157. Ev. de Jean. I, 14 à 18. Lecture commentée. « La Parole a été faite chair »
Article 157. Bible. Evangile selon Saint Jean 1. 14 à 18. Lecture suivie et détaillée, verset par verset. La gloire de la Parole comparable à la gloire d'un Jésus-Christ
(les trois autres évangiles en complément à la lecture commentée de l'év. de Marc)
Jn. I.14
Oui, la Parole a été faite chair ; elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité, et nous avons contemplé sa gloire, une gloire telle que celle d'un Fils unique envoyé par le Père.
Ce propos de Jean annoncerait Jésus dans le mot "Parole", s'il n'y avait pas le terme comparatif qui suit : telle que ; pour Jean la Parole c'est Dieu (Jn. 1. 1) et il ne veut pas la faire coïncider exactement à un homme, d'où l'emploi du terme comparatif. Rappelons-nous le Décalogue : Exode 20. 3 : Tu n'auras point d'autre Dieu devant ma face.
Je pense pour ma part que Jésus est bien le fils de Marie et d'un père terrestre, le fils adoptif de Joseph, même si l'Esprit réside en lui plus qu'en tout autre à partir de son baptême, d'où le F majuscule à Fils : en cela, il est unique, en effet, il est "à part", tant le fossé est grand entre lui et les autres hommes. Nous pensons que deux fois déjà, mythiquement, Dieu a sauvé les hommes de l'extinction totale, d'abord avec Noé, au Déluge (Genèse VII et VIII) puis avec Lot pour la région de Sodome et Gomorrhe (Genèse XIX). Dieu essaie ici une fois de plus de sauver les hommes -le mythe devient réalité- mais il s'y prend autrement : il donne à l'un d'entre eux, Jésus, tous les outils nécessaires à la conversion de l'espèce...Hélas, ce n'est toujours pas fait...Mais, sur le très long terme, gardons espoir...
A ce sujet, je réfléchis à ce qui sépare le mythe de l'histoire : le mythe est peut-être de l'Histoire, mais si lointaine, surtout dans une tradition orale, que les hommes l'ont dépouillée de son superflu pour ne garder en mémoire que sa vérité profonde. Ils ont pu aussi ré-arranger, modifier les faits selon leur croyance.
Jn. I. 15
Jean lui rend ce témoignage quand il s'écrie : "C'est de lui que je dis : Celui qui doit venir après moi m'a devancé, parce qu'il a été avant moi." - I, 16 - En effet, de sa plénitude nous avons tous reçu, et grâce après grâce. - I, 17 - Car la Loi a été donnée par Moïse ; la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ.
Ici je regrette de ne pas connaître le grec pour pouvoir contrôler la traduction. Que veut dire exactement "celui qui doit venir après moi m'a devancé" ? Pour moi je le traduis en esprit par : il m'est supérieur. En effet, quelle est la part du temps dans la création de "l'être" ? Et l'essence de l'être ne pourrait-elle être ici l'esprit ? Là nous sondons notre ignorance...
Au verset 17 Jean écrit enfin le nom de Jésus-Christ, mais il le met au même rang qu'un homme : Moïse.
On constate dans l'Ancien ou Premier Testament, avant le Christ, et en particulier avec Moïse, que, avec l'idée de Loi et de justice, l'idée d'amour et de pardon de Dieu pour son peuple est partout, se renouvelle malgré les manquements des hommes, ainsi que l'amour de ses créatures pour lui (le beau psaume 23 : "L'Eternel est mon berger"). L'Esprit, évidemment, précède le Jésus homme... Et pourtant...
Jésus a éclairé une spécificité cachée de cet amour ; il l'a révélée. L'amour de Dieu, c'est d'abord pour tous ceux qui croient en lui, selon son Esprit, en vérité ; pas seulement pour les Juifs ; il est liberté et tolérance, pour mieux le connaître, le reconnaître (la vérité vous rendra libre" Jean 8. 31-36), service d'autrui, puis, comme dans le Premier Testament, mais davantage mis en évidence, l'amour de Dieu est particulièrement pour les humbles, pour les faibles et les petits, pour les "pauvres", pour ceux qui, d'une manière ou d'une autre, ont été lésés par la vie ; Dieu n'est pas seulement Seigneur, il est Père ; Jésus le réaffirme fortement.
L'amour et le pardon de Dieu pour son peuple sont inscrits partout dans l'Ancien ou Premier Testament ; ils ne sont pas l'invention de Jésus, mais le juif Jésus croyant libéral en Dieu renouvelle l'interprétation du Premier Testament.
I. 18 - Personne n'a jamais vu Dieu ; le Fils unique qui est dans le sein du Père, voilà celui qui l'a fait connaître.
La traduction du verset 18 est faussée :
Michel Théron (professeur de Lettres supérieures) propose la traduction suivante
: «Dieu, c’est un fait que personne ne l’a jamais vu
: le Fils unique, celui qui est dirigé vers le sein du Père, celui là l’expliqua.»
Il y a donc une grande différence entre ces deux traductions : 1) comme tout croyant il "est dirigé" (voie passive) et ne se dirige pas tout seul, 2) "vers" et non "dans" ; 3) de plus il ne fait pas "connaître" : il explique, terme plus modeste et limité.
Signalons la conférence du professeur et pasteur André Gounelle : "De quoi Jésus est-il l’incarnation ?" [l'incarnation (ou la parole, étymologiquement, "entrée en chair")], (14 12 2017) dans le blog du pasteur James Woody : "Esprit de liberté" :
https://
https://www.facebook.com/photo.php?fbid=2279381122087759&set=gm.10155900082212145&type=3&theater&ifg=1
Clin d'oeil : un mot/une oeuvre d'art : PERE ; ici une citation de "Le père Goriot", de Balzac :
"Quand j'ai été père, j'ai compris Dieu."
(Rappelons-nous : Le père Goriot a été presque l'esclave de ses deux filles : il leur a tout sacrifié ; il les aime d'une véritable passion, comme la passion de l'avarice pour le père Grandet, par exemple, dans "Eugénie Grandet". Mais derrière cette parole du père Goriot on pense à l'auteur lui-même, qui a crée tout un monde de personnages ; n'est-il pas un peu leur père ?)
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833. Evangile de Jean 1. 1 à 18. Ecole du dimanche biblique. 2. Nov. 3e sem.
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