Culte évangélique. Critique. 525
Je viens d'assister à un culte évangélique à la télévision –ce n'est pas le premier- et vous livre les réflexions d'une chrétienne protestante réformée libérale, à la fois positives et négatives :
D'abord négatives, pour finir en beauté !
1) le négatif :
La musique me semble celle de Monoprix ou de Johnny Halliday : rien ne les différencie. Je pourrais l'inventer sans une minute de réflexion.
Elle plaît aux jeunes qui n'ont que cette musique pour se nourrir... cette musique les laisse à la superficie de leur être... Ils n'ont pas eu contact avec la musique classique (il faut aussi le vouloir : écouter 5 fois un des plus grands morceaux de la musique classique, comme le Messie de Haendel, Don Juan de Mozart, la messe en si de Bach, la 9e symphonie de Beethoven ou la Création de Haydn, et l'on entrera peu à peu dedans).
Je viens de l'Eglise protestante Réformée où j'ai lentement appris à apprécier, par certains cantiques, la grande musique classique, qui est art, au service du religieux ; celle-ci est intériorité authentique et prière ; elle reflète directement la transcendance ; tels sont les cantiques du recueil réformé de ma jeunesse "Louanges et Prières" : 150, 204 (Haendel), 228,229, 308, 383, 115, 191, 198, (Bach), 111(vieux noël français), 154 (d'après Mozart) etc...
Suggestion : pour réconcilier jeunes et vieux au temple, faire un panachage, avec accès progressif à la culture européenne, au raisonnement critique...
Une rigidité dogmatique, autoritaire : par exemple, pour être admis à "top chrétien", le site évangélique, il fallait adhérer à la totalité de leur credo, dont la Trinité (est-ce toujours le cas ?) , alors que ce n'est pas le cas dans les églises réformées libérales. Je suis unitarienne ( c'est à dire que Jésus n'est pour moi qu'un homme, pas un Dieu, même s'il est habité par Dieu) et me considère réformée libérale.
2) Le positif : le culte ne fait pas appel à l'intelligence des croyants déjà installé, souvent de longue date, dans leur foi, mais il est mission, face à tout l'être en détresse souvent nouveau venu. Un pasteur sait s'adresser à tous comme au temps de Jésus... comme aux premiers jours...
- le dynamisme de l'ensemble :
Une assemblée presque uniquement de jeunes, ou mixte, alors que nos vieilles églises ne rassemblent pour ainsi dire que des vieux.
Un pasteur dynamique, converti qui convertit, qui interpelle les auditeurs personnellement en donnant une nouvelle vie au message évangélique brut, dans sa pureté.
C'est tout le peuple qui est convié, interpellé dans sa vie quotidienne, comme au temps de Jésus, et le pasteur fait partie de ce peuple. J'ai connu par exemple un pasteur évangélique ancien gardien de prisons.
La protestante que je suis apprécie le retour à la Bible, unique référence simplificatrice (la Trinité mise à part), et pôle de réflexion, dans une lecture critique où l'on a le droit de rejeter certains passages (chez les évangéliques ? )
Quant à moi, je fais un tri dans les épîtres de Saint Paul (voir là-dessus ma relecture dans mes articles 477 à 512 -conclusion en 511-512), Paul qui, face au pur monothéisme des Juifs, a en fait instauré sans la nommer la Trinité, en plaçant trop haut Jésus : parce qu'il l'avait martyrisé, dans les premiers chrétiens, puis suivi, il voulut sans doute inconsciemment se racheter de sa faute en en faisant un Dieu....
3) Bilan : pour une union des églises protestantes, où puissent se retrouver toutes les générations, accorder la jeunesse, le dynamisme des premiers jours, une foi toujours renouvelée, à l'acquis des Anciens (art et réflexion)... ?
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