380 - Le petit catéchisme de "croire.com" en 8 questions
29 10 2010
Les 8 questions du "Petit catéchisme" de croire.com.
Je les ai reprises au forum des Unitariens, site de Jean-Claude Barbier, et certains de mes amis y ont répondu ; je vous livre les réponses par ordre d’arrivée.
Bien entendu, elles sont improvisées, « prises sur le vif », car Roger Gau dit à juste titre que cela pourrait être le sujet d’un livre.
1. Si Dieu est bon, pourquoi permet-il le mal ?
Roger GAU [1] : Dieu a créé l'univers avec tous ses acteurs. Il a donné à ceux-ci la
capacité de faire le bien et le mal, mais il n'intervient pas à tout instant
pour guider leurs pas. Dieu merci.
S : Le mal en tant qu'épreuve fait progresser l'Homme et l'empêche de stagner en le contraignant a trouver sans cesse de nouvelles solutions.
J : Le mal avec une grande M, une majuscule car c'est un concept. En ce qui me
concerne, je n'utilise pas ce genre de concept métaphysique : à la poubelle des
idées historiques depuis belle lurette. Quant aux soubresauts de Dame Nature et
aux maladies et épidémies, etc., la science nous explique les choses.
Autre présupposé : la "bonté" de Dieu, ce qui est une qualité morale qui renvoie
à une personne, à une divinité providentielle, et donc à une conception théiste
de Dieu à laquelle on peut ou non adhérer. Personnellement, je n'y adhère pas.
Marike : Parce que, de l’observatoire de la fourmi que je suis, face à l’univers, celui qu’on appelle Dieu, notre Créateur, est lui-même soumis à une force contraire à la sienne, même en lui, et il n’est pas tout-puissant contre le mal, même s’il a en lui une forte dynamique qui le combat.
2. A quoi sert l'Eglise ?
R : L'Église et plus généralement la religion sert à soumettre les individus à
des règles, des dogmes, des rapports de domination-soumission. Elle est
facteur d'immobilisme, d'incompréhensions et de rivalités qui conduisent au
fanatisme.
S : A canaliser et orienter la spiritualité, cette formidable énergie inhérente a toute l'humanité et faire qu'un sentiment fort se traduise en acte fort. Bien entendu les dérives sont souvent au rendez-vous...
J : Ecclesia est une assemblée délibérante ; tout dépend des participants. Ce sont à
eux à s'organiser et à prendre leurs décisions. Critiquer les Eglises me semble
un jeu facile (et nous que faisons nous de notre Eglise et de nos associations
loi 1901 et autres ?) et malsain car l'Ecclesia est par définition une cellule
démocratique. Je défends !
En plus, pourquoi Eglise au singulier ? Est-ce la formulation catholique (pas
d'Eglise hors l'Eglise sous-entendu catholique) ?
M : C’est une union des croyants, de Jésus, par l’Esprit, pour Dieu, mais là aussi, que d’errances…Et seul Dieu peut dire qui est l’Eglise, et surtout pas celles, terrestres, qui se croient sûres de l’être.
3. Qu'est ce qui prouve que Dieu existe ?
R : Dieu (je dirai de préférence le créateur ou le grand architecte comme
disaient les Mayas) existe, car on ne peut créer quelque chose à partir de
rien sauf si ...
S : Parce que dans l'univers,'il y a quelque chose plutôt que rien. Et que ce quelque chose évolue sans cesse. Nous sommes une infime partie de ce "quelque chose".
J : La science n'a pas de réponse à cette question ; donc moi non plus. Pour des
croyants - dont moi-même - Dieu serait cette énergie primordiale qui s'est
manifestée aux origines, par la déflagration du big-bang. Il s'agit donc d'une
hypothèse (au sens très sérieux du terme), et donc d'une option provisoire en
attente d'autres informations. Je ne peux pas en dire plus.
M : Une assurance intérieure que nous ne sommes pas uniquement des animaux.
4. Pourquoi les chrétiens se méfient-ils du plaisir ?
R : Car on les a éduqués ainsi.
