117. Marc.15. 9 à 15. Lecture commentée. Jésus et le Sanhédrin chez Pilate – 2 –

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Article 117. Bible. Evangile selon Saint Marc 15. 9 à 15. Lecture suivie et détaillée, verset par verset.  Jésus jugé par Pilate et les Juifs. puis lecture des compléments dans les autres évangiles, ici :  Mt. XXVII, 17 à 23 ; Lc. XXIII, 13 à 25 ; Jn. XVIII, 38 à 40.

XV,9  
Pilate, alors, qui comprit que c’était par une haine jalouse que les chefs des prêtres lui avaient livré Jésus, fit à la foule cette proposition : - XV, 10 -  « Voulez-vous que je vous délivre le Roi des Juifs ? »

Pilate, une fois encore nomme Jésus « le Roi des Juifs » : pourquoi ? à un premier degré, parce que c’est comme cela que Jésus s’appelle lui-même ; ainsi, par ironie, Pilate reprend le terme face aux Juifs et aux prêtres ; à un second degré, parce qu’il croit, dans son for intérieur, que Jésus est un prophète, et, à ce titre, il a droit spirituellement à l’appellation de Roi des Juifs ; il le conquiert par son courage et sa réputation. De plus il y a un passage qui confirme cette conviction (Mt. XXVII, 19) : « Tandis qu’il siégeait ainsi à son tribunal, sa femme lui envoya dire ceci : « Qu’il n’y ait rien entre toi et ce juste, car j’ai eu, aujourd’hui, dans mon sommeil, des rêves affreux à son sujet. »

XV, 11
Mais les chefs des prêtres poussèrent la foule à demander de préférence la mise en liberté de Barabbas.


Jésus dit à un endroit des Evangiles qu’il sait bien ce qu’il y a dans le cœur de l’homme, c’est à dire qu’une foule, faite de plusieurs individus, est versatile et qu’on ne peut compter sur elle. Voyez la joie du peuple acclamant Jésus le jour des Rameaux, et sa haine le jour de sa condamnation.
     En effet, le jour des Rameaux, les gens sont laissés seuls, sans chef ; ils jugent par eux-mêmes, selon ce qu’ils ont vu et entendu, mais, quand elle est avec ses chefs, la majorité est ignorante et ne sait donc que ce que ses chefs attitrés veulent bien lui dire (elle ne sait pas réfléchir alors par elle-même ; elle n’a pas les clés) et beaucoup de ces chefs sont attachés à leur seul pouvoir, à leurs seuls biens. Le pouvoir corrompt ; la foule est naïve ; cela, elle ne le perçoit pas, sauf « le petit nombre ». Mais ce « petit nombre »  n’a pas la parole dans ces mouvements de foule ; il n’y a que leur berger qui l’a. Elle est comme un troupeau de moutons ignorant que le berger conduit ; mais il est dit aussi dans les Ecritures qu’il y a de bons et de mauvais bergers. Donc ici, donner le pouvoir à la foule, c’est le donner à ses chefs attitrés, et cela, la foule ne s’en rend pas compte, mais Pilate ? 

XV, 12
Pilate se fit entendre de nouveau : « Que ferai-je donc de celui que vous appelez le Roi des Juifs ? »
- XV, 13 - Ils crièrent encore : « Crucifie-le ! » - XV, 14 – Qu’a-t-il donc fait de mal ? reprit Pilate. Mais ils n’en criaient que plus fort : « Crucifie-le ! » - XV, 15 – Pilate, alors, voulant contenter la multitude, lui délivra Barabbas, et, après avoir fait flageller Jésus, il l’abandonna au supplice de la croix.

Remarquons d’abord que certains n’ont voulu voir dans ce peuple qui a condamné Jésus que le peuple juif, mais celui-ci est le symbole de tous les peuples, de chaque homme de notre planète. Ce fut la même chose pendant la guerre de 40 : certains Français disaient : si cela avait été chez nous, nous –le peuple français- nous n’aurions pas suivi Hitler… Or ce haut fait de « résistance » n’est jamais qu’un cas isolé, que le fait du « petit nombre » : de Gaulle, Bonhoeffer, ou d’autres…jamais d’une foule ou du grand nombre.

