378 - Le deuil d'un chien et d'une sauterelle

Publié le par marike

13 10 2010

378 - le Deuil d’un chien et d’une sauterelle

 

Boatswain, le chien de Lord Byron.                    

 

Epitaphe : à un chien

 

Prés d’ici sont déposés les restes
De celui qui fut beau  sans vanité,        
fort sans insolence, 1
courageux sans férocité.
Il possédait toutes les vertus de l’homme
sans ses vices.

Cette louange, qui serait flatterie,                         
gravée sur la tombe d’un homme,
n’est qu’un juste tribut
à la Mémoire de BOATSWAIN, un CHIEN,
né à Terre-Neuve en mai 1803,
mort à Newstead Abbey, le 18 nov. 1808.

 

en note 1 Marike rajoute, pour le chien de ses voisins :
affectueux sans bassesse, vif et curieux sans indiscrétion

 

 Epitaph to a Dog


Near this Spot
are deposited the Remains of one
who possessed Beauty without Vanity,
Strength without Insolence,
Courage without Ferosity, 
and all the virtues of Man without his Vices.

This praise, which would be unmeaning Flattery
if inscribed over human Ashes,
is but a just tribute to the Memory of
BOATSWAIN, a DOG,
who was born in Newfoundland May 1803
and died at Newstead Nov. 18, 1808.

When some proud Son of Man returns to Earth,  Quand un fils d’homme, orgueilleux, retourne à la terre,
Unknown by Glory, but upheld by Birth,  Inconnu de La Gloire, mais rehaussé par sa naissance,
The sculptor’s art exhausts the pomp of woe,  L’art du sculpteur s’adonne à la pompe mortuaire
And storied urns record who rests below.  Et des urnes historiées rappellent celui qu’il fut.
When all is done, upon the Tomb is seen,  Quand tout est achevé, on voit sur la tombe,
Not what he was, but what he should have been.  Non ce qu’il fut, mais ce qu’il aurait dû être.
But the poor Dog, in life the firmest friend,  Mais le pauvre Chien, vivant, fut l’ami le plus sûr,
The first to welcome, foremost to defend,  Le premier à vous accueillir, à s’exposer pour vous défendre,
Whose honest heart is still his Master’s own,  Son coeur fidèle appartient toujours au Maître
Who labours, fights, lives, breathes for him alone,  Il ne travaille, ne combat, ne vit, ne respire que pour lui seul,
Unhonoured falls, unnoticed all his worth,  Il meurt sans honneurs, inconnu de tous
Denied in heaven the Soul he held on earth   Et même  l’âme qu’il avait sur terre est reniée au Ciel
While man, vain insect ! hopes to be forgiven,  Pendant que l’homme, insecte vain ! espère être pardonné
And claims himself a sole exclusive heaven.  Et revendique pour lui seul un paradis.

Oh man ! thou feeble tenant of an hour,  Oh, homme, toi qui dures si peu,
Debased by slavery, or corrupt by power   En proie à l’esclavage, corrompu par le pouvoir,
Who knows thee well must quit thee with disgust,  Qui te connaît bien te quitte avec dégoût
Degraded mass of animated dust!  Petit tas dégradé de poussière animale !
Thy love is lust, thy friendship all a cheat,  Ton amour n’est que désir, ton amitié mensongère,
Thy tongue hypocrisy, thy words deceit!  Ta langue hypocrisie, et ta parole trompeuse
By nature vile, ennobled but by name,   De nature vile, tu n’as de noble que le nom,
Each kindred brute might bid thee blush for shame.  Tout proche devrait te demander de rougir de honte
Ye, who perchance behold this simple urn,  Toi qui par chance contemple cette urne simple,
Pass on – it honors none you wish to mourn.  Ne t’attarde pas. Cela ne concerne aucun de tes deuils.
To mark a friend’s remains these stones arise;  Ces stèles sont celles d’amis ;
I never knew but one – and here he lies.  Je n’en ai jamais connu qu’un – et il est ici.

Newstead Abbey, to-day

Byron had a great fondness for animals, most famously for a Newfoundland dog named Boatswain; when Boatswain contracted rabies, Byron reportedly nursed him without any fear of becoming bitten and infected. Boatswain lies buried at Newstead Abbey and has a monument larger than his master's. The inscription, Byron's "Epitaph to a dog", has become one of his best-known works, reading in part:

Le deuil d’une sauterelle

Heredia, José-Maria de (1842-1905)

 

(Recueil : Les trophées)

 

Epigramme funéraire

 

Ici gît, Etranger, la verte sauterelle
Que durant deux saisons nourrit la jeune Hellé,
Et dont l'aile vibrant sous le pied dentelé
Bruissait dans le pin, le cytise ou l'airelle.

Elle s'est tue, hélas ! la lyre naturelle,
La muse des guérets, des sillons et du blé ;
De peur que son léger sommeil ne soit troublé,
Ah ! passe vite, ami, ne pèse point sur elle.

C'est là. Blanche, au milieu d'une touffe de thym,
Sa pierre funéraire est fraîchement posée.
Que d'hommes n'ont pas eu ce suprême destin !

Des larmes d'un enfant sa tombe est arrosée,
Et l'Aurore pieuse y fait chaque matin
Une libation de gouttes de rosée

 

 

Publié dans mon carnet de poésie

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