278 – Lect. libre. « L’Institution de la religion chrétienne ». Jean Calvin. III, 4. La confession

Publié le par marike.over-blog.com

13 08 09

278 – lecture libre et critique de « L’Institution… » de Jean Calvin. III,4.  La confession

 

La doctrine scolastique de la pénitence ne valant rien selon Calvin, je la passe ! et j’arrive à la confession où j’admire l’art de développer…


Puisque les offices des prêtres sont transférés à Jésus-Christ, accomplis et achevés en lui, il faut que toute la dignité et les prérogatives de la prêtrise le soient aussi.


Alors les habitants de Jérusalem, de toute la Judée, et de toute la région environnant le Jourdain, accouraient auprès de lui ; et, confessant leurs péchés, ils étaient baptisés par lui dans les eaux du Jourdain. (Matthieu 3. 5-6)

Quant à moi, je vous baptise d’eau, pour la repentance…mais celui qui vient après moi est plus puissant que moi …c’est lui qui vous baptisera d’Esprit-Saint et de feu. (Matthieu 3. 11)







Confessez donc vos péchés les uns aux autres, et priez les uns pour les autres afin que vous soyez guéris. (Jacques 5. 16)

 

La confession n’est donc pas réservée aux prêtres, nous dit Calvin. Nous devons communiquer les uns avec les autres et faire part de nos infirmités, afin de recevoir un conseil, d’exprimer de la compassion et une consolation de façon réciproque….et de prier Dieu pour les difficultés de nos frères, ajoute Calvin.


Je m’étonne de l’audace de ces docteurs qui osent affirmer que la confession auriculaire dont ils parlent est de droit divin.
A ce sujet leurs archives montrent qu’il n’existe aucune loi ou constitution avant le temps d’Innocent III (c’est à dire le 4e concile de Latran en 1215). Ainsi Innocent III a piégé l’Eglise en lui imposant la nécessité de la confession auriculaire… Il est clair que Jésus-Christ n’est pas l’auteur de cette loi qui oblige les êtres humains à raconter leurs péchés.


Sozomène (vers 375 – 450), l’un des auteurs de l'histoire ecclésiastique, montre ensuite qu’un prêtre –le « pénitencier » des églises cathédrales qui, aujourd’hui, examine les fautes les plus importantes- était spécialement consacré à cet office. Par cela il réfute complètement ce que les sophistes ont feint de croire, à savoir que les clefs (le pouvoir des clefs : pardonner ou retenir les péchés)  relatives à la confession étaient données indifféremment à tout l’ordre des prêtres.


Sozomène dit encore, de plus, que cet usage existait à Constantinople jusqu’à ce qu’une femme, faisant semblant de se confesser, ait pris prétexte de cela pour avoir relation avec l’un des diacres de l’Eglise. A cause de cela,

Nectarius, évêque du lieu, renommé pour sa sainteté et sa grande connaissance en matière de doctrine, a aboli la pratique de la confession (et pour toutes les églises orientales). Que ces « ânes » dressent les oreilles ! Si la confession auriculaire était vraiment une loi de Dieu, comment Nectarius aurait-il eu l’audace de l’abolir ?

Témoignage de Chrysostome


…Si tu as honte de faire connaître tes péchés à un homme, confesse-les tous les jours à ton âme…à Dieu, qui peut les purifier. … Je ne veux pas que tu te confesses à un homme qui puisse te faire des reproches ensuite ou te diffamer, en publiant tes fautes, mais montre tes plaies à Dieu qui en est le bon médecin.

 

Et les traducteurs mensongers qui justifient ainsi leurs pratiques tyranniques ! nous dit encore Calvin. Ainsi, l’ancien traducteur, tant du grec que du latin, a souvent pris le mot de « confesser » pour « louer ». Exemple :

 (Psaume 42. 5) : Je viendrai avec liesse et confession.