Pilate, entre deux de ses jugements, abandonne Jésus à la juridiction d’Hérode, puisque ce dernier est galiléen ; ce fait n’est ni dans l’évangile de Marc, ni dans celui de Matthieu, mais dans celui de Luc (XXIII, 8 à 12) et il y en a quelques traces dans celui de Jean (XIX, 4 et 8-9). Cette répétition d’une démission montre la lâcheté des pouvoirs en place face aux chefs religieux. Le moins de problèmes possible, voilà ce que veulent souvent les politiques, plus que le bien du peuple. Le recul de Pilate et d'Hérode montre pour le pire, non pour le meilleur,  la force locale du gouvernement purement juif. 

Ces derniers, avec le peuple, sont menaçants par leurs paroles pour les représentants de César : (Jn. XIX, 12 et 15)
« Nous n’avons d’autre roi que César » disent-ils. Ils peuvent donc accuser le procurateur1 ou le tétrarque auprès de César de n’avoir pas fait périr un usurpateur, et surtout ils peuvent prendre le premier prétexte venu,  s’il y a le moindre trouble populaire lié à Jésus, si, enfin, celui-ci se joignait aux Zélotes pour prendre le pouvoir religieux et politique, pour faire condamner le gouverneur. Par contre, si Pilate livre Jésus à la foule, comme c’est la coutume, il n’aura aucun souci : tous seront d’accord : Hérode, les représentants religieux, et le peuple. C’est pourquoi Pilate change de propos et dit au verset 12 : « celui que vous appelez le roi des Juifs ». Il se montre lâche, mais, devant une telle pression, on dirait aujourd’hui, un tel lobbying, « seul contre tous », on peut le comprendre. Hélas ! Les vrais criminels, ce sont les chefs religieux.

Note 1 : le gouverneur, fonctionnaire romain qui administre une province, se nomme, dans le N . T. , proconsul dans les provinces sénatoriales (qui dépendent d’un sénateur romain), et procurateur –tel Pilate- dans les provinces impériales (qui dépendent directement de l’Empereur). (dict. du N. T. de X. L. Dufour)

Résonance : un mot, une œuvre d’art : CRUCIFIE-LE

Musique : « La passion selon Saint Jean »
de Jean-Sébastien Bach (1685 – 1750)
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Cet article est aussi inséré dans l’ensemble plus vaste de mon école du dimanche biblique entièrement sur la toile (sans doute la première...) :

818. Ecole du dimanche. Mars-Avril. 5e sem. Interrogatoire et crucifixion de Jésus
http://marike.over-blog.com/2017/10/818.ecole-du-dimanche.mars-avril.5e-sem.html

868. Marc 14 à 16.  Ecole du dimanche. 3. Nov. 2e sem. Pâques (05 01 2018)
http://marike.over-blog.com/2018/01/868-marc-14-a-16-ec.du-dim.3-nov-2e-sem.html


(  Le premier article d’école du dimanche a le numéro 809, à l’adresse :
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Livres de Marike (décrits sur la toile, dans ce blog, et recensions) :
- Anthologie de la prose française. 1100-1900. 
Ed. indépendante illustrée. 2005. 480 p. Prix : 26 €. Epuisée. Qui la rééditera ?
- Etude des Evangiles, suivi de : Les Evangiles et l'écologie
L'Harmattan, coll. Chrétiens autrement. 2006. 155 p. Prix : 14,50 €
- Interroger sa foi. Du calvinisme au judéo-christianisme libéral. Préface du pasteur P. J. Ruff. Editeur : Edilivre. 2013. 261 p. Prix : 20€
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Livres de Michel Lefeuvre, philosophe des sciences : 
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pages/4_Michel_Lefeuvre_et_ses_oeuvres_Michel_Lefeuvre

 

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