312 - Lecture judeo-chrétienne de « L’Institution... » de J. Calvin. III, 24. élection et perdition

Publié le par marike.over-blog.com

05 10 09


312 - « L’Institution de la religion chrétienne » de J. Calvin. III, 24. élection et perdition


1. La vocation efficace des élus est due à l’élection de grâce


Selon sa décision, Dieu rend manifeste, par sa vocation, la grâce qu’il conservait auparavant cachée en lui-même… Il a, en effet, prédestiné ceux qu’il avait connus d’avance être conformes à l’image de son Fils.

 

Calvin, ici, ne se contredit-il pas, car il me semblait qu’il avait dit précédemment que la cause de l’élection par Dieu « avant la création du monde » était impossible à connaître par l’homme, comme sa Justice ? (articles 305, 309, 310, sinon le mérite ne serait-il pas pris en compte ?)  Et d’ailleurs a-t-il un Fils  (Jamais Jésus ne se proclame lui-même « Fils unique de Dieu ») ? Il a plus vraisemblablement, plus simplement, un prophète préféré : le fils de l’homme, le Messie 

Mais c’est Paul, une fois de plus, qui est responsable, Calvin suivant la Bible « à la lettre » :


Ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi prédestinés à être conformes à l’image de son Fils, afin que celui-ci soit le premier-né d’un grand nombre de frères. (Romains 8. 29-30)


Car tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu.  Aussi bien, vous n’avez pas reçu un esprit de servitude pour être encore dans la crainte ; mais vous avez reçu l’esprit d’adoption, par lequel nous crions : Abba, c’est à dire : Père ! (Romains 8. 14, 15 ; Ephésiens 1. 13-14 ; II Corinthiens 1. 21-22 ; 5. 5)

 

En effet, tous les hommes sont les « fils » d’adoption du Père, même le Christ, car le Père les a créés tous, non engendrés, selon la croyance que Jésus n’est qu’un homme.


Cet appel s’adresse aussi aux réprouvés…. Celui qui a appris du Père vient, et celui qui ne vient pas n’a pas appris du Père… Il faut la volonté et la motivation de celui qui est appelé, Mais quiconque a été enseigné par le Père, non seulement peut venir, mais vient effectivement. (Jean 6. 45 ; Ezéchiel 11. 19-20 ; 36. 26 ; Romains 9. 23)


Il (Dieu) a pitié de ceux que bon lui semble (Romains 9. 16)


2. dans la vocation efficace, l’illumination du Saint Esprit est jointe à la prédication de la Parole

 

Remarquons au passage ce P majuscule, source de confusions (Jésus-Christ, les Ecritures, l’Esprit)


Je me suis fait trouver par ceux qui ne me cherchaient point. J’ai dit à un peuple qui ne se réclamait pas de mon nom : « Me voici ; me voici ! »  (Esaïe 65. 1 ; Josué 24. 2-3 ; I Jean 3. 24 ; actes 13. 48)


3. L’élection ne dépend ni de la volonté ni de la foi de l’être humain.


La foi est pleinement un don de Dieu, non (un) pouvoir de croire.


4. La certitude de l’élection nous est attestée par la Parole


Il y a ceux qui, pour être certains de leur élection, veulent pénétrer le conseil éternel de Dieu sans sa Parole… Il y a aussi ceux qui la cherchent de façon légitime selon ce qu’en dit l’Ecriture, et qui en retirent une remarquable consolation. Que cette dernière manière de faire soit la nôtre…

 

Mais quand même, Calvin, vous et moi (ma personne à un degré infiniment plus humble, sans doute) ne cherchons-nous pas à comprendre un peu quelque chose dans tout ça ? N’est-ce pas quelque peu légitime, aussi, si l’on ne veut pas marcher comme un troupeau d’aveugles, suivant le premier venu ?