 

Mais pour nous, comme c’est le Seigneur qui remet, oublie et efface les péchés, nous devons les lui confesser pour en obtenir grâce et pardon. ..Il est celui qui a été offensé et blessé : demandons-lui grâce et paix. Il est celui qui connaît les cœurs et voit les pensées : ouvrons donc nos cœurs devant lui. Il est celui qui appelle les pécheurs : allons donc auprès de lui.


David dit (Psaume 32. 5) :

Je t’ai fait connaître mon péché ;
Je ne t’ai point caché mon iniquité.
J’ai dit : « je confesserai mes transgressions à l’Eternel ! »
Et toi, tu as ôté la peine de mon péché.


Et la confession de Daniel : 9. 4 à 21 (cette confession est pour tout le peuple) je relève particulièrement  les versets suivants :

(4) Je priai donc l’Eternel mon Dieu et lui fit ma confession en ces termes :  …
(9) Au Seigneur notre Dieu appartiennent les miséricordes et le pardon.
(18) … Ce n’est pas à cause de nos mérites que nous te présentons nos supplications, mais à cause de tes grandes compassions.


On trouve beaucoup d’autres textes semblables dans l’Ecriture :


Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité. (I Jean  1. 9)

 

Confessons publiquement notre misère et la miséricorde de Dieu pour nous humilier, pour témoigner et lui rendre gloire, ajoute Calvin. (2 Samuel 12. 13)


Notre Seigneur a ordonné autrefois, dans la Loi, que le peuple se confesse publiquement au temple, par l’intermédiaire des paroles du prêtre (Lévitique 16. 21)



Toutes les fois que nous sommes affligés par la peste, la guerre, la famine ou par tel ou tel autre malheur, notre rôle est de pleurer, de jeûner, ou d’adopter une autre attitude d’humilité, et principalement de recourir à la confession, sur laquelle tout le reste repose. (Néhémie 1. 7 ; 9.16 sqq – captivité, destruction de la ville et du Temple et interruption du service de Dieu)

 

(La Fontaine illustre bien cela avec humour dans « Les animaux malades de la peste »)

 

Aujourd’hui nous pensons à la pollution généralisée, où notre responsabilité est manifeste.


Si on considère notre apathie et notre indolence, personne ne niera que ce soit une pratique sainte et utile…

Les Eglises bien organisées ont coutume, chaque dimanche, que le ministre prononce une confession, en son nom comme en celui du peuple, pour exprimer la culpabilité de l’assemblée devant Dieu et pour demander pardon. Et cette coutume existe encore dans nos églises réformées. Cela ne se fait pas sans fruit. Cela sert même à inciter à prier collectivement et individuellement.

 

Récapitulons : 1) confession entre nous, 2) confession collective ; 3)une troisième sorte de confession maintenant : L’autre est faite par amour du prochain qui a été offensé par notre faute, afin de l’apaiser et de nous réconcilier l’un avec l’autre. (Matthieu 5. 23-24) 

 

Dans le premier cas (1), l’Ecriture… nous laisse libre de choisir, parmi les croyants, qui bon nous semblera pour nous confesser ; toutefois il est préférable de nous adresser plutôt [aux pasteurs], qualifiés avant tout autre pour cela (Matthieu 16. 18-19 ; 18. 18) (Pierre et ses « clés ») afin de certifier aux consciences la rémission des péchés. (p. 572)

Il faut toujours prendre garde, là où Dieu n’a pas imposé de loi, que les consciences ne soient pas soumises à un joug obligatoire. C’est pourquoi la forme de la confession doit être libre, que personne ne se sente contraint ; il faut seulement recommander à ceux qui en ont besoin d’y recourir comme à une aide utile.

De plus, il s’en suit que ceux qui  pratiquent cette confession librement, selon leurs besoins, ne doivent être obligés ni poussés par des moyens plus ou moins clairs à raconter tous leurs péchés. Il doivent avoir la liberté de le faire comme ils le jugeront bon, afin d’en retirer un réel allègement. Ni tyrannie des pasteurs, ni participation formelle des fidèles, ajoute Calvin.

 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article