301 - – « l’Institution de la religion chrétienne »de J. Calvin. III. 20. La prière (suite)

Publié le par marike.over-blog.com

20 09 09

 

301 - – « l’Institution de la religion chrétienne »de J. Calvin. III. 20. La prière (suite)

 

J’ai pas mal ajouté à mon précédent article, après coup, ceci pour mes abonnés…

 

Les chrétiens se recommandent à Dieu l’un l’autre dans leurs prières ; mais celui qui prie pour tous sans que personne ne prie pour lui, voilà le vrai Médiateur (Hébreux 10. 19) (p. 811) - réf. 1 Jean 2.1-2 ; Romains 8.34 ; 1 Timothée 2.5.
Ceci est la conséquence de ce que, dès le lendemain de la mort de Jésus, les Apôtres et les disciples l’ont divinisé. (p. 811)

Christ est entré dans le sanctuaire du ciel où lui seul peut présenter les prières du peuple qui n’a pas d’accès direct jusqu’à Dieu. (p. 812)
Voilà, de mon point de vue, la notion hiérarchique, et non démocratique, protestante, qui réapparaît ; celle de l’église catholique.

Il faut bien une hiérarchie dans la société, pour l’organiser, mais pas dans tous les domaines. L’âme peut et doit monter directement vers son Dieu, dans un dialogue confiant, comme l'enfant avec son père. Elle doit être libre d’en appeler à Jésus quand elle l’entend. Peut-être naïvement pourra-t-elle juger parfois que  sa prière sera mieux prise en compte si elle passe par la recommandation de Jésus, mais, comme le Père est parfait, a-t-il vraiment besoin de cette recommandation ? Peut-être en est-il agacé parfois, comme nous l’a si bien montré Calvin, quand on rogne un petit bout de sa gloire, de son amour, au profit d’un autre ? Qui sait ?

Et voilà que Calvin continue à organiser pour nous en esprit comment est, véritablement, le paradis :
En ce qui concerne les saints qui, décédés, vivent en Christ : si nous pensons qu’ils prient, n’imaginons pas qu’ils le font par une voie autre que Christ qui est la seule voie, ou que leurs requêtes soient acceptées par Dieu en un autre nom. 
En réalité je pense, selon le dogme (alors, Calvin ?), que les « saints », « appelés » attendent d’abord comme nous, les vivants, le jour du Jugement pour savoir s’ils passent de l’état de « saint stagiaire, appelé », décrété par le pape ou par le consensus populaire, à « saint titulaire, élu ». Trève de plaisanterie… Il est vrai que je pense parfois à ceux qui m’ont précédée et que je me demande comment il se fait, par rapport à tant d’autres, que j’aie toutes les chances que j’accumule dans ma vie…peut-être ont-ils prié pour moi ? je les imagine « appelés » ; « élus », je n’en sais rien ; pour moi, ils le sont dans mon cœur d’enfant que je fus. Mais alors, si cela est, selon cette extraordinaire hypothèse, comment cela s’organise là-haut, je n’en ai pas la moindre idée… et  je me demande vraiment si Calvin…à moins qu’il n’ait le téléphone direct avec Saint Pierre…

Quelle bêtise cela a été, voire quelle rage, de prétendre avoir accès auprès de Dieu par les morts, de telle sorte qu’on se détourne de lui (Jésus) ! Que cela ait été fait avant, et que cela se fasse encore aujourd’hui, ici, où règne la papauté, qui le niera ? Pour que Dieu soit propice on en appelle au mérite des saints, on invoque Dieu en leur nom, en négligeant, le plus souvent, Jésus-Christ. Cela ne revient-il pas à leur transférer l’office de l’unique intercession que nous avons reconnue,plus haut, être à Christ ?
Ici je distingue entre la prière des morts « saints », appelés ou élus, vers Dieu et la prière des vivants vers les morts, dits abusivement « saints », ou élus par Dieu,  par les hommes. Dans ce second cas, Il me semble que Dieu doit s’offusquer de n’être pas le premier dans les prières, avec peut-être Jésus comme seul intercesseur parmi les hommes, puisque c’est ce dernier qui a le mieux rendu compte de Dieu auprès des hommes :

Quand le cœur humain cherche ces sortes d’aides secondes…comme si Christ était trop rigoureux … ces personnes font un grand déshonneur à Christ… De même ceux qui prient les morts rejettent la bienveillance de Dieu qui s’est déclaré leur Père.

22. [L’intercession des saints] Elle suscite de nombreuses erreurs et superstitions

C’est ainsi que les saints deviennent des « spécialistes » : les uns sont chargés des « objets trouvés », des avocats, les autres, plus nobles, des guérisons ou des marins en mer….

Non seulement il y avait autant de dieux que de villes, mais aussi autant que de personnes, chacun avait le sien.c’est ainsi, continue Calvin, que les saints ne sont plus des défenseurs ou des avocats, mais des acteurs de leur salut !

Calvin continue : Ils « se jettent à genoux » devant des images des saints et « bredouillent un Pater Noster. », ce qui ne se fait pourtant pas dans les messes ni dans les vêpres. Jadis le concile de Carthage avait interdit ces pratiques, mais…la dévotion populaire est forte : Sancta Maria ou Sancte Petre, ora pro nobis !
Addition du 18 01 2017 : Le mystère est profond, insondable... Calvin ne serait-il pas comme ceux qu'il condamne, en donnant une si grande place au grand prophète de Galilée, mais homme tout de même,  face à Dieu ?  

