887. Bilan-flash sur Moïse, Jésus, Paul ; la vision de l’homme et celle de Dieu

Publié le par marike

Ecole du dimanche biblique. 3e année (3.) Mai. 2e sem.
Bilan provisoire
                                                     
(cf note* en fin de page )

I – COMPARONS MOISE ET JESUS  :
La grandeur de Moïse
  est
1)  sa foi : il a fait sortir le peuple juif d’Egypte, de l’esclavage, pour le faire traverser le désert pendant quarante ans, vers la Terre Promise,
alors que Jésus a exercé sa mission pendant trois ans.

2) et ses Lois, en particulier les lois majeures : les deux lois d’amour  et les 10 Commandements ;  ces lois sont reprises par Jésus, qui a toutefois supprimé tout un ritualisme inutile ou excessif, figé…
.
 La grandeur de Jésus  est
1) sa foi
2) ses guérisons miraculeuses, par sa foi en Dieu
3) Le libéralisme de sa pensée, de son message, contre l’intégrisme de la Synagogue  dans son ensemble.


Les éléments négatifs du Nouveau Testament : on les trouve surtout chez Paul :

II - LE GRAND DANGER : LA CONFUSION ENTRE DIEU ET JESUS ,
Jésus a été divinisé par Paul. Les épîtres de Paul en fournissent la preuve.

Paul a été, à la source du christianisme, dès ses débuts, son principal missionnaire ; ses Epîtres (années 50 à 64) précèdent chronologiquement les évangiles, de l'an 60 à l'an 100. Paul a eu donc une grande influence ; c’est pourquoi nous disons que notre christianisme est un paulinisme.

Lien : 626. Conclusion de la lecture des épîtres de Paul (ss titre : Epîtres de Paul : bilan de lecture. Vue d'ensemble) -08 02 2016 - 
http://marike.over-blog.com/2016/02/626-conclusion-de-la-lecture-des-epitres-de-paul.html


Quelques citations (reprise partielle de l’article ci-dessus) prouvent que Paul a divinisé Jésus :
- VIII, 6 : Quant à nous nous avons un seul Dieu, le Père, de qui tout procède, et pour qui nous sommes, et nous avons un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui tout existe et par qui nous sommes.
(c'est moi qui souligne)

- II Corinthiens V, 21 : Celui qui n'a point connu le péché,  Dieu l'a traité pour nous comme le péché même, afin que nous devenions en lui justice de Dieu.
PHILIPPIENS II, 6 ... Christ... n'a pas voulu se prévaloir de son égalité avec Dieu, mais s'est anéanti lui-même en prenant la forme d'un serviteur et en devenant semblable aux hommes...
COLOSSIENS I, 15 à 17 : Il est, lui, l'image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création. Car c'est en lui que tout a été créé dans les cieux et sur la terre, ... tout a été créé par lui et pour lui. Il est avant toutes choses, et toutes choses subsistent en lui....
II, 9 : Car en lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité.(C'est moi qui souligne)
7) Une confusion encore de Paul, dans l'image du corps, rattachée au point 6
Paul se contredit :
XII, 27 :  Vous êtes le corps du Christ, et chacun de vous est pour sa part l'un de ses membres...
Ephésiens I, 22 : [Dieu ] a donné [le Christ] comme chef suprême à l'Eglise, qui est son corps...
Cela voudrait dire que l’Eglise est le corps du Christ et que Jésus est le chef suprême de son propre corps ? En réalité c’est Dieu qui est le chef suprême de l’Eglise, et c'est celle-ci qui a pour tête, pour chef, Jésus.
Colossiens I, 18 : C'est encore lui [le Christ] qui est la tête du corps, le chef de l'Eglise.
Ainsi le corps, c'est l'Eglise, la tête c'est Jésus, et les membres les croyants. Là encore, dans sa première formulation, Paul tend à donner trop d'importance à  Jésus. L'Eglise est au service de Dieu.


