620. Nation, patrie, nationalisme, patriotisme

Publié le par marike

"Nation : (étym. de natus : né)  Réunion d’hommes habitant un même pays et soumis à un même gouvernement et aux mêmes lois.
Nationalisme : préférence parfois exclusive pour tout ce qui se rapporte à la nation dont on dépend. // Doctrine du parti politique qui fait de cette préférence son principe d’action. //  revendications politiques d’une nationalité opprimée.
Polit. Le mot nationalisme est quelquefois appliqué, d’une façon péjorative, au parti qui considère que la tradition nationale doit primer les relations internationales, et que l’une ne peut se fondre dans les autres. On en a fait le synonyme de chauvinisme.  Il a pour contre-partie l’internationalisme.
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Patrie : le pays où l’on est né (étym. : de ses pères), ou, plus exactement, où l’on a reçu naissance.  Dans un sens plus limité, la province, la ville où l’on est né.// La nation dont on fait partie, la société politique dont on est membre. // Ensuite beaucoup d’emplois figurés. Ces derniers emplois figurés révèlent le côté affectif du mot.
Patriotisme : Amour de la patrie."
Réf : Définitions Quillet Encyclopédie en 6 vol. 1935.
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Telle est la patrie, pour Joachim du Bellay  (1522-1560) :
« France, mère des arts, des armes et  des lois, 
Tu m’as nourri longtemps du lait de ta mamelle... »

 

Ou pour Lamartine (1790-1869) dans "Milly" :
Pourquoi le prononcer ce mot de la patrie ?
Dans son brillant exil mon cœur en a frémi ;
Il résonne de loin dans mon âme attendrie,
Comme les pas connus ou la voix d'un ami...
...
Chaumière où du foyer étincelait la flamme,
Toit que le pèlerin aimait à voir fumer,
Objets inanimés, avez-vous donc une âme
Qui s'attache à notre âme et la force d'aimer ?__________________________________________________
Ma conclusion : si le sens du mot patrie est laudatif, le sens du mot nationalisme, qui est à l’origine un constat dénué d’affectivité : un groupe d’hommes qui ont trois points communs dans leur identité : pays, gouvernement et lois (voir « la nation picarde » au Moyen Age), a pris davantage encore aujourd’hui par rapport à 1935 son sens péjoratif : on s’attache à sa nation (devenu son pays) au point de ne plus voir qu’elle, en une sorte d’égocentrisme, de renfermement sur soi-même.
Signe des temps : l'Europe est-elle plutôt mondialisation financière ou patrie authentique aujourd'hui ? Autrefois j'aimais en moi la double patrie européenne et française... Aujourd'hui ? N'y a-t-il pas au sujet de l'Europe une pensée unique autorisée aujourd’hui, et ce qui ne l'est pas est dit péjorativement populisme et doit être dénigré ?
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Résumons donc la signification de ces deux expressions en une phrase : je ne suis pas nationaliste mais je suis patriote : je suis d’une nation que j’aime jusqu’ici : la nation française. C’est ainsi que  mon patriotisme s’exprime.    

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