770. Socialisme. Bourgeois. Gauche-Caviar et Bourgeois-Bohème

Publié le par marike

Socialisme : on connaît la grandeur du socialisme (non communiste), mais ce matin je voudrais éclairer ses failles et ses travers : j’ai envie de vous communiquer cette citation de notre grand pasteur Charles Wagner(1852-1918) dans « L’Ami » (aujourd’hui aux éditions Ampelos) au chapitre VII : « Les Pionniers » :
après avoir dit qu’il n’était ni socialiste, ni conservateur et bourgeois, il dit : « La cause du peuple, j’en suis. De ceux qui s’en attribuent l’intelligence unique et la défense exclusive, je n’en suis pas. .. L’excommunication est une de leurs principales formes d’activité… Je crains que le socialisme actuel ne soit anti-social par plusieurs de ses tendances prédominantes. .. contre une foule de socialistes d’étiquette, j’ai ceci : qu’ils sont aussi bourgeois que les bourgeois, avec l’hypocrisie en plus. Je vois ici, dans la foule, des appétits ; chez les meneurs, de l’ambition… Par quel privilège ces appétits valent-ils mieux que ceux du bourgeois ? … si l’on passait au crible du bon sens et de l’équité tous ces socialismes laïques et ecclésiastiques, il ne resterait pas beaucoup de bon froment pour les semailles de l’avenir…Ils (les socialistes) balaient du domaine de l’esprit tout ce qui, à première vue, ne cadre pas avec leur système. On tarit les sources de la vie avec ces procédés-là…
……………..
Bourgeois :
« Sous l'Ancien Régime, le bourgeois est une personne qui n'appartient ni à la Noblesse, ni au Clergé et qui n'est pas un travailleur manuel. ..
Dans l'analyse
marxiste, le bourgeois est celui qui appartient à la classe sociale possédant les moyens de production : la bourgeoisie. »
          Le terme "bourgeois" désigne aussi de manière péjorative, un individu superficiel, sans distinction ni originalité, ayant des goûts vulgaires, qui est
conformiste et fait passer le matériel et l'argent avant le beau et le raffiné. » (www.toupie.org/Dictionnaire/Bourgeois.htm)

Gauche-caviar et Bourgeois-bohème : deux surnoms pour la gauche : la gauche-caviar, terme très parlant, mais, sans doute comme cela faisait mal à la gauche, celle-ci s’est arrangé pour lancer le mot : bobo ou bourgeois-bohème, comme cela bobo ne veut plus rien dire par soi-même …
Bourgeois- bohème : définition :
1) Le sociologue
Camille Peugny donne en 2010 cette définition : « une personne qui a des revenus sans qu’ils soient faramineux, plutôt diplômée, qui profite des opportunités culturelles et qui vote à gauche2

2) Historique :
A) L’apparition du mot bohème remonte en
France à 1659 chez Tallemant des Réaux, dont l’accent grave diffère avec l’habitant de la Bohême. Il s’agissait de décrire un personnage vivant en marge de la société et cultivant une forme nouvelle de liberté de pensée, ainsi qu’un souci vestimentaire excentrique.

B) C’est Balzac en 1844, dans Un prince de la bohème, qui donne ses lettres de noblesse à la bohème du XIXe siècle : « Ce mot de Bohème vous dit tout. La Bohème n’a rien et vit de tout ce qu’elle a. L’espérance est sa religion, la foi en soi-même est son code, la charité passe pour être son budget. Tous ces jeunes gens sont plus grands que leur malheur, au-dessous de la fortune mais au-dessus du destin1,2. »
          En 1848, c’est le roman de
Henry Murger, Scènes de la vie de bohème (1847-49), qui fit entrer le mot dans le langage courant. Irradiant depuis le quartier latin et plus particulièrement les mansardes de la rue des Canettes, la bohème, en ne faisant plus qu’un avec le monde des artistes, allait définitivement forger la légende de Rimbaud, Verlaine ou Modigliani.
Parfois idéalisée pour sa liberté, d’autres fois critiquée pour son excentricité, la vie de Bohème trouve ses sources dans un Paris sous l’influence d’un mouvement artistique en pleine expansion.

C) Apparence et réalité : depuis les années 2000, un nouveau concept est apparu, reprenant, en le dénaturant, le thème de bohème, les
bourgeois-bohème, abrégé dans la langue populaire en bobos. Il s’agissait de définir un style de vie ayant l’apparence de la bohème, mais menée par des personnes n’ayant aucune difficulté financière et se posant souvent comme de gauche. En 2006, le chanteur Renaud leur consacra une chanson, Les Bobos, qui les décrivait avec ironie.
          Pour moi, n’a-t-on pas tendance, parfois, à confondre dans le mot « bourgeois-bohème », l’apparence du génie lié à la pauvreté, avec le génie lui-même ?


https://fr.wikipedia.org/wiki/Boh%C3%A8me

Je reviens au mot « Bourgeois », par ma propre démarche, en dehors du dictionnaire :
1) Il me vient d’abord à l’esprit « habitant des bourgs…des villes… en opposition aux habitants de la campagne, aux paysans qui cultivent la terre (mais il y a de grands propriétaires terriens, châtelains et autres)
2) Ensuite on a pensé que ceux qui habitaient les villes étaient plus instruits, plus intelligents que « les paysans », ce qui n’est plus vrai aujourd’hui, surtout avec la mécanisation, la pollution de l’air et des sols, de l’eau, et le développement de l’industrie, car l’agriculture, l’art de bien faire pousser des plantes, sainement, est une science, véritable spécialité scientifique (je parle de l’agriculture authentique, de la biodynamie, par exemple)…mais les paysans anciens avaient leurs secrets et leur art, eux aussi. De plus ce sont eux essentiellement qui ont toujours nourri l’espèce animale et humaine… Un grand rôle dans le monde du travail.
3) Enfin je pense que c’est au 19e siècle, à l’heure de l’industrialisation massive et de la montée grandissante de la pauvreté dans les villes et dans les campagnes (qui se désertifient), qu’est née cette face péjorative du mot. C’est le visage du capitalisme ultra-libéral qui est sans doute condamné ici, la machine à faire de l’argent sans penser à la misère humaine – et animale – qu’elle laisse derrière elle.
4) Maintenant il reste à se demander : « qui est le bourgeois de qui ? »

Publié dans politique

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