236 - lecture judeo-chrétienne, unitarienne, de "L'Institution..." J. Calvin - 4 - La Trinité. Les trois Personnes

Publié le par marike.over-blog.com

18 05 09


page 86 – XIII / 6 –

Calvin cite les deux épîtres de Pierre I, 1.11-12 ; II, 1.21 pour prouver ce qu’il dira ensuite ; voici donc les passages bibliques :

I, 1.11

« Ils (les prophètes) cherchaient à découvrir l’époque et les circonstances marquées par l’Esprit du Christ  qui était en eux, et qui attestait d’avance les souffrances réservées au Christ et les gloires qui devaient les suivre… »

II, 1.21

«  Car jamais aucune prophétie n’a eu pour origine la volonté d’un homme ; mais c’est poussés par l’Esprit Saint que des hommes ont parlé de la part de Dieu. »

Et voici ce qu’il dit :

Comme en témoigne Pierre, les prophètes anciens n’ont pas moins parlé de Christ par l’Esprit que les apôtres et que tous ceux qui, après eux, ont été ministres de la doctrine du salut.  Christ n’étant pas manifesté, il faut comprendre que cette parole a été engendrée du Père avant tous les siècles. Si l’Esprit, dont les prophètes ont été les porte-parole, a été l’Esprit de la Parole, nous en concluons, sans erreur possible, que la Parole est vrai Dieu. Moïse le montre très clairement lors de la création du monde (Genèse I) en mettant la parole toujours en avant...


Mon commentaire : 
Je constate ici à mon sens une  complète confusion entre trois éléments :
1) L’Esprit, partie intégrante de Dieu, du Père, est là dès l’origine, personne n’en disconvient.
Cet Esprit, Dieu est capable de le donner à toutes les créatures, à tous les croyants, à tous ceux qu’il élit.


2) C’est ainsi qu’il l’a donné sans mesurer à ses prophètes, ses fils, dans l’Ancien Testament,


3) puis, dans le Nouveau Testament, surtout à Jésus-Christ, le Fils entre les fils, le préféré, le Messie, l’Unique, celui que les Juifs attendent encore.


Ainsi le Verbe, ou la Parole, n’est pas le Christ ; le Verbe lui a été donné au Baptême par Dieu, sous la forme imagée de  la colombe (bien que je croie personnellement assez que, dès le berceau, le Verbe était intimement tissé en lui, avec sa chair). Donc il ne faut pas confondre Jésus-Christ et la Parole, l’Esprit, comme le fait Jean, dans son Evangile plus tardif. On comprend bien alors que Jean ne commence pas son évangile par le baptême, comme dans les évangiles synoptiques ; il le place tout de suite après ce prologue :


Prologue.

« La parole a été faite chair…Car la loi a été donnée par Moïse ; la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ. Personne n’a jamais vu Dieu ; Le fils unique, qui est dans le sein du Père, est celui qui nous l’a fait connaître. » (L’évangile de Jean, chapitre I, versets 14 à 18)

« Jean rendit encore ce témoignage : « J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe, et il s’est arrêté sur lui. Pour moi, je ne le connaissais pas ; mais celui qui m’a envoyé baptiser d’eau m’a dit : Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et s’arrêter, c’est celui qui baptise d’Esprit Saint…. » (L'évangile de Jean, chapitre I, versets 32 à 34)


L’évangile de Jean est à mon sens très beau mystiquement, mais il n’aurait jamais dû être rajouté au canon, car il est source de confusions. (Je rappelle « le sacerdoce universel »).
     Dans l’Evangile de Jean, remplaçons le mot Parole, ou Verbe, par l’Esprit « parlé », en quelque sorte. Alors tout s’éclaire :

« La Parole a été faite chair » La version la plus récente « Segond » traduit par « est devenue »… Est-on sûr que cela  est une traduction exacte, et que l’on ne pourrait traduire par  : « la Parole a habité, submergé la chair » ?

     Il n’y a pas trace du Christ chrétien dans l’Ancien Testament, sauf par l’Esprit de Dieu, qui est commun à l’Ancien et au Nouveau Testament.


Ceci doit donc rester un Mystère sacré : Jésus : homme ; le Christ : l’Oint de Dieu, son premier messager.


Le monde n’a pas été créé par le Fils, comme le dit Calvin à la suite des Hébreux 1.2 (page 87), c’est l’Esprit qui l’a créé, en Dieu le Père créateur. Le Fils a ensuite été créé mortel, dans le temps, par le Père, mais, revêtu de l’Esprit, Il est toujours là parmi nous 2000 ans après sa naissance : l’Esprit, seul, est immortel.


Voilà comment s’exprime Calvin un peu plus loin (p. 89) :


« Jésus est cette même Parole revêtue de la chair, comme le montrent les témoignages qui affirment la divinité de Jésus-Christ.… »


Mais de quels témoignages Calvin veut-il parler ? De ceux des hommes, puisque Dieu n’envoie son Esprit à Jésus qu’au baptême, hommes venus après Jésus et qui ne l’ont même pas connu ?

     On ne peut utiliser à ce sujet les écrits juifs de l’Ancien Testament, de manière crédible, puisque les Juifs ne reconnaissent toujours pas Jésus-Christ comme le Messie, qui reste à venir.

     Calvin n’arrête donc pas dans ses propos d’outrepasser le sens des mots des prophètes et de leur donner un sens qu’ils n’ont pas ; il continue ses confusions par différents angles (pp. 89 à 92).

     Pour moi, c’est par l’Esprit que Jésus peut pardonner les péchés et agir dans tous les domaines.
     L’Eglise doit redonner une part centrale à Dieu, en tous les cas prier toujours Dieu, uniquement, même si c’est par Jésus, par qui nous connaissons mieux Dieu.


Calvin continue ensuite à « couper les cheveux en quatre, en dix, plutôt » pour essayer de prouver les dires de Jean dans son Evangile… si tant est que celui-ci soit entièrement d’origine… Je n'en suis pas du tout sûre…

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