Rien dans les Evangiles ne montre que Jésus est Dieu.
Pourquoi Paul a-t-il divinisé Jésus ? On ne peut avancer que des hypothèses :
1) Il a martyrisé nombre de chrétiens et il a culpabilisé, donc il a compensé en divinisant Jésus
2) Il s’adressait aux Grecs qui avaient plusieurs dieux et si Jésus n’était pas même un dieu, à leurs yeux il ne comptait guère.

Rappelons les faits bibliques :

Premier Testament : Dieu Créateur
(par comparaison, contrairement au Second Testament, n’y est dit qu’une seule fois "Père" : Psaume 103. 13-14 -ou 102- :
Comme un père est ému de compassion envers ses enfants
L' Eternel et ému de compassion envers ceux qui le craignent... )

Second Testament :
- Jésus oint par Dieu à son baptême, donc Messie ; fils bien-aimé de Dieu Le Père  (Marc. 1. 10-11),
- roi (spirituel en tous les cas), proclamé tel par Pilate au procès de Jésus, qui le confirme (Marc 15. 2-3),

- « chef » ou tête de l’Eglise : dans l’image exacte, L’Eglise est comme le  corps d’un être humain complet, au service de Dieu ; Jésus en est la tête, ou le chef (du latin caput = tête ou chef), et les autres croyants les membres.
            Or au début du chapitre 12,  après un long développement autour du mot Esprit, aux versets 1 à 11, Paul superpose habilement l’idée du mot Esprit, au verset 13, au mot corps, aux  versets 12 et 13, puis 27 : Vous êtes le corps du Christ. Cela crée une confusion dans l’image où l’on égalise dans le mot Esprit (Dieu est Esprit), le corps (les croyants), sa tête (Jésus)… et Dieu.
Par contre nous avons :  C’est encore lui qui est la tête du corps, le chef de l’Eglise (I Colossiens 18) ; Il l’a donné pour chef suprême à l’Eglise, qui est son corps…(Ephésiens 1. 23).
           Or le Christ n’est pas seulement Esprit ; il a demandé au Père d’envoyer son Esprit à ses fidèles (Jean 7. 38-39 ; 14. 16-17 et 26 )

Où cela nous mène-t-il ?
Si Jésus se reconnaît justement Messie à son procès (Marc 14. 61-62), d’où sa condamnation, Jésus n’est pas Dieu : il ne s’est jamais proclamé tel, à moins de proclamer dieux tous  ceux à qui la parole de Dieu était adressée  (Jean 10. 31 à 37).

Afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi ; afin qu’eux aussi soient en nous, et que le monde croie que c’est toi qui m’as envoyé. (Jean 17. 20-21)

Ici il y a perte d’identité individuelle pour une fusion générale en Esprit : Dieu = Jésus = le croyant : l’idée est-elle juste ? Pouvons-nous être confondus, dans l’Esprit, nous les êtres humains mortels, c’est à dire des animaux supérieurs, avec l’Eternel notre créateur ? A mon avis non, selon le point de vue du professeur André Gounelle. A la Pentecôte, Dieu envoie l’Esprit aux siens, selon la demande de Jésus. Ici Jean semble être influencé par Paul. 
           
Toutefois les Epîtres de Paul contiennent aussi beaucoup d’éléments positifs :

Les aspects positifs : à partir de l’article :
626. Conclusion de la lecture des épîtres de Paul
http://marike.over-blog.com/2016/02/626-conclusion-de-la-lecture-des-epitres-de-paul.html

Voir essentiellement  les paragraphes :
2) La justification par la foi
8) Le beau chapitre 13 : l’amour avant tout (confirmation détaillée des deux lois d’amour de Moïse reprises et groupées par Jésus dans les év. synoptiques)
12) L'universalisation de la croyance en Dieu
Il n'y a plus ici ni Juif, ni Grec ; il n'y a plus ni esclave ni homme libre ;  il n'y a plus ni homme ni femme ; car tous vous êtes un en Jésus-Christ. Je corrigerais : tous vous êtes un  en un seul Dieu, par Moïse et par Jésus-Christ.



