461 - Chronologie de l'économie, de 1776 à nos jours

Publié le par marike

HISTORIQUE, CHRONOLOGIE DE L'ECONOMIE, DE 1776 A NOS JOURS 

 

à partir du livre de François Lenglet : "La fin de la mondialisation" (Fayard 2013) (pages entre parenthèses) et d'Internet

 

 

1776Adam Smith, philosophe écossais, montre les avantages du libéralisme ; son disciple : David Ricardo

 

1850-1914étalon-or. Abaissement progressif des barrières douanières. Première Mondialisation  - L'Europe règne.

 

1914-44 – repli protectionniste des nations.

 

1944 - Les accords de Bretten Woods (p 103) furent un bon équilibre entre protectionnisme et mondialisation. Les artisans majeurs en furent Harry Dexter White,  et John Maynard Keynes (anglais) en 1946. (Le dollar seul était défini par son poids en or, les autre monnaies lui étaient liées ; contrôles étatiques... etc). 

Ces accords permirent, De 1945 à 1973, les "30 Glorieuses", appelées ainsi par Jean Fourastié  (clin d'oeil aux 3 Glorieuses, journées révolutionnaires des 27, 28 et 29 juillet 1830 qui avaient fait chuter Charles X) période de forte croissance économique de la grande majorité des pays développés.

 

Mai 1968 – Ces révoltes étudiantes marquent le coup d'envoi d'une volonté de liberté. L' Angleterre légalise l'avortement  et supprime la peine de mort.

1971-73Le premier choc pétrolier débute en 1971 à la suite du pic de production de pétrole des États-Unis et de l'abandon du système de Bretton Woods ; ses effets se font sentir jusqu'en 1978.

L'année 1973 est cependant souvent associée à ce choc : en effet le 6 octobre 1973, la majorité des habitants de l’État hébreu célèbre Yom Kippour, le jour le plus sacré du calendrier juif. C’est le moment choisi par une coalition arabe menée par l'Égypte et la Syrie pour lancer une attaque militaire surprise en réponse à la défaite de la guerre des Six Jours qui opposa, du 5 au 10 juin 1967, Israël à l'Égypte, la Jordanie, la Syrie et l'Irak dans l'espoir de récupérer par la force les territoires conquis par Israël, la péninsule du Sinaï et le plateau du Golan en particulier.

Victoire d'Israël avec l'aide des EU la même année.

Les pays arabes membres de l'OPEP se vengent contre les EU en haussant le prix du pétrole de 70%, les 16 et 17 octobre 1973. Et d'autres mesures. L’embargo ne sera levé que 5 mois plus tard mais la sanction est là. En un an, le prix du baril passe d’environ 3 dollars à 12 dollars.

 

1974-80 : chute des dictatures en Europe (Grèce, Portugal)

 

1976 – Au contraire de Keynes, Milton Friedman, prix Nobel d'économie, prône le libéralisme non remis en cause jusqu'en 2000. Pourquoi le libéralisme ? Il sert les forts ; il s'adapte aux conformismes, relayés par les medias. Il est une mode. En réalité ce sont les règles de l'Amérique qui s'étendent à la quasi-totalité de la planète. Servent aussi le libéralisme les nouvelles technologies de communication ; concurrence et hausse de l'innovation, donc chute des prix. Aube de la société de consommation.

 

1979-1980 : revanche du capital (105) avènement de Thatcher puis de Reagan ; ils suivent Friedman. Abaissement de l'impôt des plus favorisés pour les retenir dans le pays.+ niches fiscales et paradis fiscaux. Par contre l'impôt est payé par les autres, les PME non délocalisables, en particulier. L'essor des technologies de l'information. Entrée de la Chine dans l'économie de marché. L'écu préfigure la monnaie unique.