Eternel ! …tu as fait une merveille, tes projets conçus depuis longtemps sont fermes et solides (Esaïe 25. 1)

 

Et le même verset tel qu’il est traduit aujourd’hui :


O Eternel, tu es mon Dieu ! Je t’exalterai, je célébrerai ton nom ; car tu as accompli des choses merveilleuses. Aux desseins que tu as formés dès longtemps, tu restes immuablement fidèle…
(Esaïe 25. 1)

 

Commentaire sur la traduction de Calvin, ou celle de cette édition (?) : il manque « tu es mon Dieu ! » ; addition en redondance (« une merveille ») : « solides »


5. L’élection est reconnue en Christ seul


Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection.  (Matthieu 3. 17)

 

Remarque : je mettrais plutôt « Mon » et « fils »…


Christ est donc comme un miroir dans lequel il convient de contempler notre élection

 

Pour les chrétiens, cette image est vraie... mais est-elle suffisante, selon les desseins secrets de Dieu ?
Jésus est un homme rempli de l’Esprit, le plus grand éclaireur que les chrétiens connaissent, mais Dieu aurait-il d’autres cartes supplémentaires dans son jeu ? Nul n’a la réponse.


Ne faut-il pas être enragés pour chercher hors de Christ ce que nous avons déjà obtenu en lui et qui ne peut se trouver qu’en lui seul ?

 

Pour mieux être d’accord avec la pensée de Calvin – et être moins « enragée »- je préfère remplacer le mot « Christ », ici,  par « Parole » ou par Esprit, idée que nous avons déjà abordée à l’article 306.
L’Esprit saint, l’Esprit de Dieu, ne peut nous tromper, en largeur, en longueur et en profondeur.

De plus, il est davantage œcuménique, universel, pour tous  ceux de la terre qui cherchent, dans des directions différentes, en particulier pour les Juifs. Ceci dit, pour moi, je ne vois pas aujourd’hui plus loin que Christ, « miroir de notre élection », mais au cas où…


6. Le Christ nous appelle et confirme notre élection


Jean 6. 37-39 ; 17. 6 + 7, 12 ; 10. 3, 16


Il y a beaucoup d’appelés et peu d’élus (Matthieu 22. 14)


La foi et la vocation sont peu de chose, si la persévérance n’y est pas jointe ; or elle n’est pas donnée à tous.

Je considère que Christ nous a délivrés de cette inquiétude.
(Jean 6. 37, 39 ; 10. 27 à 29 ; Matthieu 15. 13 ; I Jean 2. 19)

 

Et pourtant …la parabole du semeur ? (Matthieu 13. 19 à 23)


7. Celui qui croit vraiment persévérera


8. La distinction entre vocation universelle et vocation spéciale


La vocation universelle : Le Seigneur appelle à lui tous les êtres humains sans distinction.


Il y a une vocation spéciale que presque seuls les croyants reçoivent, lorsque l’Evangile est enraciné dans leur cœur par la lumière intérieure de son Esprit… elle apporte avec elle l’esprit de régénération.
(Psaumes 15. 1-2 ; 24.
3 à 6)

 

On peut se demander si cette distinction, cette complication, est vraiment utile : il y a ceux qui sont universellement appelés, et ceux qui répondent à cet appel : les croyants...fidèles.


9. Judas a été élu à la charge d’apôtre, pas au salut


Jean 17. 12 ; 6. 70 ; 13. 18


Grégoire a donc très mal parlé… il a fondé l’élection sur le mérite des œuvres…Il ne pouvait pas donner de certitude [aux humains], parce qu’il ne les invitait pas à avoir confiance dans la bonté de Dieu …

La prédestination, si l’on réfléchit bien à son sujet, n’est pas destinée à troubler ou à ébranler la foi, mais bien plutôt à la confirmer davantage.

 

Il y  a une stabilité en elle, en effet, une fidélité au projet d’origine, qui peut nous permettre de lire dans nos vies si elles répondent par la conversion ou par la fidélité, par la foi, à cette constante.  


Les noms des enfants de Dieu ont été, dès le commencement, inscrits sur le livre de vie (Luc 10. 20 ; Philippiens 4. 3 ; Psaumes 69. 29)

 

 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article