III - JESUS. L'HOMME, CREATEUR ET PECHEUR

1) JESUS

a) Jésus renouvelle la pensée religieuse juive d’une manière libérale, non intégriste (ex. l’interdiction de guérir le dimanche ) ; en illustrant l’amour de l’être humain au service d’autrui, il illustre l’amour de Dieu.
b) Jésus redonne aux êtres humains le sens et le poids de leurs responsabilités, face au sacrifice dit « expiatoire » des Juifs primitifs qui sacrifiaient un animal (un agneau, par ex.) en échange du pardon de leurs péchés par  Dieu ;
 ex : le discours de Caïphe au peuple : sacrifier Jésus pour la nation : Jn. 11 51-52) est une voie à la fois barbare et trop facile !
Effectivement :
c) Homme parmi les hommes, Jésus ne peut être notre modèle qu’en tant qu’homme ; Un dieu peut tout et est trop éloigné de l’espèce humaine pour servir de modèle.
d) Il est le « Chemin … ,  la Vérité et la Vie », le Chemin de la Vérité et de la Vie et le chemin vers la Vérité et la Vie qui se dirige vers la croix. L’homme ne doit-il pas se hausser au grand courage de risquer la croix ou de passer par la croix pour être à la hauteur de sa foi ?
e)
Jésus  a risqué sa vie pour faire passer aux hommes son message, conscient de son importance, et il en est mort. Toutefois, l’essentiel, son message, la foi en lui, n’a guère connu la mort ("3 jours" ?). Par son sacrifice et celui des martyrs, l'humanité l’a reçu : Message de Dieu renouvelé ; message universel de service pour créer un monde meilleur,  message d’amour, de pardon, de justice.


2) L'HOMME CREATEUR ET PECHEUR

f) L’homme, co-auteur du monde à venir, avec le Dieu de J.- C. (pensée prise dans les publications du professeur et pasteur André Gounelle, selon mes souvenirs, si je ne me trompe pas
g) Notre incomplétude, notre imperfection, le péché, est de notre responsabilité, mais aussi de la responsabilité du Dieu Créateur qui a fait notre instinct vital, à la source du désir, plus fort que notre droite volonté.

h) Divisés en nous-mêmes par notre incomplétude et notre désir de servir Dieu, notre œuvre ne peut qu'être imparfaite. toutefois nous devons nous diriger vers cette réalisation parfaite.


IV – EN ATTENTE : DE QUEL DIEU S'AGIT-IL ?

Le dieu créateur, celui de la Nature, est–il le dieu d’amour que prie Jésus  ?
Sur le dualisme : https://fr.wikipedia.org/wiki/Dualisme_(religion)

Telle est la question récurrente que se posent les croyants depuis
- les gnostiques (« ce mouvement connut son apogée au cours du IIe siècle ) (https://fr.wikipedia.org/wiki/Gnosticisme),
- les  cathares, (https://fr.wikipedia.org/wiki/Catharisme)


Addition :
(http://andregounelle.fr/sur-auteurs-et-livres/la-providence-selon-wilfred-monod.php )
(le pasteur et professeur André Gounelle a écrit des livres-clés qui font autorité dans la pensée chrétienne protestante libérale aujourd'hui)
Comme le pasteur Wilfred Monod (1867-1943) distinguons deux dieux : le dieu de la Nature, aussi constructeur que destructeur, que nous ne faisons donc pas nôtre, et le Dieu de J. C. un dieu d’amour, que nous voulons servir pour construire l’avenir.
         Rappelons aussi une phrase de la conclusion du livre de Pierre-Jean Ruff : « Dieu veut-il le mal ? » (Théolib. Libres pensées protestantes. 144 p. 18 €) :
pp. 140-141 : « Les dualistes (parmi eux gnostiques et cathares) ont l’outrecuidance d’envisager ou de croire qu’aux origines de tout il n’y a pas seulement le dieu Amour… Quel dualisme préconiser ? Celui qui part d’un Dieu Un pour aboutir au dualisme sans fin –le ciel et l’enfer –, ou celui qui n’est pas totalement assuré qu’aux origines tout ait été totalement beau et homogène mais qui, dans la foi, ne doute pas de la victoire du Dieu-Esprit et du salut
universel ? »
         A ce sujet relisons le chef d’œuvre de notre grand poète, Alfred de Vigny (1797-1863), Les Destinées (entre 1840 et 1844) que Wilfred Monod a certainement lu (l’histoire littéraire nous apprend que Vigny a épousé une protestante anglaise : Lydia Bunbury ; il y eut double mariage (1825) : https://gw.geneanet.org/olivierauthier?lang=fr&n=bunburry&oc=0&p=lydia ; elle a probablement influencé sa pensée (« Chatterton »…etc…)
Relire dans ce sens la troisième partie de  « La maison du berger » où le poète dialogue avec Eva et la Nature :
La Nature :
v. 153 Ne me laisse jamais seul avec la Nature,
Car je la connais trop pour n’en pas avoir peur.