 

1980 : Le début de l'explosion des rémunérations les plus hautes, correspondant aux plus hauts niveaux d'éducation

 

1979 – 1981 - Le deuxième choc pétrolier :

Sous les effets conjugués de la révolution iranienne (la fuite du Shah le 16 janvier 1979) de la guerre Iran-Irak, qui débute le 22 sept. 1980, et du redémarrage de la demande mondiale à la suite du premier choc pétrolier, le prix du pétrole est multiplié par 2,7 entre la mi-1978 et 1981 ce qui déclenche aux États-Unis la crise monétaire de 1980.

Cette crise pétrolière a provoqué pour les pays industrialisés un renchérissement du coût de l’énergie qui les oblige à investir prématurément dans certaines énergies de substitution  et une baisse générale des investissements.

 

1988 : La thèse à contre-courant de la mondialisation de Maurice Allais, Prix Nobel d'économie, n'est pas entendue, en grande partie car la croissance est plus forte que jamais.

 

1989 : le 9 nov. : chute du mur de Berlin, début de l'effondrement des dictatures communistes.

            15 avril 1989 / 4 juin 1989 : Les manifestations de la place Tian'anmen à Pékin, la capitale de la République populaire de Chine, se sont conclues par une vague de répression, parfois englobée sous l'expression de massacre de la place Tian'anmen1. Elles prennent la forme d’un mouvement d'étudiants, d'intellectuels et d'ouvriers chinois, qui dénoncent la corruption et demandent des réformes politiques et démocratiques. Puis la Chine devient l'usine du monde.

 

1990-2000 - (110-115) La création des banques centrales indépendantes de leurs Etats contre l'inflation ; cette dernière permettait aux Etats de rembourser en monnaie de singe : Les Banques Centrales relèvent les taux d'intérêt. Cela donne confiance aux détenteurs de capitaux qui s'installent dans le pays. Les banques centrales – agents doubles ?  – ont aussi travaillé pour l'épargnant contre l'emprunteur (l'Etat) en haussant les taux d'intérêt.

Les années 90 ont vu l'internationalisation du financement des Etats qui a rétréci le champ d'intervention du pouvoir politique, qui l'a rendu dépendant. La part de la dette française détenue à l'étranger a régulièrement grimpé (113). .  C'est l'internationalisation des dettes publiques qui a fait chuter la zone euro. La grande transformation libérale a été peu à peu détournée au profit d'une élite (116) ; une seule idée pour sauver l'euro : rembourser, au prix de récessions extravagantes. La France acquitte ainsi chaque année 45 milliards d'euros d'intérêts sur sa dette, les 2/3 étant versés à des non nationaux et à ce titre partiellement exonérés d'impôts en France. Si la dette était détenue par des Français, les revenus de la dette seraient réinvestis à l'intérieur des frontières et donneraient lieu à des recettes fiscales (136) ; par contre en Belgique comme au Japon les créanciers sont investisseurs nationaux (137) ; laxisme et corruption des Etats du sud, ou libéralisation, internationalisation des flux de capitaux, fixité du taux de change, négligences politiques dans la période d'euphorie ? (138)

Limiter l'influence croissante des financiers sur la décision politique, selon Simon Johnson (144). Limiter les rentes du secteur financier et les dangers considérables qu'il fait peser sur l'économie (140) Les bulles spéculatives. Le niveau de réglementation est nettement insuffisant. Les "Dark pools", ces places de marché parallèles non réglementés, ont vu leurs transactions progresser de 50% depuis 3 ans, atteignant aujourd'hui le tiers des volumes traités. Innombrables liens gouvernementaux avec la finance aux EU aujourd'hui (144). "La véritable autre politique, c'est la sortie de l'euro. Il n'est pas dit que la France n'y viendra pas". 

 

1990 Réunification de l'Allemagne le 3 octobre. (p 56) - décision allemande de la parité des monnaies Est/Ouest ==> industrie de l'A. de l'Est en chute libre ==> réinjection massive d'argent vers l'Est  ==> inflation (l'argent perd de sa valeur) ==> hausse des taux de change et des salaires ==> crise monétaire européenne.

