299 – « L’Institution de la religion chrétienne » de J. Calvin. III, 20. La prière (suite)

Publié le par marike.over-blog.com

20 09 09


299 – « L’Institution de la religion chrétienne » de J. Calvin. III, 20. La prière (suite)


9. Il faut [pour bien prier] confesser nos fautes et demander pardon


ceci pour une réconciliation indispensable avec Dieu (Psaumes 25. 6-7, 18 ; 51. 7)

Il nous faut récapituler les péchés de toute notre vie, dit encore Calvin.


Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner et nous purifier de toute injustice.
( I Jean 1. 9)


10. En quel sens les saints évoquent-ils leur bonne conscience en priant ?

Les saints rappellent à Dieu leur fidélité à son égard pour obtenir plus aisément son pardon :


(Psaumes 86. 2 ; Esaïe 38. 3 ; 2 Rois 20. 3 ; Psaumes 34. 16)


Quoique ce soit que nous demandions, nous le recevons de lui, parce que nous gardons ses commandements. (I Jean 3. 22)


Ces paroles ne signifient pas que les prières sont appréciées selon le mérite des œuvres. Dieu veut établir ainsi la confiance  de ceux qui sentent leur conscience intègre, sans partage et sans hypocrisie : ce qui doit exister, universellement, chez les croyants.

Ce que dit l’aveugle à qui la vue a été rendue  est la pure vérité :

Nous savons que Dieu n’exauce pas les pécheurs (Jean 9. 31)


De plus, on remarquera qu’ils ont presque toujours utilisé cette façon de prier lorsqu’ils se comparaient avec leurs ennemis et demandaient à Dieu de les délivrer de leur oppression.

 

En fait, Calvin ne blâme pas cette confiance en soi qui n’est pas de l’orgueil, mais une juste fierté, une juste appréciation de ce que l’on est. Et effectivement il est plus facile de se voir correctement face à ses ennemis.


Mais nous enseignons que la confiance que nous avons d’obtenir de Dieu ce que nous lui demandons est uniquement fondée  sur sa sainte clémence, sans aucune considération de mérite.


11. La ferme assurance d’être exaucé


Le sentiment de la colère de Dieu et une confiance assurée dans sa grâce, semblent, de prime abord, deux choses opposées, impossibles à accorder… La foi et la repentance sont des compagnes indissolublement liées [dans nos prières], l’uns nous effrayant et l’autre nous réjouissant (Psaumes 5. 8)


Dans nos prières, prendre la foi pour guide :

Tout ce que vous demanderez avec foi dans vos prières, vous le recevrez ( Matthieu 21. 22 ; 8. 13 ;9. 29 ; Romains 10. 14 ;17)


On ne peut pas prier Dieu correctement sans être assuré de son amour et de sa bonté.

Nul ne peut invoquer Dieu sinon celui qui a connu sa grâce par l’Evangile.


Approchons-nous donc, avec assurance, du trône de la grâce, afin d’obtenir miséricorde (Hébreux 4. 16)


Si nous voulons prier avec fruit, il nous faut tenir ferme, comme à deux mains, l’assurance –que Dieu nous commande d’avoir- d’obtenir ce que nous demandons…la confiance de la foi qui est fondée sur une espérance certaine.

 

Je me prends à réfléchir à ce problème de la foi : la foi est une rencontre du domaine du possible entre l’homme et Dieu : ce n’est ni la seule démarche de l’homme, ni la seule démarche de Dieu. L’homme doit croire en lui, et il peut croire en lui s’il  sent en lui-même qu’il peut plaire à Dieu, qu’il en a les possibilités. De même Dieu peut croire en un homme particulier selon son jugement secret qui dépasse celui de l’homme. Pour que tous deux se rencontrent, il faut que chacun fasse un bout du chemin. Parfois c’est Dieu qui fait la plus grande partie du chemin (le chemin de Damas), parfois c’est l’homme : est-ce le sens de la lutte de Jacob avec l’ange ?

 

Je pense à la phrase de Montaigne, dans les « Essais »,qui m’a toujours paru mystérieuse :


Misérable à mon gré, qui n’a chez soi où être à soi, où se faire particulièrement la cour, où se cacher ! (III, 3 De trois commerces). (c’est moi qui souligne)

 

En fait, la première personne à aimer, c’est soi-même ! Un certain christianisme a confondu cela avec l’orgueil, et effectivement il y a cet écueil-là, mais ce n’est pas pour cela que l’on doit empêcher la navigation, comme cela a pu arriver dans un contexte trop scrupuleux. Au contraire, il est sans doute indispensable de s’aimer.

 

C’est toute la controverse entre Pascal et les classiques :


« Le moi est haïssable…chaque moi est l’ennemi et voudrait être le tyran de tous les autres ».


Le moi est haïssable, mais il s’agit de celui des autres, répond Paul Valéry en une apparente boutade, mais il montre aussi que l’orgueil guette souvent à la porte de cet amour…

 

Souvent les personnes qui ont été encouragées dans leur jeunesse ont pu prendre leur essor intérieur. Leur moi leur a été révélé de l’extérieur, ses possibilités.

 

N’oublions pas la complication supplémentaire de se dire ; ce n’est pas moi qui agis, c’est Dieu qui agit en moi. A ce moment-là,on sent l’unité de l’Esprit, dont on n’est qu’un maillon. Dieu, à la fois Maître suprême et partie du Tout ? L’Un et le Multiple ?

 

Le Dieu caché…


Prenez pour ceinture la vérité, pour cuirasse la justice… prenez, par dessus tout, le bouclier de la foi…Armez-vous aussi du casque du salut et de l’épée de l’Esprit, qui est la Parole de Dieu... (Ephésiens 6. 14-18)


13. le commandement et la promesse de la prière


Invoque-moi au jour de la détresse ; je te délivrerai, et tu me glorifieras. (Psaumes 50. 7-15 ; 65. 3 ;  145. 19)

 

Dieu exauce parfois les incrédules et les prières feintes. Il fait lever indifféremment son soleil sur les bons et les méchants (Psaume 107. 6, 13, 19 ; Juges 2. 18 ; 3. 9 ; 12, 15)

 

 

 

 

 

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