S : Plus que du plaisir je pense qu'ils se méfient de la facilité, du matérialisme , et d'un certain bonheur qui en découle et qui pourrait nuire à la poursuite d'un but plus noble, à savoir accomplir le "plan divin", poursuivre l'évolution de l'Humanité.
Beaucoup d'autres religions se méfient du plaisir, d'ou l'ascétisme qu'on peut retrouver dans l'hindouisme, dans le bouddhisme ...
J : Ce genre de question voudrait-elle dire que tous les chrétiens sont des
puritains ? C'est absurde comme sous entendu : nous ne sommes plus au temps des
capucins et autres austères-men.
M : Parce qu’il peut entraîner vers l’intempérance ; sinon, même Calvin le prône, mais avec modération, comme un don de Dieu.
5. Dieu a t-il un plan sur moi ?
R : Je n'ai pas cette prétention !
S : Dieu est une énergie , un principe créateur dont nous sommes l'un des outils. Nous avons sans doute une certaine utilité à l'échelle du cosmos... bref une sorte de plan (mais pour l'humanité dans sa globalité, par pour une personne précise)
J : Ben voyons ! nous avions la religion à la carte, maintenant Dieu à la carte
comme un ange gardien derrière le dos et à notre service. Nous ne sommes plus
des enfants !
M : Je l’espère, car j’ai un plan pour aller vers Dieu… et même les parallèles se rencontrent à l’infini.
6. La Bible dit-elle vrai ?
R : Il est maintenant reconnu que l'Ancien Testament a été largement inventé.
Pour le Nouveau Testament, les contradictions des Évangiles posent problème
et il est temps de faire le ménage.
S : La Bible est un libre historique parmi d'autres. La Révélation est continue et générale, quand on apprend de la science, c'est aussi une sorte de Révélation, de même quand de nouvelles idéologies politiques redéfinissant l'Homme par rapport à son environnement (marxisme, écologie ) se développent, c'est aussi une sorte de Révélation. La Révélation peut être collective.
J : Lorsqu'un auteur écrit un texte c'est qu'il vise un public, veut dire quelque
chose. Un texte a donc nécessairement du sens. A nous de le déchiffrer et de le
comprendre. La notion de vérité c'est quoi ? Ce genre de question est bien naïve
et renvoie au fondamentalisme. Je ne suis pas concerné par un tel débat.
M : Tout dépend de son interprétation par l’Esprit.
7. Pourquoi la religion catholique nous culpabilise t-elle avec le péché ?
R : Le pouvoir, le pouvoir, rien que le pouvoir.
S : Peut être pour éviter que nous nous prenions pour des dieux ... accessoirement le commerce des indulgences à pendant longtemps été assez lucratif.
J : Ayant été catholique, je ne me suis jamais senti culpabilisé ! Le fallait-il ?
Les mouvements d'Action catholique ne culpabilisaient pas. Je ne vois pas
d'ailleurs pourquoi l'Eglise catholique est ici seule visée. Il y a anguille
sous roche comme on dit ! Qui a posé la question ? Ce genre de question voudrait-elle dire que tous les chrétiens sont des puritains ? C'est absurde comme sous entendu : nous ne sommes plus au temps des capucins et autres austères-men.
M : En réalité, c’est plutôt Matthieu (5. 17 à 48) ; là, c’est le vieux juif qui parle. Mais seul le pardon incessant de Dieu au croyant qui va vers lui peut arranger les choses.
8. Qui est Jésus pour vous ?
R : Je crois que Jésus de Nazareth est sage parmi les sages et qu'il est une des
signatures lisible du créateur. Par ses mots, par ses gestes, il nous
invite à nous engager sur les chemins qui mènent à la Paix, et surtout à
l'Amour, celui des uns pour les autres, car celui qui aime l'autre a rempli toutes
les exigences de la loi.
S : Un enseignant de sagesse, en avance sur son temps, dont l'exemple doit nous inspirer.
J : Un maître spirituel. Mais avant de poser une telle question, ce qui est
important c'est de savoir qui a été Jésus, ce qu'il a fait, ce qu'il a dit,
etc., bref le Jésus historique.
[1] Site : http://actua.unitariennes.over-blog.com/ext/http://pagesperso-orange.fr/roger.gau
http://roger.gau.pagesperso-orange.fr