v. 166 « On me dit une mère et je suis une tombe
v. 190 : Vivez, froide Nature, et revivez sans cesse…
vivez et dédaignez, si vous êtes déesse,
L’homme, humble passager, qui dût vous être un roi ;
Plus que tout votre règne et que ses splendeurs vaines,
J’aime la majesté des souffrances humaines ;
Vous ne recevrez pas un cri d’amour de moi. 


Jésus a donné aux hommes un nouveau visage de Dieu.
            Les chrétiens ont préservé jusqu’à nos jours par les Evangiles  la pure essence du message de Jésus parmi les additions des siècles  Ceux qui croient en lui, en ce message, se rapprochent de Dieu, telle est la conviction du croyant chrétien.
            Jésus, comme ses contemporains, a souvent parlé un langage imagé, transposé, symbolique, celui des contes, pour mieux se faire comprendre ; en ce sens que veut dire
Résurrection ? celle de la résurrection de tout l’être, corps et âme, ou celle de l’âme / Esprit qui se communique aux autres hommes, par exemple par la Mémoire, après la mort ? (Jésus à la Samaritaine : « Dieu est Esprit »)
Pentecôte ? Des langues de feu qui s’abattent sur les croyants ou l’Esprit qui se vit en commun ?
 Ascension ? celle du départ définitif de l’homme Jésus de notre terre, ou celle de son message venu de Dieu (incarnation) qui va perdurer en gloire après la mort de son auteur terrestre ?  

Attendons de lire le Premier Testament, bien que leur ordre d’étude soit ici quelque peu  bousculé, pour préciser s'il se peut encore l’image que nous pouvons avoir de Dieu, au fur et à mesure des relectures, car notre Dieu n’est-il pas à la fois le Dieu de Moïse et celui de Jésus ? Notre christianisme n’est-il pas un judéo-christianisme ?

* Note à mes lecteurs : Je peux à chaque instant modifier, corriger, perfectionner mes articles ; j’ai déjà vu et corrigé de si grossières erreurs que j’ai cru que cela n’était pas de mon fait ; merci de me les signaler ou de dire votre désaccord, que je puisse y remédier ou non, selon mon point de vue.
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*Présentation : Certifiée en lettres, auteur, voici  une série d’articles (1 par dimanche, par semaine) pour créer une école du dimanche biblique chrétienne sur la toile. C'est sans doute la première en langue française à être entièrement sur la toile. Mon projet est la présentation de textes bibliques de premier plan. Elle  commence en début de première année scolaire (oct. 2017), avec un article par semaine...pour le dimanche ! Elle renvoie souvent, en « clin d’œil », aux grands textes de la littérature, essentiellement  française.  Elle est en cours d'élaboration. Merci de vos suggestions, commentaires, corrections ...

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Le premier article :

809. La Genèse. Chap. 1 à 3. Les 2 Grands Commandements : Marc 12. 28-31.  Commentaire. (07 09 2017)  
 http://marike.over-blog.com/2017/09/809-ecole-du-dimanche-octobre-2017.html

Fin des articles de la Première partie de « L’école du dimanche » :
887. Conclusion  de la première partie de l’école du dimanche biblique
jusqu’à l’article 886 

http://marike.over-blog.com/18/03/887.bilan-lecture-bible-jusqu-a-l-article-886.html

[Sinon relever leur n°, leur titre, et  leur date  de création et les insérer dans les encarts « Rechercher » et « Archives » (classées par année et par mois) vers la fin de la marge de droite de l’article].
 

Publié dans christianisme

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