603. Les journalistes et l’écriture
Il faut réparer le pont entre les journalistes et leurs lecteurs : trop souvent ces derniers ne lisent pas la moitié des articles...ils commencent... puis abandonnent : pourquoi ? Eh bien faute d’avoir, pour les journalistes, oublié les leçons de l’école – y a -t-il encore une école aujourd’hui ? et depuis quand a-t-elle coulé ? les années 60 ? – apprendre à construire un article, comme on apprend à construire une dissertation.
1) Le titre doit être révélateur du sujet : je prends le titre suivant : « Pourquoi Valls veut banaliser la Fronde » (quelle fronde ?) Cela ne me dit rien, ne me parle pas... si j’ai le temps, je regarde l’intérieur de l’article... Pour me motiver il aurait fallu mettre un titre qui suscite la curiosité sur le sujet : ex : « avec Ayrault, les frondeurs contre Valls et l’impôt »...déjà plus parlant... où : la bataille de l’opinion sur les impôts : Ayrault ou Valls.
2) D’abord il faut introduire le sujet, en donnant les circonstances de l'événement, car bien des lecteurs n’ont pas les connaissances des journalistes, et d’ailleurs, s’ils les avaient, ils ne liraient pas leurs articles.
Prenons au hasard le journal du jour :
Souvent un article est bien introduit en 1ère page, puis il n’y a aucun rappel de cette introduction au début du long développement aux pages 2 et 3,... bien des lecteurs ont oublié la page 1, surtout si l'article est mal construit.
Donc ne pas hésiter à rappeler les termes indispensables pour une bonne compréhension de l’article, pour que le lecteur puisse facilement s’y intéresser sans s’en détourner.
3) Ensuite le développement ne doit pas être trop « délayé », long, genre « roman » ; éviter les effets de style qui rallongent « la sauce » et noient la viande ; ex : Au-dessus de la passerelle un sirocco tiède fait claquer au vent le drapeau européen... » Une contraction de texte s’impose souvent. L’article doit être bien structuré, progressif avec des parties et des sous parties. Dans l’article en question on ne sait si le thème central est le sauvetage des migrants ou la lutte contre les passeurs...
Sur le même sujet un article bien composé et dense vaut mieux que 3 ou 4 qui bavardent... une Lapalissade à méditer... Il faut qu’il y ait du contenu, et non du bavardage : Un article sur le calcul mental semble ne pas trancher entre ses nuisances et ses bénéfices. Or on sait bien que tout effort de l'esprit est bénéfique à l'intelligence en général, que la mémoire est non un outil « bête » mais un atout précieux. On ne veut toujours pas le savoir. On a enterré ses bénéfices dans tous les domaines dans les années 60-70 (des leçons de grammaire, à la mémorisation de beaux textes, et aux tables de multiplication). La mémoire est comparable à un frigidaire qui conserve les aliments ...souvent pour la vie, si des révisions sont faites. La compréhension est indispensable, mais fugace : elle n'appartient qu'au présent. La mémoire ne remplace pas la compréhension : elle s’ajoute à elle. Mais elle demande un effort...et notre époque, peut-être depuis 68, refuse tout effort (Rappelons-nous : sous les pavés, la plage). L’école élémentaire est faite pour engranger à l’aide d’outils ; ensuite la réflexion plus approfondie viendra progressivement avec la maturation des acquis. Je pense que l’association SOS Education serait, si l’on veut enfin changer les choses, à consulter plus souvent... A voir les résultats catastrophiques, la modernité n’apporte pas que du bon, hélas ! Ayons l’humilité de nous tourner vers les leçons du passé.
4) Une petite conclusion synthèse (revenons à notre plan d'ensemble) est la bienvenue. cette conclusion n’en n’est pas une : « La Lybie, se trouve au Sud, à 60 miles ».
J’oubliais : 1) traduire tous les sigles à initiales...
2) Enfin rappelons une faute ordinaire, pour faire « peuple » mais l’habitude est dangereuse : employer « plein de » pour « beaucoup de »... cela écorche encore les oreilles de quelques uns... (l’adjectif, variable, n’est pas l’adverbe).