 


Le rôle des anges n’est pas celui des saints. (Hébreux 1. 14 ; Psaumes 9. 11 ; 34. 8) ;  ici encore de regrettables confusions se sont introduites.

Les morts prient-ils pour les vivants ? Non, déclare Calvin. Laissons donc tranquilles ceux dont l’Ecriture dit ouvertement qu’ils ont terminé leur course !

Et l'immortalité de l'âme, Calvin ?

Et du côté des Juifs ? Ils ne prient pas leurs morts, comme Abraham, selon ses mérites, mais se souviennent de lui pour l’Alliance qu’il a conclue avec Dieu pour son peuple, nous rappelle Calvin. .

C’est toi, cependant, qui es notre Père, ce n’est pas Abraham qui nous a connus, ce n’est pas Israël qui nous a distingués ; c’est  toi, Eternel, qui es notre Père qui, dès l’Eternité, t’appelles notre Rédempteur… "Reviens, à cause de tes serviteurs. (Esaïe 63. 16-17)

Pourquoi, dans une si grande foule, quasiment une fourmilière de saints, ils n’ont pas prévu une petite place pour Abraham, le père de toute l’Eglise ? … Voilà la réalité : comme chacun sait bien qu’une telle coutume n’a jamais existé dans l’église ancienne, ces rustres, pour dissimuler la nouveauté, n’ont pas parlé des saints qui avaient vécu sous la Loi.

28. La louange et l’action de grâces doivent toujours être jointes à nos requêtes

L’action de grâce est un remerciement

La demande et la louange, qui contient par le fait même la reconnaissance :

Invoque-moi au jour de la détresse ; je te délivrerai, et tu me glorifieras. (Psaumes 50. 15)

Malheur, dit l’Eternel, aux enfants rebelles, qui forment des desseins en dehors de moi…

(Esaïe, 30. 1)

Nous devons tout prendre comme venant de sa main, avec une continuelle action de grâce.

Tout est sanctifié par la parole de Dieu et par la prière. ( I Timothée 4. 5)

a contrario, sans la parole et la prière tous les biens ne le sont pas… La Parole en laquelle nous avons confiance.

 

L’Eternel est mon libérateur ! Nous ferons résonner les cordes de nos lyres, tous les jours de notre vie, dans le temple de l’Eternel. (Esaïe 38. 20 ; Jonas 2. 10)

29. La prière doit être publique et privée

Les prières publiques ne peuvent pas être continuelles…c’est pourquoi il y a des heures prévues…qui tiennent compte de ce qui est commode pour tous.

Ne pas espérer  contraindre Dieu à nous accorder ce que nous lui demandons en l’importunant avec une vaine loquacité. Comme si, à force de paroles, il pouvait se laisser fléchir…

Calvin condamne ceux qui bredouillent leurs prières ou leur bréviaire, qui répètent cent fois leur chapelet. La vraie prière vient du fond du cœur, dit-il.

Ce qui est primordial dans la prière se trouve dans le cœur et dans l’esprit. (Matthieu 6. 6 ; 14. 23)

La prière privée, c’est chercher un lieu à part qui nous permette de plonger en nous-même de toute notre force…La prière est une chose secrète, qui se passe dans le cœur et dans l’esprit, qui doit être paisible… (Luc 5. 16)

Mais il faut savoir aussi prier en public, dans les assemblées, nous dit Calvin. (I Timothée 2. 8)

L‘utilité de la maison de Dieu, ou temple, c’est de permettre aux fidèles de se réunir pour prier Dieu en commun. (Matthieu 18. 19-20) Le temple n’a aucun caractère sacré en lui-même, précise Calvin. Le sentiment vrai et pur au fond du cœur doit remplacer la pompe et le cérémonial.

31. la parole et le chant dans la prière

Là encore, il n’y faut pas que l’expression des lèvres, mais aussi le cœur et l’esprit, nous dit Calvin.

(Esaïe 29. 13-14 ; Matthieu 15. 8-9)

La parole et le chant soutiennent l’attention de l’homme, si fragile et facile à détourner…et ils maintiennent son orientation vers Dieu.  

Nous honorons Dieu d’un même esprit et d’une même foi, nous le louons d’une même et unique voix et quasiment d’une même bouche. (Romains 15. 5-6)

En public que chacun entende clairement la profession de foi que fait son frère et qu’il en soit édifié et incité à imiter son exemple.

 

32. Le chant au culte public

 

Il est fort ancien … les apôtres eux-mêmes l’ont pratiqué.
(I Corinthiens 14. 15 ; Colossiens 3. 16). Cela n’a pas toujours été universellement admis. Le chant…est un ornement qui donne plus de grâce et de dignité aux louanges de Dieu. Les cœurs… prient avec plus d’ardeur.
Mais l’intérêt pour la musique doit céder le pas au culte rendu à Dieu : Faire preuve de modération, nous précise l’auteur, qui rejette les chants à quatre parties.

33. Toute prière doit être intelligible. 

Les prières publiques doivent se faire dans le langage commun du pays, que toute l’assemblée puisse comprendre. (I Corinthiens 14. 16)

L’usage de la langue sans le cœur … est fort déplaisante à Dieu.

Il n’est pas nécessaire de parler sa prière, sauf exceptions. Quant au maintien de notre corps, par nos attitudes (s’agenouiller, se découvrir), nous nous efforçons de manifester une plus grande révérence à l’égard de Dieu.  (p. 829)

 

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