8. Marc. 1.11. Lecture suivie. Le baptême de Jésus (suite et fin)

Publié le par Marike

Le baptême de Jésus. Le témoignage céleste.
Article 8. Bible : Lecture commentée de l'Evangile selon Marc. chap. 1. verset 11, verset par verset, puis de ses compléments dans les autres évangiles ( Mt. III, 17 ; Lc. III, 22 ; Jn. I, 32 ).

 

Marc. I. 11 

Des cieux vint une voix : "Tu es mon fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection."

Bien que nous sachions que la terre est ronde et qu'elle tourne autour du soleil, que les cieux sont donc partout, en bas et en haut, nous gardons l'habitude de la verticale pour imaginer en haut Dieu -la beauté des cieux- et en bas Satan (le gouffre, l'abîme de la mort au cœur de la terre ).  

C’est peut-être ainsi que le Poète, pour faire sentir toute la « présence » de Jésus : charisme,   vie intérieure, spirituelle,  autant qu’il la sent lui-même, l’a traduit par la voix de Dieu ; ce Dieu symbolisé ( ?) est situé géographiquement dans l’espace par « les cieux » ; le sens étymologique de Dieu (Diu -diurne-) n’est-il pas « ciel lumineux ?  « Tu es mon fils bien-aimé... ». La voix insiste par une sorte de pléonasme : "en toi j’ai mis toute mon affection". La voix s’adresse à Jésus personnellement ; lui est-elle intérieure ? ou les autres témoins l’entendent-ils aussi ?  

Après la vue, c'est l'audition qui prime. Ces dons ne sont pas si éloignés de nous, si l'on pense aux vraies "voyantes" aujourd'hui -une amie de ma mère, tantôt "voyait", tantôt "entendait" ; son don était irréfutable- ou même aux "voix" de Jeanne d'Arc. A ce sujet Marie-Emile Boismard écrit, dans "Jésus, un homme de Nazareth" (éd. du Cerf -Paris 1996- p. 31) : à l'époque de Jésus, "lorsqu'un rabbi recevait une révélation divine, on disait qu'il avait entendu la voix de Dieu qui lui parlait, sans que l'on ait pensé à une voix perçue de façon physique, matérielle..." En réalité, on était alors habitué à la pensée symbolique.  De plus, un événement spirituel subit  peut tout changer, comme chez Pascal (Mémorial - 1654) ou Paul Claudel (à Notre-Dame, le 25 décembre 1886)... Nous pouvons distinguer ici une "vision" au sens littéral et ensuite une révélation ;  Jésus a  pu avoir les deux ; Il y a tant de choses que l'on ne peut expliquer encore...en tous cas ici, peut-être vraiment  pour la première fois, il a la pleine  intuition de ce qu'il est ; c'est cela l'essentiel. Jésus a dû confier cette vision à Jean, ou à l'un de ses proches,  pour que nous la connaissions aujourd'hui. Toutefois d'autres versions coexistent chez les évangélistes : chez Mt. (III, 16-17) la vision est celle de Jésus, et l’audition semble  collective.  Chez Lc. (III, 21-22) la vision et l’audition sont collectives ; chez Jn. (I, 29 à 34), la vision vient de Jean le baptiseur. Ces variantes sont-elles le fait des gens qui les ont rapportées ? des auteurs ? des traducteurs ? En réalité cette multiplicité de points de vue souligne le mystère de ce miracle. Personnellement je pense que cette révélation est individuelle, mais que d’autres peuvent en avoir l’intuition, la sentir.

A partir de là, Jésus a foi en Dieu, en lui, en sa "mission".              

"Mon Fils", ou "mon fils"... ce mot a fait couler beaucoup d'encre...Jésus est le fils de Dieu, le Dieu créateur, comme tous les hommes ; lui-même se nomme ailleurs : "fils de l'homme", ce qui n'est pas anodin si l'on pense au terme "fils de Dieu". En réalité, ce dont on est sûr, à partir de tous les changements que le texte a subis, et des multiples interprétations avant ce texte, c'est que, homme, il est habité pleinement par Dieu, par son Esprit. D'autres grands génies ont pu être aussi habités par l'Esprit, je pense à Platon, Aristote avec sa découverte des Transcendantaux, Rembrandt ou François d'Assise. Toutefois Jésus tient une place toute particulière, unique, aux  yeux de beaucoup, aux yeux des chrétiens.     

