s'il cherchait à s'en convaincre en même temps qu'il veut nous en persuader (p. 149) ; en effet, tout doit être littéralement vrai, pas seulement symboliquement vrai, dans l'Ecriture, pour Calvin :


Les événements, quels qu'ils soient, sont gouvernés par le conseil secret de Dieu....A la requête de Josué, le soleil s'est arrêté durant deux jours (Josué 10.13)

 

Les lectures critiques de la Bible et l'exégèse ont donné aujourd'hui une autre dimension à la Bible que celle que lui donne Calvin, à son époque.

 

[Les croyants] savent qu'ils ne souffrent rien qui ne soit décidé et commandé par Dieu, puisqu'ils sont sous sa garde....

 

Alors ne peut-on comprendre la révolte momentanée de parents devant leur enfant innocent qui meurt.... ? (Voir le poème de Victor Hugo : « A Villequier » (Les Contemplations). On peut se demander si Jean Calvin, qui a écrit son ouvrage à 27 ans, a bien mûri cette question ? Ne tranche-t-il pas un peu à la légère ce terrible problème, en affirmant : Rien n'est l'effet du hasard ? En voulant à tout prix éclaircir logiquement toute la Bible, ne tente-t-il pas l'impossible, face à l'immense inconnu qui nous entoure ? Il nous dit ensuite que Dieu est totalement maître de Satan qui ne peut rien faire sans son consentement.

 

p. 153 :

Soyons-en bien persuadés, il ne tombe pas une goutte de pluie sans que Dieu l'ait décidé expressément.

 

Et plus loin (p. 158) :

Il n'arrivera rien que Dieu n'ait résolu.

 

Pourtant, à la fin du chapitre il y a une conclusion qui ne me semble pas très claire ...jugez-en, lecteur, comme vous avez pu déjà juger à propos des « substances, subsistances, résidences »... ou autres « essences » de la Trinité :

 

Nous voyons donc que les distinctions (des scolastiques) n'ont pas été inventées de toutes pièces ; il y a une nécessité simple ou absolue et une nécessité relative, comme aussi une nécessité conséquente et de conséquence....

 

Calvin décidément me semble bien naïf... mais ne serait-il pas plutôt quelque peu mystificateur ? Qui osera dire que « le roi est nu », comme dans le conte d'Andersen : « Les habits neufs de l'Empereur » ? Est-ce que ces paroles sont une méthode pour prouver clairement quoi que ce soit ? C'en est une, en tous les cas, pour asseoir une autorité spirituelle quelque peu fragile...

 

Il me semble bien préférable pour la foi véritable de laisser entier le mystère là où il est, ou de soulever humblement une toute petite partie du voile qui le recouvre...

 

Par ailleurs, en s'appuyant par exemple sur les découvertes récentes de l'embryologie ou de la paleotonlogie, on peut dire que l'Evolution progresse selon un axe, en une direction positive, mais non sans laisser sa place au hasard...du grand singe à l'homme, oui, mais en dépassant aussi sur le chemin un ptérodactyle ou un rhinocéros...

 

Chapitre XVII, p. 160

 

Heureusement Calvin met au début de ce nouveau chapitre un bémol dans ce qu'il vient de dire : il reconnaît parfois que notre chair nous pousse à gronder contre Dieu comme s'il jouait avec les hommes, les poussant ça et là, comme des boules.

 

Calvin nous invite donc, les multiples personnes qui nous rebiffons contre l'idée de Providence, à voir que la façon admirable dont Dieu régit le monde est à juste titre qualifiée d' « abîme profond » (Psaume 36.7) ; ...ces mystères dépassent nos capacités...il nous invite à plus d'humilité. (p. 162)

 

Ici, même s'il ne la nomme pas, intervient la foi, cette sorte de vision dynamique et positive du monde, de Dieu, où toutes choses rentrent dans un plan divin qui nous est caché mais auquel nous devons croire...Et Calvin croit absolument que ce plan est inscrit en filigrane dans les Ecritures.

