211 - Le chat, une "bricole" du hasard ?

Publié le par marike.over-blog.com


Le chat, une "bricole" du hasard ?


Trois « histoires de chat » m'ont été rapportées à ce sujet :


1) Comme chacun sait, les chats sont d'une grande propreté, mais un seul de mes 7 chats que j'ai adoptés n'a été aussi loin dans la maniaquerie.


Ce chat a été toute sa vie enfermé dans un petit appartement. Pas de cour, pas de jardin. Je lui avais mis un plat de sciure dans la salle de bains. Or un jour où j'avais oublié de le nettoyer, il a été faire sa crotte dans la baignoire. Mais, par la suite, tous les jours il a récidivé. J'ai donc pensé qu'il avait trouvé le plaisir de le faire sur de l'émail. J'ai donc mis à côté de son plat la cuvette d'un vieux bidet. C'est bien là que, désormais, il allait faire sa crotte.


Il fallait voir la comédie. Si, ayant gratté dans l'un de ses plats il éprouvait un besoin plus urgent d'aller se soulager dans l'autre, il y allait, puis, soulagé en partie, il revenait au premier.


Pour lui, le problème, c'est qu'en grattant l'émail de la cuvette, puis le carrelage, il n'arrivait pas à entrer de quoi couvrir sa crotte. Il en était furieux. Il a fini par trouver la solution : Il prit l'habitude de grimper sur la cuvette du cabinet pour aller tirer avec les dents une feuille de papier hygiénique  dont il se servait pour recouvrir sa crotte. Et quand la sciure du plat était trop mouillée, il pissait dans le cabinet.  Il se mettait dans la bonne position sur la partie arrière du siège et visait très juste sous le couvercle.


Par ailleurs il manquait un peu de distractions ; aussi, quand des amis venaient me voir, il arrivait au salon avec sa « patte de lapin » dans la bouche, la posait aux pieds d'un visiteur, puis en faisant « ronron » l'invitait d'un mouvement de tête à la lui lancer pour qu'il coure après.


2) Une autre histoire véridique que je tiens de ma grand-mère...

Sa mère avait l'habitude de mettre sur la table de la cuisine les œufs qu'elle ramenait du poulailler. Or il arriva que souvent les œufs disparaissaient. La bonne fut immédiatement accusée de les voler. Pour se défendre elle dit que c'était le chat qui les mangeait mais on ne l'a pas crue. Mise à la porte elle voulut tout de même laisser la maison parfaitement propre. Pour une fois elle donna un coup de balai sous la cuisinière et en retira une collection de coquilles d'œufs vides. La patronne a cru que c'était un coup monté de la bonne. Celle-ci suggéra donc à mon arrière-grand-mère de mettre des œufs sur la table et d'aller se cacher derrière la porte. Le chat arriva, poussa un œuf de sa patte,puis, après l'avoir mangé par terre sans laisser de traces, envoya la coquille sous la cuisinière.


3) A la campagne, une voisine avait un chat qui ne rêvait que d'aller se promener dans le village. Comme elle était âgée, elle ne fermait pas à clé la porte donnant sur la rue. Elle la poussait seulement. Or, sous cette porte en bois épais, il y avait une petite marche en pierre plus étroite pour passer dans la rue. La façon dont le chat s'y prenait pour sortir dans la rue avait fait rire tout le quartier. Pour y croire, il a fallu que je le voie de mes propres yeux.  Il se couchait par terre, sur le dos, la tête contre la petite marche où il prenait appui.  Il poussait alors la porte avec ses pattes et se retournait aussitôt pour filer au plus vite.


Ma conclusion : Les animaux ont certes une intelligence et un cœur... ; ce ne sont plus les animaux machines de Descartes, mais de là  à comparer leur « culture » à la nôtre, il y  a une  petite marge !


« ...c'est une chose bien remarquable, qu'il n'y a point d'hommes si hébétés et si stupides, sans en excepter même les insensés, qu'ils ne soient capables d'arranger ensemble diverses paroles, et d'en composer un discours par lequel ils fassent entendre leurs pensées ; et qu'au contraire il n'y a point d'autre animal tant parfait et tant heureusement né qu'il puisse être, qui fasse le semblable. Ce qui n'arrive pas de ce qu'ils ont faute d'organes, car on voit que les pies et les perroquets peuvent proférer des paroles ainsi que nous, et toutefois ne peuvent parler ainsi que nous, c'est-à-dire, en témoignant qu'ils pensent ce qu'ils disent ; au lieu que les hommes qui, étant nés sourds et muets, sont privés des organes qui servent aux autres pour parler, autant ou plus que les bêtes, ont coutume d'inventer d'eux-mêmes quelques signes, par lesquels ils se font entendre à ceux qui, étant ordinairement avec eux, ont loisir d'apprendre leur langue. Et ceci ne témoigne pas seulement que les bêtes ont moins de raison que les hommes, mais qu'elles n'en ont point du tout. (...) Et on ne doit pas confondre les paroles avec les mouvements naturels, qui témoignent des passions, et peuvent être imités par des machines aussi bien que par les animaux; ni penser, comme quelques anciens, que les bêtes parlent, bien que nous n'entendions pas leur langage; car s'il était vrai, puisqu'elles ont plusieurs organes qui se rapportent aux nôtres, elles pourraient aussi bien se faire entendre à nous qu'à leurs semblables. »

Discours de la Méthode (1637), Ve partie. Oeuvres et lettres, La Pléiade, pp. 164-165

                                                                                                                        Descartes

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