Rappel : jusqu'au concile de Nicée (4e s.) les partisans d'Arius (Jésus ne devient Dieu qu'au baptême) sont aussi nombreux que ceux d'Athanase (pour La Trinité). Après la victoire d'Athanase  – appuyé par Constantin – peu à peu  les Ariens ont perdu du terrain.
Pour les Unitariens (partisans d'Arius) :
1) Jésus est fils de Dieu comme tous les hommes
2) Jésus est fils unique au même titre qu'Isaac est déclaré fils unique d'Abraham (Genèse 22. 2.  et Hébreux 11.17), bien qu'il ait des frères. Isaac est l'homme de l'Ancienne Alliance avec Dieu et Jésus celui de la Nouvelle Alliance ; c'est en quoi ils sont fils uniques.
3) Engendré veut dire à la fois "enfanté" (lien biologique) ou  "adopté" (lien familial) (pour Jésus : au baptême)(Dictionnaire du Nouveau Testament de X. L. Dufour)
4) Tout homme engendré n'est-il pas créé ?
5) Si la Parole, la Sagesse est créée "au commencement", les chrétiens ne sont-ils pas  "créés" par Dieu et par Jésus ?

Résonance : Le témoignage et la conversion de Paul Claudel 

(Contacts et circonstances - 1940) :
 

« A dix-huit ans, je croyais donc ce que croyaient la plupart des gens dits cultivés de ce temps... J'acceptais l'hypothèse moniste[1] et mécaniste dans toute sa rigueur, je croyais que tout était soumis aux « Lois » et que ce monde était un enchaînement dur d'effets et de cause que la science allait arriver après-demain à débrouiller parfaitement. Je vivais d'ailleurs dans l'immoralité et peu à peu je tombai dans un état de désespoir... »

« ...Tel était le malheureux enfant qui, le 25 décembre 1886, se rendit à Notre Dame de Paris pour y suivre les offices de Noël... J'étais moi-même debout dans la foule près du second pilier à l'entrée du chœur, à droite, du côté de la sacristie. Et c'est alors que se produisit l'événement qui domine toute ma vie. En un instant mon cœur fut touché et je crus. Je crus, d'une telle force d'adhésion, d'un tel soulèvement de tout mon être, d'une conviction si puissante, d'une telle certitude ne laissant place à aucune espèce de doute, que, depuis, tous le livres, tous les raisonnements, tous les hasards d'une vie agitée, n'ont pu ébranler ma foi, ni, à vrai dire, la toucher... »

[1] Monisme : Le monde matériel n'est pas séparé du monde spirituel.

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Livres de Marike (décrits sur la toile, dans ce blog, et recensions) :
- Anthologie de la prose française. 1100-1900. Ed. indépendante illustrée. 2005. 480 p. Prix : 26 €
- Etude des Evangiles, suivi de : Les Evangiles et l'écologie  - L'Harmattan, coll. Chrétiens autrement. 2006. 155 p. Prix : 14,50 €
- Interroger sa foi. Du calvinisme au judéo-christianisme libéral. Préface du pasteur P. J. Ruff. Editeur : Edilivre. 2013. 261 p. Prix : 20€
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Le site de Michel Lefeuvre philosophe des sciences non matérialiste :
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C
re-bonjour<br /> <br /> j'ai mis les 3 poèmes<br /> sur mon blog<br /> j'espère que ca vous plaira<br /> <br /> cecyl
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C
bonjour<br /> <br /> voilà mon email<br /> cecyl@jubii.fr<br /> j'attends vos 3 poèmes de noël<br /> <br /> bien à vous<br /> <br /> cecyl
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