376 - Laïcité. Athéisme. Religions. Historique. Les sciences, l’art.

Publié le par marike

D'abord un rappel de 3 définitions :

I- Laïcité : définition : (Wikipedia) séparation de l’église et de l’Etat, du civil et du religieux.

Au sens contemporain, elle est le principe d'unité qui rassemble les hommes d'opinions, de religions ou de convictions diverses en une même société politique, distincte par conséquent d'une communauté.

La liberté de croyance et de pratique doit être entière; dans les limites de "l'ordre public", l'État s'interdit d'intervenir dans les affaires religieuses, et même de définir ce qui est religion et ce qui ne l'est pas (pas de religions officielles ni même reconnues selon l'article 2 de la loi de 1905).

Mais le concept de laïcité est avant tout une histoire conflictuelle opposant tout au long du XIXe siècle deux visions de la France: les catholiques et les révolutionnaires. La conception française est, dans son principe, la plus radicale des conceptions de la laïcité (comparativement), quoiqu’elle ne soit pas totale.

La laïcité à la française pose comme fondement la neutralité religieuse de l’État. L’État n’intervient pas dans le fonctionnement de la religion, sauf si la religion est persécutée (article 1 de la loi de 1905 : "l’État garantit l’exercice des cultes.").

La conception française de laïcité, bien que dans son principe la plus radicale, a été extrêmement marquée dans son application pratique par le fait qu’il s’agit d’un long et périlleux combat anticlérical, consistant non pas à séparer le pouvoir politique du fait religieux en tant que tel, mais à réduire l’influence de l’Église Catholique et des militants politiques chrétiens.

Aujourd’hui, des propositions d’inclusion de la notion de valeurs, ou de racines, chrétiennes ou même simplement "religieuses" dans la Constitution européenne suscitent une vigilance accrue de milieux attachés à la laïcité : le mot "racines" n'étant pas suivi de l'adjectif "historiques" pourrait en effet être interprété par la suite comme "fondatrices".

Par principe, la laïcité est un concept étroitement lié à celui de la liberté d’expression et d’opinion. J’ajoute que l’on reconnaît que ce concept est juste à ce qu’il n’asservit ni ne limite l’Esprit, c’est à dire l’épanouissement intérieur de tout homme.

La démonstration d'appartenance à une religion peut cependant être restreinte. C’est le cas notamment des fonctionnaires, qui durant leur service n’ont pas le droit de porter de signe religieux. De même il est interdit d'afficher des signes ostentatoires religieux dans les écoles de la République.

Il existe en outre des propositions pour que le fait religieux, un enseignement descriptif des caractéristiques des religions (dogmes, structures, histoire, etc.) soit inscrit aux programmes. Les rapports Debray (2002) et Stasi (2003) conseillent d'aborder les faits religieux comme des faits sociologiques.

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II - Athéisme : définition : étym : sans dieu. (wikipedia) Les phénomènes rejetés par les athées pourront aller de la figure de Dieu personnifié, comme celui de la religion chrétienne, à l'existence de toute réalité spirituelle, surnaturelle ou transcendantale.

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III - Religion : (http://www.cnrtl.fr/definition/religion) Rapport de l'homme à l'ordre du divin ou d'une réalité supérieure, tendant à se concrétiser sous la forme de systèmes de dogmes ou de croyances, de pratiques rituelles et morales

Pour la plupart des civilisés, les églises ne sont que des musées où reposent les religions mortes. L'attitude des touristes qui profanent les cathédrales d'Europe montre à quel point la vie moderne a oblitéré le sens religieux. L'activité mystique a été bannie de la plupart des religions.
Carrel, L'Homme, 1935, p. 158.

C'est en tant que religion, que la doctrine communiste exalte et alimente les ferveurs des jeunes gens d'aujourd'hui. Leur action même implique une croyance; et s'ils transfèrent leur idéal du ciel sur la terre, ainsi que je fais avec eux, ce n'en est pas moins au nom d'un idéal qu'ils luttent et, au besoin, se sacrifient.
Gide, Journal, 1933, p. 1182.
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Les conséquences de la vie de ces mots

1) La situation d’aujourd’hui

 Vers la deuxième moitié du XIXe siècle, avec le retour de la royauté et de l’Empire, correspond en France une période très conservatrice du catholicisme, avec les nouveaux dogmes de l’Immaculée conception de la Vierge (1854), de  l’infaillibilité pontificale (1870), et l’échec d’un christianisme moderne et social (Montalembert, Lamennais, Lacordaire et le journal  L’Avenir –1830-). D’autre part, s’installent progressivement le positivisme d’Auguste Comte  (1798-1857), qui écarte du champ des connaissances la métaphysique et la religion, et le communisme (Marx (1818-1883), avec pour conséquences l’athéisme et le matérialisme de beaucoup.

Aujourd’hui, la chute du communisme dans le monde et ses millions de morts, et, à l’autre bout de la chaîne, l’existence du capitalisme, ont laissé et laissent durablement leurs traces dans les esprits : une mentalité matérialiste s’est solidement installée, et avec elle l’athéisme.
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2) Les conséquences

- Une lente perte de mémoire culturelle, historique et artistique : On n’entend plus parler culturellement et historiquement que de la Préhistoire (il faut remonter aussi loin dans le temps pour  ne pas rencontrer le transcendant, et encore, avec les peintures murales et les premières traces de cultes, sans doute autour des morts, on trouve probablement toujours la transcendance, même dans les temps les plus reculés ) et de l’histoire de la deuxième guerre mondiale ( 39-45), où l’Europe, et particulièrement la France, après deux guerres mondiales épouvantables, perd confiance en elle-même et en ses valeurs spirituelles (Kant, Bergson…).