 

Pendant ce temps, l'Europe du Sud profite dangereusement des prêts d'argent à taux d'intérêt bas accordés pour aider les Allemands, mais tandis que ceux-ci se serrent la ceinture, l'Europe du Sud dépense follement sans réfléchir ni compter, leurrée par le bouclier de l'Euro (les 35h chez nous ; l'immobilier en Espagne...forte hausse des salaires et des prix).

 

Le Dow Jones, l'indice des valeurs cotées à New York, voit son cours multiplié par 3 ; le CAC 40, son homologue parisien, de même. Exubérance irrationnelle (196).

 

1991 : déc. Traité de Maestricht

 

1993 : les droits de douane s'effondrent progressivement. (du marché unique européen, le 01 01 93 : date d'achèvement du marché unique ; L'Uruguay Round ; le GATT à l'OMC (organisation mondiale du commerce), d'où les délocalisations pour gagner plus, ce qui fait travailler et décoller les pays sous développés comme alors la Chine. Les multinationales. Dérèglementations diverses (frontières, flottement des monnaies) et fin des accords de Bretton woods (103) (cf 1944). Les revenus des patrons explosent : c'est l'âge d'or des stock-options (199) (Les stocks options sont des options d'achat ou de souscription d'action à un prix fixe distribué généralement aux gestionnaires d'une entreprise afin de leur donner un intérêt direct à son accroissement. L'octroi de ces titres peut donc être analysé comme un moyen de résoudre les conflits d'agence entre actionnaires et gestionnaires.)

 

1994 -  p 53-55 : à partir de 1990, la banque de Chine contrôle les ventes et achats de devises ; elle peut donc fixer la valeur du yuan ; en 1994 elle dévalue fortement le yuan et déstabilise toute la région. Elle garde un taux de change bas malgré sa croissance, ce qui lui permet d'augmenter toujours ses profits en vendant facilement (54). Normalement, si la productivité grimpe, les salaires suivent ainsi que l'équipement des ménages ; l'excédent commercial fond ; le commerce extérieur se ralentit au profit du commerce intérieur. Conséquences : la Chine accumule les économies (excédents commerciaux de plusieurs points de pib). En gardant un yuan faible, les Chinois soutiennent leur croissance avec les exportations. En exportant leurs produits chez nous, ils ont importé la croissance et les emplois : ils ont été prédateurs mais nous nous sommes laissé piller. (55).

 

1999L'Union Economique et Monétaire ; le gel des taux de change entre les pays européens.

            - Sous la pression des lobbyistes financiers Bill Clinton cède et démantèle le Glass-Steagall, loi bancaire de 1930 établissant une cloison infranchissable entre banques d'affaires et de dépôt & crédits. Un vaste supermarché de la finance  se crée alors et le crédit explose (197).

 

2001 : la Chine augmente encore ses facilités à exporter en intègrant l'Organisation mondiale du commerce, bénéficiant alors des marchés internationaux.

 

2002 01 01 : conversion des monnaies européennes en euros

 

2004 : Le marché européen s'élargit de 15 à 27 pays (dt les pays à faible coût du travail, comme la Roumanie)

 

2004 : premiers doutes envers la mondialisation, avec Paul Samuelson, prix Nobel d'économie en 1970, conseiller du président Kennedy.  Il est LA  référence. Les bénéfices ne sont pas supérieurs aux destructions d'emplois et aux pertes de revenus. A quoi sert une hausse de pouvoir d'achat si n a perdu son salaire ?

 

2005 : l'Allemagne retrouve son équilibre alors que l'Europe du Sud accumule des déficits considérables (emprunts stimulés par la Banque centrale). La dévaluation des monnaies du Sud de l'Europe, qui aurait rétabli la situation, est impossible avec l'euro. Les taux de change sont fixes.