 

Ensuite il prévient les faux raisonnements en affirmant que

3 - La providence n'annihile pas la responsabilité de l'homme ; en effet, pourquoi appeler un médecin si l'on est malade, puisque c'est Dieu qui décide tout ?

4 - L'homme doit prendre soin lui-même de la conduite de sa vie...
5 - L'homme doit obéir à la volonté révélée de Dieu (dans sa Parole)... 6-7-Dieu exerce sa providence pour le salut des croyants
et  dirige les hommes pour le bien de son Eglise et des siens...

 

Deux passereaux ne se vendent-ils pas un sou ? Et il n'en tombe pas un seul à terre à l'insu de votre Père ! Les cheveux même de votre tête sont tous comptés. Ne craignez donc rien ; vous valez mieux que beaucoup de passereaux. (Mt. 10.29-31)

 

L'homme doit accomplir le plan de Dieu.

 

8 - Dans l'adversité, nous pouvons être patients et paisibles

Le croyant détourne son regard de la cause de sa souffrance pour regarder vers Dieu ; ainsi Joseph a détourné son regard du péché de ses frères envers lui, il a ainsi pu avoir « un comportement fraternel à leur égard ». Le croyant reconnaît l'œuvre de Dieu, ainsi de Job quand il dit :


Le Seigneur a donné, et le Seigneur a ôté ; que le nom du Seigneur soit béni ! (Job 1, 21)

 

« (Moi, l'Eternel, je forme la lumière et je crée les ténèbres . Je réalise la paix et je crée le malheur ; moi, l'Eternel, je fais toutes ces choses. » (Esaïe 45.7)

 

9 - L'importance et la responsabilité des causes secondes

...C'est ainsi que Joab, bien qu'il ait su que l'issue de la bataille dépendait du bon plaisir de Dieu et était dans sa main, ne s'est pas amolli au point de négliger d'accomplir ce qui relevait de sa vocation, abandonnant à Dieu le soin de tout faire...

 

10- Notre vie est fragile, en proie à mille dangers

Dans ce paragraphe Calvin reconnaît le malheur de l'homme :

La vie humaine est environnée, comme assiégée, de malheurs sans nombre... 

 

mais

 








11- La foi en la providence nous délivre de toute crainte

...Satan ne peut rien, à moins que l'autorisation ne lui ait été donnée.


L'Eternel est mon refuge : de qui aurai-je peur ? disent les Psaumes. (91.2-13 ; 27.1…)


Quoiqu'il advienne, tout est gouverné par Dieu.

 

Et pourtant, même Jésus sur la croix a poussé son cri de souffrance extrême : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? », ce qui a pu aussi être le cri des croyants qui furent emprisonnés dans des camps de concentration...Beaucoup y ont perdu la foi ; celle-ci ne va pas de soi.


12-13-14- La « repentance » de Dieu. Discours humainement compréhensible. Menaces conditionnelles

 


 

Il  est plusieurs fois fait mention de la repentance dans l'Ecriture. Dieu s'est repenti d'avoir créé l'homme (Genèse 6.6), d'avoir établi Saül pour roi (I Samuel 15.11) ; il a pu aussi changer et casser ce qu'il avait déterminé... il a fait preuve de clémence (Jonas 3.4-10)

 

En réalité, nous dit Calvin, Dieu ne se « repent » pas ; ses décisions sont de toute éternité ; Dieu se présente à nous non pas tel qu'il est en lui-même, mais tel que nous le percevons. Il n'est pas en colère contre les pécheurs, nous dit Calvin, mais son jugement est rigoureux de telle sorte qu'il est perçu « comme si » Dieu était en colère contre nous. Dieu menace le pécheur afin qu'il change d'attitude, et, s'il le fait, Dieu montre sa clémence.

 

L'Eternel de armées a pris cette résolution : qui l'annulera ? Sa main est étendue : qui la détournera ? (Esaïe 14.27)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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