Sur cet oubli, se construit une « religion » matérialiste, qui cache et nie le « Ciel ». Fanatique, elle met des œillères à tout un chacun, on pourrait dire dès le berceau, à l’école. La tolérance, toute compréhension de « l’autre » est abolie, car le fanatisme existe aussi bien en religion qu’en politique, et -on le constate aujourd’hui plus que jamais- dans les sciences également. En Europe, à l'aune de mon souvenir, jamais la science n'avait été ainsi  pervertie par une idéologie.

- Dans les sciences, la manière de faire des matérialistes :

a) Tous ceux qui ne sont pas matérialistes et athées sont automatiquement rangés sous la bannière :  créationnistes : ceux-ci prennent tous alors par définition les légendes mythiques religieuses pour une vérité scientifique, alors que ces grands mythes –qui ont duré- contiennent une grande sagesse, une vérité, mais non scientifique. Les matérialistes ne voient les créationnistes  que sous leur forme intégriste.

b) De plus les matérialistes athées mettent dans cette catégorie tous ceux qui formulent l’hypothèse que l’univers ne peut avoir été créé par hasard, qu’il y a une cause qui nous échappe ; ceux-ci se rangent sous la bannière du projet intelligent : en effet, il y a selon ces derniers, derrière toute cette immense création (de l’infiniment petit à l’infiniment grand, comme aurait dit Pascal, avec cet agencement prodigieux partout des formes, des couleurs, des matériaux, des éléments, construits lentement à l’aide du temps, avec le mystère de la vie et de la mort) une intelligence qui est à l’origine de tout cela, mais comment ?

Les matérialistes détruisent donc toutes les avancées scientifiques de ces derniers, qui ne formulent jamais leur point de vue spécifique, au niveau scientifique, que comme hypothèse, qui travaillent en dehors d’elle, seulement selon la science. Les matérialistes au contraire s’enferment dans des dogmes scientifiques qui affirment que leur idéologie matérialiste est la seule vraie scientifiquement ; eux seuls ont apparemment le droit d'être des scientifiques aujourd'hui.

Conclusion : en confondant mensongèrement les définitions de mot, des mots à sens multiple, en ravalant leur sens à leur niveau le plus intégriste, le plus intolérable, ils paralysent la communication de ces derniers ; ils ne permettent à aucun autre qu’eux de s’exprimer, et à plus forte raison les croyants ; combien jusqu'ici, parmi les plus grands, ont été à la fois croyants et scientifiques : la plupart d'entre eux, dirais-je. [1].

3) Dans les arts

 J’ai deux exemples :

1) L’œuvre de Zola, où le peintre-poète se suicide au sujet d’un magnifique tableau impressionniste représentant une femme, parce que sa femme lui a dit que la réalité d’un corps de femme, ce n’était pas cela.

L’art cherche alors non plus la vérité de l’art, mais la réalité à l’exemple des sciences.

La question : l’artiste peut-il vraiment créer en dehors de toute spiritualité ?

2) L’article du Monde  des 11-12 juillet 2010 p. 3 :

« L’art en Russie, du musée au tribunal ». (mais aussi avant il y a eu les caricatures du prophète Mahomet).

Les œuvres qui questionnent sont celles du Christ affublé du logo Mac Donald, sous l’inscription : ceci est mon corps, et celle d’un officier russe sodomisant un jeune conscrit sous l’épithète : Gloire à la Russie ».

On peut donner deux points de vue :

-Ces œuvres choquent profondément la personne religieuse ou patriote. Elles font scandale.

Malheur à celui par qui le scandale arrive ! dit le Christ. Cet art sert l’idéologie athée, nihiliste ; c’est un art publicitaire, en ce sens, un art de révolte.

-Toutefois ces œuvres font réfléchir : elle dépeignent le monde éternellement imparfait des hommes ; chaque fois qu’ils veulent construire arrivent leurs tares, leur incomplétude : ici le Christ dans une société « Mac Donald », celle de la mal-bouffe, de l’obésité, de la chimie perverse des aliments industriels, de leur « ionisation » (ou irradiation), des multinationales ; Là, la bête humaine qui se cache derrière les grands idéaux, tel le patriotisme, opprime le plus faible.

-Que conclure ? Van Gogh peut révéler son art seulement en peignant un champ ou une maison, un paysan ; une œuvre d’art se justifie-t-elle seulement en faisant scandale ? Comment reconnaît-on l’œuvre d’art ? voilà la question.


[1] Voir en exemple à ce sujet le site : http://scepticismescientifique.blogspot.com/2009/08/notes-de-lectures-16-les-creationnistes.html qui renvoie au proverbe : « Il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. » Beaucoup de chrétiens, s’ils sont pour le projet intelligent, ne sont pas pour autant des créationnistes  vus sous l'aspect négatif de la définition. 

 

Publié dans Société

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M
<br /> Je vous ai déjà dit plusieurs fois que vous n'étiez pas le bienvenu sur ce blog : Vous vous servez de mon blog uniquement comme support publicitaire, et je n'en suis pas un. Vous abusez d'une<br /> invitation ;  j'ai prévenu Over-blog de votre attitude."Science sans conscience n'est que ruine de l'âme." C'est uniquement parce que je ne sais pas trier, supprimer les commentaires mal<br /> venus que les vôtres sont encore là.<br />
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C
<br /> Voir Blog(fermaton.over-blog.com)No.7- THÉORÈME QUANTIQUE. - L'Impressionnisme supérieur à la Science ?<br />
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