 

2007-2008 : la crise des subprimes déclenchée par la hausse des coûts de l'immobilier (inflation ?) : (un acquéreur d'un bien immobilier peut avoir un prêt pour la totalité de l'achat sans aucun contrôle de ses capacités de remboursement. Hypothèques qui n'ont pu par la suite être remboursées par les emprunteurs trop pauvres et qui ont été ainsi acquises à niveau zéro par les banques ? On a titrisé,   morcelé ces hypothèques pour les cacher dans d'autres crédits ==> titres contaminés ?==> baisse des coûts de l'immobilier ? ) ; cette crise porte un coup fatal à l'emprunt, aux taux d'intérêt faibles, à l'endettement, à l'inflation, à la croissance, aux EU et en Europe.

Quant à la Chine, elle marche à plein régime ( investissement à 50% du pib, énorme exportation, réinvestissement de l'argent dans les bons du trésor américain, ce qui fait chuter les taux d'intérêt de l'argent et stimule l'endettement des ménages)

 

Paul Krugman, le futur prix Nobel, fait volte-face (69/77) : la mondialisation est défavorable : les causes : une concurrence beaucoup plus grande que prévue par les nouvelles technologies de l'information, la baisse des prix du transport et la fragmentation et la délocalisation des chaînes de production. Les conséquences de l'intensification des flux commerciaux (Chine, Mexique...) sur l'emploi et les salaires ?   

 

2008Faillite de Lehmans brothers, banque d'affaires par des investissements aventureux. Les EU refusent de l'aider (c'est la 2e banque en faillite ; la première a été aidée) ; faillite de Citi-Group, renfloué pour 45 milliards par l'Etat américain (200).

Panique financière mondiale : Les acteurs du grand marché mondial suspendent toutes leurs opérations de crainte de ne pas être remboursés. Tout repose sur la confiance. Psychologie simple : le désir d'accumuler et la peur de perdre.

 

mi-2009 : redémarrage pénible de l'économie sur fond de récession et de dettes record. Conversions idéologiques : le début du retour au protectionnisme (la délocalisation des multinationales dans les pays à salaire faible provoque la fermeture d'usines, du chômage et des baisses de salaire dans les pays développés).

Le constat : croissance éblouissante dans toute la planète de 1990 à 2008 : l'économie de marché, la Chine devient la 2e économie du monde ; 13 pays progressent à plus de 7% par an ces années-là.

Causes : l'endettement excessif aux EU; en Europe et en Chine. Les pays émergents comme la Chine investissent des créneaux à haute valeur ajoutée tout en conservant l'avantage compétitif des salaires faibles. Aux EU les emplois créés ne le sont que dans les seuls secteurs qui ne peuvent être délocalisés (administration, santé et tourisme local), alors que les richesses produites ont progressé de 52%. L'ouverture au commerce a dynamité le système social des classes moyennes et populaires, alors que les hauts salaires explosent (richesses en hausse et concurrence pour le recrutement des élites selon le niveau d'études).

La France : s'effondrent l'industrie (1/4 de travail en moins par la robotisation) et l'agriculture (emplois divisés par 2) et les emplois ne se créent que dans le secteur non délocalisable.
            S'il y a  protection des travailleurs par les prestations sociales et le Smic, il y a aussi chômage élevé des non qualifiés et des jeunes par la concurrence étrangère d'un coût du travail plus faible par les délocalisations.

En réalité le prix du travail a baissé en France par la dévaluation durant les années 80 où le franc a perdu le 1/3 de sa valeur par rapport au mark allemand. En 1987 la France s'interdit la dévaluation mais baisse les charges sociales de l'entreprise financées par la dette d'Etat. Ce sont les générations suivantes qui paieront la facture.
            Puis avec la crise de l'euro on ne peut ni s'endetter ni dévaluer : c'est le consommateur par la TVA qui subventionnera le salarié + flexibilité accrue dans les salaires et les temps de travail pour s'ajuster à la production, mais garantie d'emploi. Seule l'élite s'enrichit de la délocalisation.

 

La guerre est aujourd'hui économique. l'interdépendance est avant tout une dépendance. L'effet papillon avec ses conséquences invisibles et lointaines.

 

Publié dans Société

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